Étiquette : capitalisme

  • En finir avec Instagram?

    En finir avec Instagram?

    On s’est habitué à ne plus payer, on nous l’a même rabâché, qu’internet, c’était une “nouvelle économie”, et que désormais il ne serait plus nécessaire de débourser quoi que ce soit alors qu’en réalité, pour bénéficier d’un vrai service, il faut payer, que ce soit public ou privé. Abonnement ou impôt.

    (suite…)

  • Pandénomics

    Pandénomics

    Mardi matin, devant mon ordinateur, vers 8 heures 30. C’est assez tôt, même si ça ne l’est pas vraiment. Ce matin, je me suis levé vers 7 heures. Cela faisait très longtemps que je n’étais parvenu à être prêt si tôt, sans trop forcer et en prenant mon temps. Ce soir, je termine le travail à 21 heures. Une longue journée m’attend. J’ai de nouvelles lunettes, une paire pour dehors, une paire pour la maison. Et cela aussi, cela faisait longtemps. Bien sûr, j’avais des lunettes, mais j’ai cassé une paire dans l’hiver et depuis, je n’étais pas allé les faire remplacer: il y a eu le coronavirus. Résultat, j’ai utilisé de vieilles lunettes d’il y a dix ans, les verres un peu rayés et surtout beaucoup moins adaptées à mes yeux. Là, les caractères sur l’écran sont nets.

    Voilà donc un billet ultra quotidien qui s’annonce, un de plus. Quelque part, je devrais en écrire un comme ça tous les jours, un journal, avec un peu tout ce qui me passe par la tête. Par exemple, mon poids qui ne varie pas. Bien que je n’aie pas été particulièrement concerné par le confinement, de mars à juin, j’ai fortement réduit mon activité quand au même moment mon niveau de stress a été particulièrement élevé. Le résultat, ça a été une prise de poids assez importante, or je ne souhaite pas que cette situation s’éternise, c’est un poids que je veux perdre. Ce n’est simplement pas bon pour la santé. Depuis août, je suis parvenu à stopper la prise de poids et j’ai même perdu deux kilos, mais depuis trois semaines le poids ne bouge plus. Bon, c’est bien, mais d’un autre côté cela traduit mon âge: il y a vingt ans, en mangeant comme je le fais, j’aurais bien perdu 5 kilos.

    Ça fait partie du package, le métabolisme change…

    Dimanche, je suis allé à Kamakura avec Jun, ça faisait très longtemps ça aussi, peut-être la dernière fois, c’était en fin de confinement. Il n’y avait strictement personne. Là, il y avait pas mal de monde, mais on le voit bien que les touristes étrangers sont absents, et puis, ici et là, des boutiques définitivement fermées.

    Ce serait une ironie très difficile à digérer, si cette épidémie de « coronavirus SARS-Cov2 », d’une violente infection les premiers mois tournait à une sorte de rhume avec complications respiratoires pour 0,1% des gens, comme n’importe quel autre rhume. En gros, s’il mutait comme la plupart des autres coronavirus avant lui. On aurait essuyé une espèce de tempête effrayante, une gigantesque bourrasque qui en avançant aurait perdu de sa force pour ne laisser derrière elle que ruine et dévastation.

    Parce qu’il faut bien avouer, même si ce virus devait devenir un simple rhume, on ne reverra jamais le monde qu’il a emporté avec lui. Le monde de l’instamake « Kim Kardashian » aux quatre coins du monde, devant des pyramides et des chutes d’eau, acheté à coup de billets d’avion bradés.  Il y aura bien des tentatives de « retrouver » cette « normalité », mais tout, dans une civilisation comme dans le vivant, nécessite de l’énergie, et l’énergie du tourisme mondial s’est évanouie entre janvier et mai de cette année.

    Ce n’est pas un mal même si ce n’est pas un tant que ça bien un bien non plus.

    Cette épidémie va laisser en occident une emprunte au moins aussi forte qu’une guerre, mais en bien plus pernicieuse. L’emprunte d’une guerre invisible, qui n’aura pas eu lieu, tiens, revoilà Baudrillard, une guerre délétère, larvée, un poison à infusion lente qui aura instillé le doute envers les gouvernements, le doute envers le monde, qui aura mis un coup de projecteur cru sur tout ce qui nous entoure et qui ne marche pas, à commencer par notre abondance de pacotille, toutes ces choses achetées en Chine ou ailleurs et acheminées jusque chez nous dans ces tankers que nous avons vus immobilisés dans des ports, tous ces avions avec leur luxuriance dorée des « First Class Privilège » entassés dans des aéroports les uns derrière les autres réduits aux vulgaires boites de tôles qui volent qu’ils sont en réalité, un spectacle au moins aussi pitoyable à regarder qu’une bite qui à débandé marinant dans son jus au fond d’une capote.

    Ce dévoilement du réel, bien que nous allons tout faire pour ne plus y penser, il va rester là, inscrit quelque part au fond de nous, et à la première difficulté il se rappellera à nous. C’est lui qui a avalé l’énergie de voyager loin et de faire du shopping.

