Le Blog de Suppaiku, journal bloggué de Madjid Ben Chikh, à Tokyo.

2024, Gaza, et fin


2024, ce sera l’année où le masque de cette hideuse comédie sera tombé.
Commencée sous les bombes à Gaza et le sacrifice de Aaron Bushnell mourant après s’être mis le feu pour en dénoncer le génocide, elle se termine sous les bombes et la quasi-famine et le meurtre du PDG de UnitedHealthcare Brian Thompson par un Luigi Mangione voulant dénoncer le caractère criminel du système de santé américain.

2024 qui s’achève. Gaza, et fin!

Combien de fois en faisant défiler mon fil Instagram je me suis dit que s’il y avait eu nos technologies dans les années 40 nous aurions regardé en direct l’agonie des Juifs de Varsovie, écouté leurs orchestres et leurs musiciens, ri en regardant leurs humoristes essayant de mettre un peu d’humour au milieu de la désolation, assisté à ces démonstrations de forces de soldats allemands tirant dans le tas pour rappeler qui était le maitre, vu ici et là ces pauvres gamins, le visage fatigué par cette vie sans issue, la crasse et la faim, mal peignés et mimant un sourire sous les yeux rougis après la mort du grand-père qui git là, dans la rue, attendant qu’on le ramasse, on aurait vu les adultes tenter tant bien que mal de reproduire une sorte de normalité en organisant des comités d’immeubles, des écoles de fortune et des groupes de distribution de l’aide alimentaire, on aurait tout vu, les espoirs et les craintes, la sidération comme l’incompréhension, la colère parfois et la peur souvent, on aurait aperçu en coin, au delà du mur et des barbelés ces postes et miradors d’où les ordures qui sont morts des décennies plus tard de leur belle mort surveillaient tout cela, ben oui, ils ne faisaient qu’obéir aux ordres, hein
Varsovie, son ghetto, où le Reich avait décidé d’enfermer « la vermine juive » qui avait « corrompu les moeurs et la culture », « dominé l’Europe pour en extraire la richesse » et oeuvré « en cachette à la décadence de l’Occident », « race maudite et cosmopolite minant les nations par sa fourberie et ses mensonges », peuple « décadent », « vermine puante se reproduisant comme la peste et comme les rats »… Nous aurions vu, aussi, sur Instagram, les soldats du Reich et les polonais s’amuser du ghetto, rire des mariages qui s’y déroulaient encore, se moquer des physiques et rire de la crasse dans laquelle « les youtres » se débattaient.
On aurait regardé tout cela, et qu’aurions nous fait?
La réponse est « vite répondue ».

RIEN.

Je vous raconte Varsovie et ses posts Instagram imaginaires parce que toute l’année, j’ai regardé ceux, bien réels, des jeunes palestiniens de Gaza, et que j’y ai vu la même chose. Et dans la bouche de ministres israéliens, de Meyer Habib ou d’autres, les mêmes mots pour parler des palestiniens.
Il a beaucoup plu il y a deux jours, j’ai vu les tentes dans lesquelles des familles tentent de recréer une normalité en nettoyant, en rangeant, en partageant en vidéos avec un humour peut-être forcé un petit jardin ici, une recette de cuisine à base de boites de conserves de l’aide alimentaire où « je remplace la viande par des pois chiches parce qu’il n’y a pas de viande » ou des « si on tamise la farine, on peut enlever les larves, vous voyez, on se débrouille » ou encore « ce sont les premières tomates depuis un mois, regardez comme elles sont belles », des recettes de cuisine faites dans le style « influenceurs », et puis la pluie, donc, et la réalité de la situation qui s’impose, tout, absolument tout, les couvertures, les matelas, le petit jardin d’où pointaient des pousses de quelque légume, tout, tout est emporté, des fois, on voit la tente qui s’effondre, sur une vidéo, on voit cette « influenceuse » habituellement si drôle tenter désespérément de sauver la tente pour ne pas qu’elle effondre sous le poids de l’eau qui s’accumule, et puis, une autre réalité, il fait froid maintenant à Gaza, et il y a beaucoup d’orphelins, à Gaza, d’enfants qui n’ont plu de famille, à Gaza, qui errent, qui n’ont personne pour s’occuper d’eux, et on apprend qu’on vient de trouver ici, ou là, un enfant mort de froid durant la nuit, un gamin dont un tiers, un quart de l’existence n’aura été que cette souffrance aberrante d’une existence réduite à une sorte de chose inutile.

