Journal d'un Solitaire Sociable et Moderne de Paris et Londres à Tôkyô


à propos de Madjid Ben Chikh aka Suppaiku, auto portrait / selfie
Londres, 31 décembre 1999 vers 21 heures – 34 ans

Madjid Ben Chikh. Parisien et blogger habitant à Tôkyô depuis février 2006. J’enseigne le français. Voilà, ça suffit. Non?

Madjid Ben Chikh. Parisien et blogger habitant à Tôkyô depuis février 2006. J’enseigne le français. Voilà, ça suffit. Non?

Je viens d’effacer la tartine qui dégoulinait sur cette page, un truc complètement empâté, et j’ai fait ci, et j’aime faire ça, et bla bla bla.

C’est étonnant comment ces dix dernières années je me suis encroûté dans une sorte de conformisme d’écriture moyenne qui ne correspond pas du tout à ma personnalité.
Cette page ressemblait à un CV d’étudiant en troisième année désireux de trouver un stage dans une PME en bordure d’autoroute à côté d’une ère industrielle au milieu de nulle part, coincée entre le parking du Carrefour Drive Express et l’usine de fermentation de levure des usines Kraft.
Je préfère ne pas vous faire la description du costume destiné à l’entretien. Vous voyez, le style d’écriture que ça donne?

Mais comment ai-je pu me présenter ici comme ça, comme si ce site n’était pas à moi mais un espace traqué destiné à être remarqué par un recruteur par la grâce d’une écriture quelconque, standardisée…
Finalement, mon blog parle bien mieux que moi je pourrai jamais le faire, alors vous avez du travail, hein…

Pour faire simple, j’ai longtemps tenu des agendas. Je me souviens, j’en ai tenu un au jour le jour, ce devait être en 1982 ou en 1983, vraiment au jour le jour. Qui je voyais, ce que je faisais, où j’allais…

J’y tenais même le compte des mecs avec qui je couchais, où je les avais rencontrés, comment ils s’appelaient. J’y notais leurs numéros de téléphone.
Je me revois, mon agenda à la main, au bar Le Dupleix, vers 1982, il y avait ce simili-punk, le cul hyper moulé dans un pantalon zippé rouge à rayures noires (ou noir à rayures rouges), alors je l’ai décrit dans mon agenda pour passer le temps. C’est dommage, mes carnets et mes agendas ont sombré dans un dégât des eaux. C’était une sorte de journal sans en être vraiment un.

J’ai réellement commencé à tenir un journal à partir de 1992/93, et ce blog en est en quelque sorte la continuation.

Bon, il y a une différence majeure avec un journal, c’est que j’essaie de ne pas me confier trop même si j’aime le faire. Disons que j’ai de fait établi une sorte de barrière au delà de laquelle c’est indécent.
Dans un journal, on peut être totalement transparent, on peut tout raconter. Ici, je pose des limites, il y a des choses dont je ne parlerai jamais.

C’est ce qu’il y a de plus troublant, avec YouTube, tous ces youtubeurs qui racontent absolument tout, un peu comme dans une sorte d’auto-thérapie, et qui se retrouvent lynchés par la foule des comptes anonymes qui n’attendent que ça, se défouler pour que s’exprime cette part de médiocrité et de lâcheté qu’ils s’efforcent jalousement de cacher derrière la façade de leurs insultes.

Ce n’est pas beau, YouTube, ou TikTok, ou Twitch ou Whatever. Et le pire est que le YouTubeur qui se reçoit tout cette merde, qui parfois tombe sans même s’en rendre compte dans la dépression voire de sérieux troubles comportementaux en redemande car le lynchage nourrit l’algorithme, et ça, c’est bon pour gagner de l’argent…

Cela étant, j’aime la frôler, cette limite, et il m’arrive de me confier de façon assez poussée. C’est mon style, on dira, et ce site est un havre de paix que jamais ne pourra être un quelconque réseau social.

L’actuelle version de mon blog, né en 2004 en préparation de mon second voyage au Japon, est, nous allons dire, la troisième.
Aucun des articles qui y figure n’a été altéré. Ils reflètent mes opinions ainsi que leur évolution au fil du temps, notamment depuis ma sortie de cet asile de fou qu’est progressivement devenue la France. Vu de loin, cela a eu quelque chose de dramatique, mais ne vous inquiétez pas, ça va être encore pire. De loin, ça crève les yeux.

La première version est l’époque Blogger, donc.
J’ai récemment trouvé divers billets mis en ligne à partir de 2001 sur des sites que je bidouillais. Je vais les reposter, mais je date vraiment le début de ce site à 2004. Août, pour être précis.

Ainsi est né « Le Blog de Suppaiku ». Suppaiku est le pseudo que j’ai adopté en 2000 après avoir regardé, et adoré, l’animé Cowboy BeBop. Le héros s’appelle Spike. J’ai créé ce pseudo pour le forum LeJapon.org (aujourd’hui simple archive).

Je suis resté sur Blogger de 2004 à 2011. Progressivement, j’ai bidouillé les codes html puis CSS pour personnaliser l’apparence. Et puis j’ai acheté mon premier nom de domaine vers 2009, mais au fil du temps, j’ai senti les limites.

Je voulais un truc qui « fasse site ». On a tous et toutes voulu ça, et c’est l’époque où WordPress a commencé à décoller.
De son côté, Blogger est progressivement devenu le plus grand cimetière de blogs. Une sorte de MySpace biberonné par Google, en quelque sorte.

Je me suis jeté dans WordPress, donc. Ça a été passionnant, et puis c’est devenu un piège car comme WordPress offre beaucoup de possibilités, j’ai fini par m’enliser dans une volonté permanente de changer le design.
Il faut avouer qu’avec un peu d’expérience, c’est beaucoup plus simple qu’écrire…
Il y a eu au cours de cette période deux changements d’hébergeur (ce site est maintenant hébergé en France) et l’achat de deux autres noms de domaines dont l’un, vers 2015 si je ne me trompe pas, à mon nom. Celui-ci.

Cette deuxième période s’est achevée il y a une semaine (au jour où j’écris), on va dire vers le 22 février 2024.

J’ai décidé de me débarrasser des « templates », ces designs qu’on achète et qu’on « personnalise » pour donner son apparence à un site.

Maintenant, j’utilise le template générique et le « core » pour la personnalisation (Full Block Editing). C’est franchement plus difficile mais c’est plus rigolo, et ce site, ben, c’est mon site.

Et un peu comme à l’époque Blogger, je vais tranquillement pouvoir bidouiller au fur et à mesure de mon apprentissage. Les possibilités du FBE sont infinies.

Si à tout hasard vous êtes un employeur et que cette longue tartine ainsi que la lecture des plus de 1100 billets publiés vous rebute, ou si vous êtes un lecteur de passage paresseux, je résume:

J’écris.
J’ai une personnalité trempée, indépendante et un esprit créatif
Je suis parisien, curieux
, de gauche, décolonial et pédé, j’aime apprendre, bidouiller et expérimenter
Je fais ce site moi-même
. Il est noté 100 en bonnes pratiques et en SEO, 100 sur Lighthouse et A sur GMatrix. Ça ne sert à rien pour un blog, mais ça me fait plaisir d’avoir un site qui fonctionne mieux que la plupart des sites de commerce voire même de certains sites d’information.
J’aime les musiques ancienne
s, particulièrement des 17e et 18e siècles.

Bonne lecture.

Madjid