    Et puis il va rester la dévastation, le chômage, ces secteurs désormais sinistrés pour de bon, le tourisme, la restauration, et tous les secteurs liés. Il va rester les montagnes de dettes accumulées par les états et rachetées à tour de bras par les banques centrales, des dettes qui ne vont pas tarder à se rappeler à notre bon souvenir, on peut faire confiance « au marché ». Et la représentation politique d’aujourd’hui.

    En décrétant un plan de relance (nul au demeurant), Emmanuel Macron se dévoile tel qu’il est: un homme du passé. Dans une époque qui plus que tout a besoin de vivre d’un « avant » et d’un « après », un « plan de relance », c’est vide, car ce dont notre époque a besoin n’est pas d’ordre financier.

    C’est du domaine de la civilisation.

    Inconsciemment, on sait que nous allons à vau-l’eau, que ça ne va faire qu’empirer, que le climat, la population, la santé, toute cette illusion de sécurité que le vingtième siècle avaient bâtie, on sait que tout cela est fini. On sait que les antibiotiques fonctionnent moins bien et que nous sommes à la merci d’une bactérie résistante. On sait que les ressources s’épuisent et que tout notre mode de vie dépend de leur abondance « illimitée ». On le sait mais on ne veut pas le savoir, ou plutôt on ne voulait pas le savoir, on voulait faire semblant et sucer la sève jusqu’au trognon à coup de voyages low cost ou de pétrole de schiste, et badaboum, un simple virus est venu nous rappeler notre condition.

    Pire, le confinement nous a révélé une situation contradictoire. Nos pays riches ont pu s’offrir le luxe d’un confinement, avec garantie de salaires et d’emplois – un luxe que les pays du Sud n’ont pas eu les moyens de s’offrir puisque le Nord vit de leurs richesses- et en même temps, alors que nous découvrons son coup prohibitif, nous commençons à comprendre à travers la transparence du novlangue de nos dirigeants politiques qu’un second confinement est simplement impossible, inenvisageable. Et que nous sommes désormais totalement seuls face à ce qui vient.

    2008 avait été un typhon, brutal mais court parce que, comme je l’écrivais à l’époque dans ce blog, le capitalisme était dans le cycle long de la prospérité de son âge global, de l’internet, d’ailleurs, l’iPhone a été lancé à ce moment là, joli symbole. Il n’a donc pas été très difficile de se remettre de 2008 et dans les « pays émergents », comme la Corée, ça a même été le début de leur « âge d’or », de leurs « années 60 ». Certains objecteront le chômage ou la baisse du niveau de vie, oui, bien sûr, mais le capitalisme se fiche de ça, les profits, eux, se sont envolés.

    2020, c’est la dévastation d’une guerre, mais sans la guerre. Une sorte de bourrasque douce, invisible, et plus rien n’est comme avant. Les travailleurs et les travailleuses qui avant étaient parvenues à survivre sont désormais en mode survie, prêts à accepter des heures supplémentaires. Moi, mon salaire est amputé de plus de 10%. On n’a pas le choix, la révolution néolibérale nous a atomisés, et le chômage de masse étend son nombre sur notre quotidien, fragile.

    L’effet de cette pandémie sera très long, très profond.

    Alors que je déjeunais dans un petit restaurant de Kamakura, dimanche midi, je voyais par la vitrine les gens aller et venir et je me demandais si ça avait été comme ça, aux USA, en 1930, je veux dire, est-ce que le quotidien d’icels qui avaient encore leur travail était le même. On nous parle tellement des chômeurses, mais finalement si peu des autres, des travailleurses.

    Je ne crois pas que cette pandémie soit comme la crise de 1929, mais plutôt comme la première guerre mondiale. Il y aura beaucoup moins de morts bien sûr, mais pour un Nord habitué au cocon de la tranquillité, se voir plongé dans une peur épidémique, c’est un sentiment de fragilité inédit, nouveau. Et une fois encore, cette expérience aura été une expérience mondiale.

    L’économie repartira, bien plus vite que tout ce que les « analystes » disent, mais avec un volume de liquidités aberrant, et un volume de dettes juste absurde, qui équivaut au moins autant aux manipulations monétaires du début du 14e siècle. Je veux dire, je ne veux pas vous affoler, mais votre argent, il ne vaut rien. Vraiment rien. Car la banque centrale qui en garantit la valeur a acheté un volume de dette inimaginable, et ça équivaut à dire que votre billet est garanti par… une dette. Il y a 60 ans, c’était de l’or. Ça vous laisse entrevoir le chemin parcouru.

    Le prochain accro sera fatal, et je « continue » de le voir vers 2024, après une période d’euphorie au moins inoubliable que les années 20, un truc nouveau riche, tape à l’oeil, du Kardashian à la puissance 100.000, et même que pense que cette fois, on est mûrs pour les padding années 80, ça ira très bien avec le second terme de Donald Trump. Une sorte de golden era financé à crédit, avec une bourse battant records sur records, quand au même moment, exactement comme dans les années 20, des pans entiers de la société seront simplement à la dérive.

    Cette idée d’un décrochage vers 2024, ça fait 10/15 ans que j’en parle avec Thomas, c’est une marotte. La pandémie, elle, a brassé nos sociétés en profondeur, et cela me fait bien plus peur que l’effondrement des bourses et la banqueroute des états ou la faillite des banques centrales.