Mozart assassiné à peine né.

Je vous raconte cela parce que pour moi, 2024, ça aura été l’année où je me suis fait des copains et des copines virtuels en Palestine. Je ne les connais pas du tout, ce sont mes neveux et mes nièces virtuels d’un monde lointain, je me contente de partager leur vie pour ne pas les abandonner.

En fait, je suis un peu jaloux d’eux, je les envie presque. SI…

J’envie leur vie réelle, noble, digne, leur liberté réelle, celle que Jean-Paul Sartre met en scène dans le troisième tome des Chemins de la Liberté. Mathieu, notre double total, l’homme de gauche indigné mais nuancé, qui disparait dans un geste pathétique et individuel, croyant racheter sa lâcheté dans une attaque totalement inutile qui ne pourra jamais changer le cours de l’histoire, un peu comme cet américain qui vient de tuer le PDG du premier assureur américain – je ne le condamne pas, je sais juste que son geste est un acte totalement gratuit, qu’il le paiera d’une peine dont la « justice » veillera à ce qu’elle soit exemplaire pour que l’idée de faire la même chose sorte de la tête de tout le monde, et demain, peut-être aujourd’hui, le Conseil d’Administration de l’assureur désignera un autre salopard pour veiller à une préservation des dividendes et à un égal taux de refus de remboursement de soins.

Le meurtre n’aura servi à rien.

On parle beaucoup de Marx sans l’avoir lu, surtout à gauche.
La véritable révolution du marxisme, ce n’est pas l’idée de révolution, de dictature du prolétariat ni même l’étude minutieuse du fonctionnement du capitalisme et de la formation du capital.
La véritable révolution, c’est d’avoir apporté une réponse politique à une question sociale. Jusqu’à Karl Marx, le mouvement socialiste était un mouvement politique tourné vers le passé, regrettant ici les guildes médiévales et là le temps de l’artisanat, refusant le salariat et les technologies modernes qui venaient en concurrence directe avec le travail. Marx renverse complètement la perspective: pour lui, ni la machine ni la production de masse mécanisée ne sont le problème, au contraire, elles sont la preuve tangible d’un véritable génie humain et le prélude d’une société d’abondance pourvu que les véritables producteurs en prennent le contrôle.
Jusqu’à Marx, ici et là on assistait à des destructions de machines ou à des grèves contre leur utilisation. Marx propose tout simplement de prendre l’usine et de la gérer, de vivre sans le patron ni la propriété sur laquelle repose sa légitimité. Marx ne parle ni de nationalisation, ni d’étatisation, il propose l’appropriation directe de l’outil de production. Et donc de machines qui vont libérer le producteur.
De cette proposition politique condensée dans la Manifeste du Parti Communiste vont sortir syndicats et partis politiques proposant l’organisation collective comme réponse au pouvoir du capital. Même le mouvement anarchiste, malgré de fortes divergences, va s’en trouver influencé. En France, ce sera la CGT, syndicat anarchiste, qui sera le fer de lance de la « grève révolutionnaire ».

Cette longue digression est nécessaire car pour beaucoup de monde, c’est un pan de culture politique inconnu et pourtant nécessaire pour comprendre ce troisième tome des Chemins de la Liberté, et au delà la tragédie de notre époque toute baignée dans l’individualisme et le narcissisme néolibéral.
Mathieu disparait donc, seul, dans un geste qui n’a de superbe que pour son égo blessé. Une vie lâche, passée à peser le pour et le contre, à nuancer et à refuser de s’engager, même dans sa propre vie privée puisqu’il pousse la lâcheté jusqu’à considérer qu’il n’est pas vraiment avec la femme avec qui il est.
Son geste solitaire, toutefois, devient un geste de liberté absolue, de « révolte », cette « révolte » qui pour Sartre ne peut être véritablement libératrice que si elle conduit à l’engagement révolutionnaire, engagement sans lequel il n’y a qu’une protestation vaine. Ce sera ça, la séparation avec Camus. Camus se complait à n’être qu’un révolté, posture qui le conduit à une sorte de désespoir fataliste et solitaire qui s’échouera lamentablement dans le conformisme politique et le soutien à la colonisation.