    En France, en une semaine, on a vu une député représentée comme une esclave parce qu’elle est noire et qu’elle défend un antiracisme politique, on a vu une journaliste du Figaro retweeter une influenceuse voilée avec le commentaire « 11 septembre » avant de voir ressurgir le débat sur la peine de mort.

    Ça ne présage rien de beau.

    Au Japon, on a un nouveau premier ministre. Le même, avec une tête différente.

  • Welcome back

    Un grand soleil, des températures agréables, une belle journée pour recommencer à écrire dans ce site après avoir changé son apparence. Il y aura d’autres changements mais globalement vous en avez la nouvelle mouture.
    J’aimais beaucoup le précédent template, mais après plusieurs années, je le trouvais daté, et trop et pas assez complexe à la fois. J’ai donc opté pour une sorte de retour esthétique aux sources du blog et en même temps pour une certaine sophistication. Il y a moins d’options de mises en page, mais j’aime résolument le côté fonctionnel de ce nouveau design, « blog », la possibilité de retrouver une présentation directe vers les billets tout en offrant une présentation extrêmement lisible, « magazine », au vrai sens du terme, extrêmement claire, ce qui constitue un atout réel pour les « pages ».
    J’ai opté pour le noir et blanc.
    Vous me direz, cela n’a rien de nouveau, mais en cette année d’entrée dans une crise économique partie pour s’enraciner malgré une vive reprise prévisible, je vois enfin le moment bascule de la culture, le moment où tout va changer dans la culture, dans l’esthétique, dans les désirs. Ce confinement aura été l’équivalent du « choc pétrolier ».

    En 1974, on savait que quelque chose venait de se passer, mais d’abord, dans un premier temps, on a voulu reprendre la vie d’avant et ce n’est que vers 1976 que l’esthétique a commencé à changer et qu’enfin les années 80 ont pointé le bout de leur nez, avant que la « grande glaciation » des années 1979-1982, avec l’envolée du chômage dans des proportions inconnues depuis la seconde guerre mondiale, avec le début des politiques monétaristes et néo-libérales de marché en Grande-Bretagne d’abord puis aux USA et la profonde récession elle aussi inédite depuis les années 30 ne viennent définitivement créer une rupture et rendre les années 70 inintelligibles, ringardes, des espèces de dinosaures incompréhensibles, une décennie moche, vieille, lente et avachie.
    Ainsi à partir de 1976, il y a eu comme une énergie nouvelle, que ce soit avec la disco ou avec le punk puis la new-wave, avec l’émergence de la post-modernité dans des champs aussi variés que la peinture, l’architecture ou la littérature et le design, et c’est ainsi toute la culture de l’occident, et pour commencer la culture européenne du sud, Italie, France, Espagne, qui a été saisie d’une envie et d’un frisson de neuf.

    Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est juste que touchait à sa fin le cadre idéologique et esthétique de la longue période qui avait commencé en Suède en 1932 avec la victoire du Parti Social-Démocrate et sa toute première expérimentation d’une politique d’intervention publique keynésienne, avait été suivie par la victoire de Franklin Roosevelt aux USA et le New Deal à partir de 1933, et avec enfin à partir de 1945 la généralisation des politique de redistribution, d’impôts progressifs, de contrôle des capitaux et d’état providence, des politiques et une société contestées dès les années 60 par une génération du baby boom qui en avait bénéficié plein pot et qui se trouvait désormais avide de reconnaissance individuelle, avant qu’elles ne se trouvent fragilisées par la crise du capitalisme puis la fin du système de Bretton Wood et le développement concomitant de l’inflation et du chômage après trente années de stabilité.
    Le choc pétrolier n’a pas été la cause, mais le révélateur d’une crise profonde et le travail des monétaristes et des néolibéraux a précisément été à partir de 1979 de comprendre ces changements économiques et culturels profonds pour pouvoir surfer ainsi sur ce besoin d’individualisme exprimé par la génération des boomers revenant de leurs expérimentations baba-cool et du gauchisme en leur offrant un bonheur individualisé fait de baisses d’impôts, de boursicotage, de frénésie d’investissement immobilier et de « réussite sociale » qui donneraient aux années 80 leur allure d’années fric.

    Mais en réalité, la transformation culturelle a été bien plus profonde, elle a touché jusqu’à l’image du corps, avec le triomphe de la gym, puis des produits light, puis des corrections plastiques (lèvres, poitrine), puis la consommation de stupéfiants de façon presque banale dans des segments jusqu’alors écartés des addictions comme la crise des opiacés aux USA le montre très bien.
    La transformation a également été le théâtre d’une reconfiguration du capitalisme à l’échelle du monde, d’abord pour les capitaux dès les années 70/80 avec l’apparition des crédits dérivés, puis avec la dérégulation de l’investissement et du commerce mondial, et enfin avec cette incroyable bulle du tourisme planétaire qui a également donné naissance à son excroissance hôtelière, transformant des centres villes en villes musées d’où les habitants ont progressivement été chassés et où s’affirmerait le triomphe de cette esthétique égotiste faite d’« Instamake », de « selfies » prises là où des millions d’autres en ont pris d’identiques et immédiatement partagées sur des réseaux sociaux brassant le vide de sens de la vie d’individus isolés n’exprimant leur bonheur que dans des choses et des comportements conformes.
    Même la pensée y a eu droit avec les Ted Talks, ce stand up du bavardage où l’élocution, les gestes et même le vocabulaire sont clonés et formatés à l’envie pour raconter le triomphe de la volonté individuelle sur toutes les contraintes, exprimer la nécessité « d’être soi », d’oser être « ce que l’on est vraiment » dans un brassage parfois aussi indigeste que sirupeux de réussites ou d’indignations destinées à finir partagées sur les réseaux sociaux entre deux chats et un gif « trop drôle » de telle ou tel le personnalité politique.
    Quand au corps, une simple comparaison avec les années 70, des années réputées « permissives » mais finalement habillées de vêtements enveloppants et rigides, l’esthétique de cette véritable transformation culturelle l’a déshabillé, exhibé, « libéré » tout en le rendant encore plus dépendant de contraintes de poids, de morphologie – la liposuccion de la taille et sa réinjection dans les fesses et la poitrine fournissant à cet égard l’un des caractères les plus pathétiques.