Dans le troisième tome apparait un nouveau personnage, Brunet. Un communiste. Sartre l’introduit à travers un geste simple: nous sommes dans un camp de prisonniers français, les jours se succèdent, vains, et tout le monde accepte sa situation de prisonnier avec résignation. Cette situation de prisonniers qui acceptent leur situation est présentée par Sartre avant tout comme une perte de dignité, c’est à dire, de ce qui fonde la liberté. Choisir d’être. Dans cette scène, donc, et alors que ce geste peut être vu comme complètement vain étant donné les circonstances, Brunet se rase et se coiffe.
Brunet donne un visage à l’existentialisme, il fonde sa liberté, il choisit son existence. Ce faisant, il s’oppose de façon radicale à sa condition. Il restitue son humanité. Au gré du récit, il va acquérir le respect de ses camarades et tenter de fonder un groupe de résistants.

En regardant ces jeunes qui, malgré la guerre abjecte que livre l’état colonial israélien, partagent leurs efforts pour maintenir un quotidien humain et digne, je mesure à quel point nous sommes des lâches empêtrés dans une illusion de liberté qui n’est que la servilité à un système qui nous a par le confort consumériste et l’abêtissement des loisirs.
Comment être véritablement libres quand nous acceptons, fermons les yeux sur, voire justifions, la guerre faite au peuple palestinien qui depuis plus de cent ans voit sa terre, sa culture, ses traditions, ses villes, ses maisons, ses arbres, son histoire détruits, écrasés et niés par un autre peuple venu d’ailleurs au noms de crimes qu’il n’a pas commis, et avec l’aide financière, militaire, politique et médiatique des descendants de ceux qui ont perpétré ces crimes?

Le sort fait au palestiniens raconte notre civilisation, de l’extermination de plus de 60 millions de natifs américains à l’abjecte guerre de l’opium et la colonisation de la Chine, du commerce des esclaves africains et leur déportation aux Amériques à l’apartheid et l’écrasement sanglant de révoltes en Afrique, des théories eugénistes qui ont conduit à des stérilisations forcées de groupes jugés déviants à l’extermination des Juifs, des Roms, des prostitués et des personnes LBGT par les nazis… Un même continuum d’une civilisation qui prétend continuellement incarner le bien et dominer le monde en le remodelant au gré de ses humeurs idéologiques, de nazisme en colonialisme, de progressisme en guerre pour la démocratie.

Pour moi, Marx s’est trompé sur un seul point. Le problème n’est pas en soi le capitalisme. Le problème est la civilisation qui a rendu le capitalisme possible là où toutes les civilisations qui l’avaient précédé possédaient les garde-fous religieux ou philosophiques qui limitaient les aberrations de la sphère marchande.

Notre civilisation ne connait aucune limite, rien ne s’oppose à ses crimes et ses délires.
Le nouvel iPhone vient de sortir et ringardise le précédent, qu’importe si ce sont des enfants de 5 ans au Congo qui n’en verront jamais la couleur et mourront avant leur vingtaine qui extrairont le Cobalt nécessaire à sa fabrication. Ou que nos armées y veilleront à ce que les régimes politiques et les guérillas maintiennent le commerce du précieux matériau.

Les riches actionnaires se dédouaneront à travers leurs épouses qui, toute de Dior ou de Balenciaga vêtues, le visage bronzé redessiné par la chirurgie esthétique et le Bottox, accueilleront les personnalités qui comptent et le tout Hollywood dans de fantastiques galas de charité destinés à promouvoir ici l’éducation des enfants en Afrique et là la promotion d’un monde sans guerre avec d’interminables discours où elles pourront exhiber leurs larmes sincères dans ces moments touchant qui deviendront viraux sur les réseaux sociaux…

Notre civilisation n’est pas une civilisation. Telle l’agonie interminable de Rome à partir des années 30 avant JC et qui a conduit à l’Empire, ce que nous appelons notre civilisation est un entre deux, quelque chose qui a émergé de l’effondrement subit de l’Europe chrétienne au 14ème siècle et qui nous mène vers ces futurs dont nous entrevoyons vaguement les contours, quand les choses se stabiliseront grâce à des technologies abominables garantissant la domination du monde par quelques corporations qui entre temps auront vassalisé les états et notre vie quotidienne.