    Nos « penseurs » ont vanté de leur côté la victoire de la société post-industrielle, mais force est de constater que jamais l’homo-économicus occidental n’avait dans son histoire été entouré d’autant de choses renouvelées à une vitesse exponentielle, faisant de nos sociétés des sociétés hyper-industrielles mais à la production invisibilisée car délocalisée et nourrissant ainsi la généralisation du mode de production capitaliste, son mode de consommation ainsi que son esthétique nouveau-riche jusqu’aux confins de l’Asie, et de l’Afrique…
    La classe moyenne, elle, désormais rassasiée d’hédonisme, peut enfin donner désormais dans la conscience. Elle se rassasie dans l’écologie, elle rêve d’un Green New Deal qui lui permettrait de consommer, vivre « éthique » et « responsable » sans que cela ne vienne bouleverser les habitudes consuméristes acquises au cours de 40 dernières années.
    Elle veut « corriger les excès », « les inégalités » « criantes », mais fait la moue quand toutes celles et tous ceux que le modèle néolibéral a mis en rade redressent la tête, – des « populistes », qu’elle dit.

    Jamais dans les années 60, dans leurs rêves les plus fous, les néolibéraux qui se voyaient alors comme une tribu assiégée en voie de disparition et terrassée par le triomphe du consensus keynésien, n’avaient espéré un tel spectacle, celui d’un monde dominé par leur triomphe, cette pensée égotiste, narcissique et égoïste où la seule alternative se réduirait finalement à savoir le montant des aides « aux plus démunis ». La tribu néolibérale, les Hayek et les Friedman, a triomphé il y a quarante ans, elle n’est plus tribu, elle domine. Nous sommes dans leur monde et tout le monde pense comme eux.
    La tribu assiégée, isolée, elle est du côté du socialisme, du communisme et des idéologies d’émancipation, de nos jours.

    Dans leur victoire, les néolibéraux néolibéraux ont commencé à discuter, s’opposer, et ils sont désormais scindés en deux groupes principaux, un peu comme les keynésiens l’étaient dans les années 60, au sommet de leur triomphe, quand ils se querellaient, entre ceux qui voyaient dans le Keynesianisme un outil pour aller vers un socialisme démocratique (le projet Meidner) et ceux qui commençaient à en envisager les limites, préfiguration lointaine de la « troisième voie » blairiste, avec au milieu les tenants d’un keynésianisme renouvelé qui donnerait naissance à l’école de la régulation (DSK…) avant de terminer sa course dans la troisième voie.

    Un premier groupe est composé d’une sorte de magma libre-échangiste et néothatcherien, plus ou moins héritier de la troisième voie blairiste, se réclamant du « progressisme », plus ou moins pro-européen et gay friendly voire même des fois « antiraciste ». Il couvre en France un large spectre politique qui va des Républicains au Parti Socialiste, et Emmanuel Macron en est certainement la figure politique la plus aboutie, celui qui incarne le mieux ce fantasme lepeniste réalisé, l’UMPS.
    L’autre groupe a réalisé sa mue ultra-liberale, parfois autoritaire et toujours anti-libre-échangiste. Il s’agit d’un néolibéralisme plus ou moins libertarien, très souvent réactionnaire au vrai sens du mot, viriliste souvent, opposé à toute intervention de l’état et anti-fiscal. C’est Éric Zemmour, Elisabeth Levy, Marion Maréchal Le Pen ainsi que les stars du net et de TVLiberté, Charles Gave, Olivier Delamarche ou Agnès Verdier-Molinié.
    Ces deux groupes, à bien y regarder, portent sur le monde un même regard mais sous un angle différent. Ils sont la droite recomposée, décomplexée. Leur grand point commun est une acceptation sans condition du capitalisme et du status quo de domination impérialiste.
    Quand la crise va pointer son vrai visage, c’est la variante ultra-libérale et autoritaire assumée, nationaliste, qui a le plus de chances de fournir l’un des cadres idéologiques alternatifs au consensus incarné par Emmanuel Macron.