C’est une bien longue digression, et pourtant, comment ne pas voir dans le déni assumé des urnes depuis juillet 2024, dans les lois « sécuritaires » qui se succèdent et le maintien de l’utilisation de l’IA prédictive dans les systèmes de surveillance parisien ou la place qu’Elon Musk occupe dans le dispositif de gouvernement américain, les prémices d’une société totalement différente dont les mots, « démocratie » et « liberté » auront été totalement vidés de leur sens, exactement comme ce fut le cas à Rome…

Quand je regarde les vidéos Instagram de jeunes palestiniens, c’est ce spectacle affreux que je vois. À Gaza (prononcez Razza, s’il vous plait…), des drones volent en permanence, c’est un bourdonnement incessant que l’on entend sur chaque vidéo, parfois plus fort, parfois moins fort.
Tous ces drones sont équipés de caméras dotés d’équipement informatiques « AI » destinés à « reconnaitre », de caméras infra-rouge destinées à percevoir la chaleur et donc s’il y a des humains ou non, et certains de ces drones sont équipés de fusées qui peuvent être tirées. Sur une école, un hôpital ou une voiture.
Un type totalement inédit de guerre qui n’a d’équivalent, en terme d’innovation, que la première guerre mondiale (la seconde a perfectionné les technologies de la première à l’exception du napalm utilisé à Tokyo (130.000 morts en une nuit), Kobe, Osaka et Nagoya, ainsi que la bombe atomique utilisée à Hiroshima et Nagasaki… toutes innovation exclusivement réservée à une population non blanche, c’est un hasard, n’est-ce pas).
La guerre à Gaza, tout comme la guerre en Ukraine en ce moment, ce sont les laboratoires des conflits à venir, on y teste la guerre informatique à distance, les drones et bientôt les robots, avec le moins de militaires sur le terrain et avec un contrôle des populations, quelque chose qui pourra servir également dans nos « démocraties » si le pouvoir décide d’avoir recours à des états d’exception pour y « défendre nos valeurs et nos libertés ».

Gaza est l’avant poste d’une guerre que le système médiatique invisibilise pour en absorber et le choc, et l’horreur.

2024, ça aura été avant tout cette année là. Le masque tombé de notre prétendue civilisation sur le spectacle hideux de la réalité. Je parlais de Varsovie – et après tout le nazisme est un produit de notre civilisation, l’enfant ultime de l’eugénisme dont la bonne bourgeoisie française et anglaise se gargarisaient à la fin du 19e siècle. J’aurais pu imaginer les algériens avec nos réseaux sociaux lors de la colonisation, entre 1830 et 1857, peut-être aurait il été facile de comprendre pourquoi la population avait baissé de 25% entre 1830 et 1871…

Qu’on ne s’y trompe pas. Chaque civilisation porte sa part paradoxale. La nôtre également.
Pour parvenir à renverser l’ordre précédent, il a fallu abattre ses freins et ses limites, il a fallu de la philosophie, de la science et beaucoup d’esprit critique.
Il a fallu la société libérale. Il a fallu qu’émerge une idée nouvelle de la justice fondée sur le respect de l’humain et de son droit à exister. Le moment culminant a été l’après-guerre, quand il a été clair que l’eugénisme et le racisme étaient des abominations, que les inégalités sociales étaient la négation même du droit à la dignité, que le socialisme dans sa critique avait raison, que l’éducation était un droit fondamental, et que chaque peuple pouvait avoir le droit à sa liberté en tant que peuple, et que le droit à la liberté politique, à l’éducation et à la dignité étaient des droits universels.
Mais désormais, dans une société amnésique dominée par la course individuelle à la réussite, où domine une idée infantile de la liberté et où le spectacle s’est généralisé au point de mettre à égalité des vidéos de crimes de guerre et de petits chats en jupettes, et où surtout depuis quarante ans le capital a repris ses droits, ledit capital n’a plus vraiment besoin du libéralisme politique.