    Bon, fin d’aparté. Je venais sur ce sujet car en réalité le néolibéralisme est aujourd’hui en crise, son ciment idéologique vole en éclat sous le double poids de sa victoire et de ses effets. La réalité de cette crise, c’est que comme en 1974, tout ce qui aura été détruit ne sera pas reconstitué. Ainsi, le tourisme ne remontera jamais à avant.
    Toute l’économie internet de pacotille va également rentrer en crise, les Instagram, les Facebook, YouTube et autres TikTok, car il y en a trop et qu’ils ne rapportent rien. Or, nous sommes en train de nous diriger vers une crise monétaire qui commencera vraisemblablement par un choc inflationniste plaçant les banques centrales devant un cruel dilemme: augmenter les taux et déclencher une récession qui fera s’écrouler le système financier, ou voir la valeur de leur monnaie s’effondrer et livrée à la spéculation et donc être forcées de monter les taux d’intérêt voire même les conduire à leur propre faillite.
    Non? Le Japon, endetté à 250%, vient de lancer un plan de relance équivalent à 20% de son PIB, et il en prépare un deuxième du même ordre.
    Non? Les banques centrales ont désormais entre 5 et 8 trillions de dollars d’actifs à la valeur aléatoire et rachetés pour fournir des liquidités aux banques. C’est la raison pour laquelle les bourses ne se sont pas écroulées: il y a une avalanche d’argent dans le système. C’est d’ailleurs pour cela que certains économistes commencent à craindre une crise monétaire et un choc inflationniste. Car problème est que ce qui garantit la valeur de la monnaie est très, très douteux. Il y a 100 ans, c’était de l’or. Maintenant, ce sont des dettes…

    Alors oui, nous entrons dans une sorte de période intermédiaire économiquement, après un choc psychologique dont nous ne parvenons pas encore à percevoir la portée, comme pour toutes les vraies ruptures.
    Et puis, un peu comme dans les années 1910, il y a des velléités de guerre, l’ambiance se fait anti-chinoise. C’est dur, pour une grande puissance, malgré la présence de ses troupes aux quatre coins du monde, malgré un budget de l’armement qui dépasse le budget de toutes les autres puissances réunies, de se sentir dépassée, surtout quand c’est par un pays que l’on regardait avec condescendance il n’y a pas trente ans.

    Dans le moins mauvais cas, si nous parvenons à éviter une guerre qui, cette fois-ci, pourrait très bien être nucléaire non pas par volonté, mais par un simple enchainement de causes et de conséquences, exactement comme ce fut le cas en 1914, dans le moins mauvais cas, donc, nous nous acheminons vers une reprise économique un peu comme en 1975, vive mais déséquilibrée. Et puis, il se passera un quelconque évènement qui verra le château de carte faire badaboum.

    Ainsi, le contexte est définitivement très différent de 2007/2009: les pays émergents avaient alors permis d’amortir le choc, et le quantitative leasing (ces politiques des banques centrales) n’en était encore qu’à ses débuts. Pour sauver les banques, on comptait encore en centaines de millions. Désormais, on parle en trillions. On ne plaisante plus.

    De cette phase intermédiaire, il est impossible de deviner ni les contours politiques, esthétiques, littéraires ou artistiques, mais ce que nous venons de vivre, comparable à la première guerre mondiale par la brutalités des effets à venir, par une morbidité jusqu’au coeur des économies monde du nord, par le doute de plus en plus prononcé de cette croyance illusoire en un « progrès » qui nous fait encore nous rattacher à « un vaccin d’ici 6 mois », cachées derrière une normalité de façade s’annoncent des transformations profondes qui s’installeront quand le système financier, maintenu à bout de bras par une dette abyssale et une émission monétaire inédite s’effondrera en un 1929 planétaire …

    Alors à partir de maintenant et jusqu’à ce que la finance rende l’âme, l’expérimentation va réémerger. Des fractures ont d’ores et déjà pris place.
    Les boomers ont basculé sans s’en rendre compte dans la catégorie des personnes âgées « à risque ». Imaginez, la génération pour qui le concept même de jeunesse a été inventé, la génération qui a défini le cool, le jeune, le sympa, aujourd’hui obligée de se planquer comme des petits vieux à l’hospice. Le choc symbolique est rude.
    Tous ces boomers, objets de moquerie il y a encore peu de temps, et désormais vieillards à part entière, c’est une rupture importante car elle va permettre à la jeune génération de s’émanciper politiquement, esthétiquement et culturellement des modèles antérieurs, et c’est bien. Les boomers n’avaient-ils pas marqué leur époque en parvenant à bousculer les générations précédentes. Alors, place aux jeunes!
    Une autre rupture, beaucoup plus commentée, est le décollage du travail à distance. C’est un changement qui doit être pensé, car des perspectives émancipatrices majeures s’esquissent à travers la déconnexion entre le lieu de travail et l’entreprise.
    Esthétiquement, la distanciation sociale, partie pour durer, va de son côté être l’occasion d’expérimentations esthétiques dans le domaine du net absolument fascinantes, avec l’émergence de nouveaux métiers, mais également une égalisation des conditions entre journalistes et « amateurs »: depuis deux mois, ils nous laissent entrevoir une grande similitude en matière d’étagère et d’absence de maquillage.
    La crise, en limitant encore un peu plus les revenus chez les plus jeunes va être encore plus généraliser la débrouille.
    Les idéologies vont recommencer à remuer, à se bousculer. Il est clair que la droite, en France, c’est tout ce qui va des Républicains au Parti Socialiste et que les espèces de tentatives de « fédération de la gauche » sont des scories toutes droit sorties du passé. On ne fait pas du neuf avec du vieux, surtout quand ces vieux ont échoué, et encore plus quand il s’agit d’une nouvelle époque.
    Bref, il ne reste plus que la droite, dans toutes ses variantes.