Marx avait bel et bien raison: le capitalisme est antinomique du libéralisme politique.

Si depuis quelques années la Chine est devenue le quasi-ennemi des USA, et particulièrement de la frange la plus réactionnaire du capitalisme américain, ce n’est pas à cause de la nature de son régime politique. En fait, le « Project 2025 », la feuille de route du Parti Républicain, prévoit une inflexion dans le mode de gouvernement américain. Trump va gouverner par « executive orders », c’est à dire par décrets, sans passer par les chambres. Et c’est possible, et ce n’est pas anticonstitutionnel.
De toute façon, il s’est assuré la nomination de suffisamment de juges à la Cour Suprême pour que l’interprétation du flou constitutionnel aille dans son sens. Il prévoit le licenciement de milliers de fonctionnaires qu’il remplacera par des employés zélés recrutés pour leur allégeance politique.
Et si Musk s’installe à la Maison Blanche, c’est pour réaliser l’élimination de toutes les agences créées au fil du temps afin de limiter les dégâts du capitalisme après des années et des années de combats militants: agence de l’eau, de l’alimentation et des médicaments, agence des parcs nationaux, agence de l’énergie, etc
Finalement qu’est-ce qui distinguera ce type de régime ultra-présidentiel du régime chinois et de son capitalisme débridé, si ce n’est l’illusion du vote – vote qui ne sert pas vraiment à grand chose puisque le parti démocrate s’est révélé incapable, depuis 40 ans, de remettre en cause le consensus économique et social du reaganisme?
Ce sera finalement Trump qui chamboulera l’ordre actuel en prolongeant le reaganisme jusqu’à sa limite ultime, illibérale politiquement, et libertarienne économiquement. Et avec plein de crypto et plein de IA…

Chacun pour soi, et si tu protestes, prison. La Chine, version américaine.

Un monde dans lequel on peut littéralement écraser une population en direct live en enrobant le tout de mensonges et de renversements sémantiques, en transformant le bourreau (l’état qui depuis plus de cent ans envahit un territoire en niant sa population) en victime (faire passer le 7 octobre comme « le moment » où tout a commencé et la période qui l’a précédé comme une période de paix où tout allait bien, c’est à dire où Israel pouvait exproprier en paix et incarcérer voire tuer des palestiniens en toute liberté), un tel monde ne peut que nous conduire vers des Trump, des Bolsonaro, des Orban, des Meloni, des Le Pen, des Farage (qui est désormais l’homme politique le plus populaire du UK) et même des Macron.

2024, ce sera l’année où le masque de cette hideuse comédie sera tombé.

Commencée sous les bombes à Gaza et le sacrifice de Aaron Bushnell mourant après s’être mis le feu pour en dénoncer le génocide, elle se termine sous les bombes et la quasi-famine et le meurtre du PDG de UnitedHealthcare Brian Thompson par un Luigi Mangione voulant dénoncer le caractère criminel du système de santé américain.
Un monde hideux et sans masque, c’est un monde sans espoir, sans avenir, c’est le masque de cette prétendue civilisation qui est tombée juste avant qu’elle ne tombe elle-même.

S’il me reste un souhait pour 2025, c’est que comme Sartre et Marx nous y invitent, nous ne cédions ni au cynisme ni au désespoir, mais que nous profitions du mensonge global ainsi révélé et de la victoire des monstres qui les uns après les autres accèdent au pouvoir ici et là pour comprendre qu’il n’y aura pas de changement ni de paix et encore moins de démocratie sans justice, et qu’il va nous falloir sortir de l’illusion du monde passé, du cocon middle class: ce monde est mort, le monde nouveau a besoin de politique, le monde a besoin des mots de la politique, le temps des demi-mesures est terminé.

« Ne rien faire, c’est laisser faire ».
Simone de Beauvoir.

Quand Milei pense à nous, il sort la tronçonneuse. Meloni l’a fait citoyen italien. Et il arrive à Macron de parler comme lui.
L’avenir, un avenir démocratique, pluriel, cosmopolite et ouvert commencera, ou se terminera en Palestine.

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