    J’ai voulu signifier un peu tout ça, mon humeur de l’époque après avoir digéré de l’information financière en flot continu depuis deux mois. Ce que j’écris, mes conclusions, elle sont les miennes, je ne les ai lues nulle part, parfois un peu ici ou un peu là. J’ai remis mes cycles en ligne car je n’y changerais pas une ligne sur ce que j’écrivais sur les années récentes et l’horizon à trois quatre ans.
    Ce que j’aime dans le moment que nous traversons, c’est le sentiment d’une histoire en pleine action. Certes, je peux moi même en être victime, et j’ai vraiment eu peur de perdre mon travail par exemple, et je ne serais pas épargné demain par une guerre, nucléaire particulièrement. Mais à regarder comme un objet, atteindre cette distance entre le moment et moi-même est quelque chose que je parviens à faire, que j’aime faire et que je trouve passionnant.

    J’ai le sentiment assez étrange que c’est désormais mon temps qui s’ouvre, qu’il est à l’image de cet article, brouillon, décousu, un mélange de trucs mais aussi que tout y est à sa place car dans les années qui viennent, plus que l’écologie, c’est l’économie qui va être la clé de tout, car c’est l’économie prédatrice, inégalitaire et profondément immorale qui nous a fait ce que nous sommes dans les pays du nord, des individus isolés, narcissiques pour un grand nombre, de plus en plus fragilisés pour pas mal, mais tous unis par le désir de ne pas sacrifier une once du peu de confort que nous avons. Et à travers la crise du capitalisme qui ne fait que commencer depuis deux ou trois ans, c’est également notre civilisation qui s’apprête à traverser sa plus grosse crise car ce sera alors une crise écologique, sociale, technologique, morale.

    En ce sens, notre culture va progressivement épouser les contours de cette crise. Nous ne sommes plus dans le monde d’avant. Nous sommes désormais un pied dans le monde de pendant. L’art, la musique, l’écriture et la politique sont désormais et la matière première et le terrain d’expérimentation, un incroyable champs de bataille dans lequel, éventuellement, nous inventerons ce qui suivra.
    Et où beaucoup, déjà, est esquissé…
    J’ai donc décidé d’incarner tout cela par le retour à la forme banale du blog tout en le faisant dans un site soigné, sophistiqué, beau et simple. Un vrai plaisir. Pour vous comme pour moi.
    En attendant des jours meilleurs, bienvenu dans mon blog d’après.

    (billet écrit rapidement, sans relire, juste pour goûter de nouveau le plaisir du blog, du billet instantané)

  • Au bord du gouffre: 23 avril

    On s’attend à ce qu’il n’y ait plus du tout de place pour stocker le pétrole d’ici fin mai- début juin.
    Il y a pour le moment très peu d’articles sur les répercussions financières et économiques de cette situation absurde d’un marché du pétrole saturé. On ne parle que du prix qui devrait se stabiliser à terme autours de 10 dollars le baril (les prix négatifs sont liés aux opérations sur le marché à terme, ce sont donc non pas des prix de marché mais des positions acheteuses/vendeuses à une échéance données, ce sont ces positions qui font le prix du pétrole).
    Peu d’articles sur les faillites de producteurs de gaz de schiste aux USA, criblés de dettes pour des milliers de milliards et dont la dette a été titrisée, c’est à dire convertie en produits financiers qui, donc, deviennent des produits toxiques (comme les subprimes en 2006/2009).
    Aucun article sur les répercussions sur les marchés monétaires, le dollar américain étant depuis 1973 lié au cours du pétrole (pétro-dollar).
    Très peu d’articles sur la pression déflationniste d’une chute du prix du pétrole et ses répercussions sur l’ensemble des autres matières premières généralement corrélées aux prix du pétrole.
    Très très peu d’articles sur le marché des produits dérivés dont certains taux sont directement liés à l’évolution des matières premières (produits dérivés de couverture pour les industries liés à l’extraction notamment).
    En tout cas, comme le dit cet article, certains ont déjà payé 50 dollars pour se débarrasser de titres échéance mai et un prix négatif de 100 dollar n’est plus exclus.
  • Les ETF entrent dans la danse: 22 avril

    Les ETF sont des fonds suivant les indices. Ce ne sont pas des paniers indiciels dont le but est de “faire mieux que les indices”, ce sont des fonds composés exactement comme un portefeuille des titres d’un indice et gérés comme tels.
    Il y a un véritable boom des ETF depuis la crise de 2008 et le plus célèbre gestionnaire d’ETF est BlackRock. Ils proposent à leurs clients d’accéder à un fond diversifié comme de la gestion personnelle de patrimoine, mais avec un investissent moindre puisque c’est un fond.
    En gros, si vous investissez dans un fond répliquant le CAC, vous obtenez la performance du CAC40, ni plus ni moins (à la différence des indiciels classiques dont la gestion était « active »).
    La société qui gère les ETF a recours à l’endettement afin de créer le fond (donc investir) dont elle revend les parts aux clients. Elle utilisent le marché des dérivés pour « hedger » cet investissement. A noter que comme tout fond, il est « fermé », c’est à dire que l’investissement initial est d’un montant fixe qui ne variera pas. Les ETF correspondent donc à des parts dans cet investissement et deviennent comme des actions cotées.
    Les ETF sont « liquides », ils s’achètent et se vendent comme des titres et la part peut elle même être vendue plus chère que son prix réel dans le cas où l’acheteur pense que l’indice de référence va monter. Cela vaut aussi à la baisse dans le cas où l’acheteur pense que l’indice va baisser.
    La chute des options futur sur le Brent mai et la chute sur les contrats juin bouleversent les ETF. Les investisseurs risquent de perdre tout leur investissement. Ce n’est pas encore le cas mais les dévalorisations sont d’ores et déjà actées.
    Depuis plusieurs années, la question du rôle amplificateur des ETF sur les marchés est posée car ces fonds gèrent une épargne énorme.
    La chute du marché à terme du pétrole commence à se diffuser sur les marchés financiers les plus directement exposés. Je suis très curieux de lire des articles au sujet du marché de dérivés dont les taux sont calculés à partir de l’évolution des matières première.
    La sorcière de juin risque d’être une bien vilaine sorcière…
  • Le pétrole ne vaut plus rien: 21 avril

    Désolé de vous déranger avec un sujet pas à la mode, genre « demain nous inventerons un nouveau monde » ou « Macron il est méchant ».
    Le prix du pétrole a plongé sous zéro, en territoire négatif pour la première fois de l’histoire. Désormais, le vendeur doit payer pour vendre car il y a beaucoup trop de pétrole et plus de place pour le stocker. Désormais, on ne parle plus de récession mais de dépression économique car cet effondrement inédit annonce des chutes de prix équivalentes sur de nombreuses autres matières premières, et allant avec les faillites en chaîne des activités liées.
    Autre mauvaise nouvelle, c’est que les capacités de stockage sont dépassées et qu’il ne faut pas qu’il y ait de typhon/tempête en mer où des dizaines de milliers de tankers en route pour nulle part risqueraient de déclencher une catastrophe majeure.
    Et puis encore, côté mauvaise nouvelle, ce sont les états producteurs qui désormais n’ont plus de revenus du tout et dont la dette ou les capacités d’endettement sont désormais totalement nulles. Parallèlement, tous les contrats liés au dollar sont désormais des contrats pourris. Bon, il y en a qui vont se faire un plaisir de les racheter pour des cacahuètes mais pour les détenteurs, c’est la faillite.
    Cette spirale chute des prix (sous zéro)/ faillite va fragiliser les banques et les états et risque de conduire à une vraie explosion du chômage. Bref, pour ceux qui font des boulots d’intello mais qui se plaignaient de l’explosion du temps de travail à 60 heures, rassurez-vous , les travailleurs qui ont un vrai travail de production iront à Pôle Emploi bien avant de dépasser les 35 heures.
    Les bourses vont certainement amorcer un nouveau round de baisse. Il va falloir observer le prix du dollar dont la valeur est collée au prix du pétrole. Une chute du prix du dollar accélèrerait les pressions déflationnistes et surtout à des ventes de bons du trésor américain qui désormais se dévaloriseraient de fait, entraînant à terme des crises de liquidités mondiales et donc accéléreraient la spirale déflationniste.
    Le risque de guerre mondiale, nucléaire, bactériologique, ultra-sonique, spatiale, avec des drones, des coupures du net et des hackers est certainement à son plus haut niveau depuis les années 30 car les USA veulent faire payer la Chine (ils ont oublié parce que personne ne leur a dit que 2007/08, c’était eux, mais bon…)
    La bonne nouvelle, c’est que les riches et activistes qui ont le cœur écolo peuvent désormais acheter pour une bouchée de pain les terres destinées à la production de gaz ou pétrole non conventionnels et empêcher dans le futur qu’on recommence les forages.
    En fait, j’ai toujours pensé que la politique d’un pays s’incarnait assez bien dans un jeu de ce pays. Trump est un joueur de poker comme quasiment tous les présidents américains, doublé d’un joueur de catch, un jeu de combat truqué mimé. Poutine est un joueur d’échec (et un ancien du KGB, ça renforce).
    Poutine a forcé à une guerre du pétrole avec l’Arabie Saoudite, MBS pensait être prêt à la faire mais en réalité c’était Poutine qui était le plus prêt, il avait déjà adapté son économie à un pétrole à prix réduit depuis la crise monétaire il y a 5 ou 6 ans. Le problème, c’est que MBS avait oublié l’allié American.
    L’allié American, lui, il aimait bien Poutine. Trump à quelque chose pour Poutine qui est irrationnel quand on il pense, un truc qui tient à la connerie crasse des néoconservateurs. Ils aiment le conservatisme de Poutine, alors que Poutine se fiche d’eux, lui, il aime la Russie.
    Alors, après avoir essayé de trouver un accord de production (il y a une semaine), badaboum, le monde à l’arrêt n’a pas besoin de pétrole et les futurs s’effondrent (inaugurant une baisse durable du prix du pétrole autours de 10 dollars jusque là fin de l’année au minimum). Et que fait Trump, en bon joueur de poker, il décide de taxer le pétrole saoudien.
    Bon, alors que va-t-il se passer maintenant? L’alliance tacite entre les US et l’Arabie va encore un peu plus se déliter, MBS va être encore plus isolé. Qui gagne?
    Poutine est un des rares génies de notre époque. Il est détestable politiquement à bien des égards mais il est un des rares qui sait exactement ce qu’il fait, à savoir redonner des marges de manœuvres à la Russie en jouant les divisions d’un monde libre prospère qui en réalité n’était ni si libre ni si prospère et bien moins unifié qu’il se pensait.
    D’ici à ce qu’une révolution de palais en Saoudie amène une branche princière favorable à un rapprochement avec l’Iran pour tenter de retrouver une certaine influence sur la région, rapprochement qui ne déplairait pas tant que ça aux UAE dont les perspectives se sont considérablement assombries, et alors les US perdraient tout le Proche-Orient. Intéressant de voir que Poutine, qui envisageait de se retirer de la présidence, a décidé de rester encore un peu.
    Côté Chine, c’est le même scénario. Les Occidentaux ne connaissent pas la Chine, sa culture, qui est une culture de la patience et non de la confrontation. La Chine absorbe les chocs. La tentation occidentale est maintenant de mettre un frein à la puissance chinoise, en oubliant que la Chine n’a plus besoin de l’Occident. C’est l’occident qui a besoin de l’épargne chinoise, de ses usines, et que la relocalisation, si elle est souhaitable écologiquement et économiquement, si elle est entreprise uniquement que comme rétorsion, est un gag. En fait, nos multinationales se relocaliseront non pas en France, mais en Roumanie, en Grèce ou au Sénégal et au Vietnam! Et la Chine, elle, continuera son chemin. Elle a les chercheurs, les capitaux. Et Poutine sera bien moins regardant avec la Chine car il a besoin de sa technologie. Et l’Arabie Saoudite sera heureuse d’y écouler son pétrole.
    Ce qui est très intéressant, c’est que nous sommes en train d’assister au scénario cauchemardesque de la CIA…
    Dans le livre The Next Hundred Years, publié en 2009, Georges Friedman expliquait exactement ce scénario. Un bouquin publié il y a plus de 10 ans et passionnant à lire. Obama, avec sa diplomatie « prudente » a tenté d’éviter les danger. Clinton, elle, était beaucoup plus conservatrice et va-t-en guerre. Trump, lui, est tombé en plein dedans. Il croit être à la tête d’un pays fort!

    L’article Bloomberg

  • MERCI MACRON: 3 avril

    MERCI MACRON: 3 avril

    https://www.youtube.com/watch?v=OT1BMiXqhjI

    Le ministère de la propagande du gouvernement français lance sa campagne « merci » sur fond pré-électoral « bleu et rouge » de « France Unie », une sorte de mauvais poisson d’avril.
    Alors oui, merci.
    Merci pour avoir aidé à délocaliser. À défiscaliser. À supprimer 130.000 lits d’hôpitaux en 20 ans. Pour avoir réduit le budget de la santé de 12 milliards d’euros en 30 ans. Pour avoir supprimé des dispensaires, de petits hôpitaux, des centres de soins.
    Oui, merci. Pour avoir privatisé les laboratoires, réduit les budgets de la recherche et laisser filer la production de médicaments dans des pays à bas coût. Pour avoir réduit l’impôt sur les sociétés et sur les plus-values et donc appauvri l’état, l’avoir obligé à couper les budgets tout en remerciant les spéculateurs.
    Encore une fois, merci. Pour avoir refusé de payer les heures supplémentaires des soignants, des pompiers. Pour avoir introduit la tarification au soin à l’hôpital pour encore plus réduire les budgets.
    Oui, merci. Pour avoir dit de nous que nous étions « ceux qui ne sont rien » et que le secteur social « coûtait un pognon de dingue ».
    Merci pour avoir bradé un conseil des ministres sur le coronavirus pour faire passer en force la loi sur les retraites.
    Mille fois merci. Pour ne pas avoir managé l’épidémie depuis décembre alors que la ministre « savait ». Et pour avoir organisé le premier tour de l’élection municipale.
    Et puis merci encore. Pour réduire encore plus les libertés publiques en peau de chagrin et suspendre, fait inédit dans l’histoire, notre constitution au moment où nous en avons le plus besoin.
    Et encore merci pour le discours de guerre, la désignation de boucs émissaires dans les quartiers populaires où à la promiscuité des logements se double les humiliations policières au cœur de déserts hospitaliers.
    Merci, merci pour suggérer que la moindre critique, la moindre opposition est un acte de trahison.
    Merci pour tout, oui, vraiment.
    Vous devriez nous remercier de vous supporter mais rassurez-vous, vous n’en aurez pas besoin.
    On ne vous supporte plus.
    Et quand le temps sera venu, nous aussi, nous vous remercierons.

  • Deux ans, c’est long, c’est court…

    Deux ans, c’est long, c’est court…

    Souvenons nous l’arrogante insolence du p’tit merdeux de l’Elysée ª au soir du premier tour, et nous apercevons son vrai visage, celui d’un véritable p’tit merdeux…

    (suite…)

  • Où commence la guerre?

    Où commence la guerre?

    Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux.
    Montesquieu

    (suite…)