Je ne parviens pas à y voir très clair, dans mon opération remise à zéro. Je dois vider une bibliothèque, c’est pourtant simple, non… Eh ben non ! Le soir, après le travail, c’est pas évident, j’ai besoin du jour. C’est logique, de ne pas réussir à y voir clair, avec une tingstène, non ? Peut être j’éxagère… Mais en tout cas, hier soir, impossible, encore. Bref demain, gros sac, je remplis, je descends le tout de la bibliothèque, il y en a pour une heure ! Quand tout sera en bas (chez moi, c’est très haut de plafond donc il y a une mézanine un peu comme en duplex mais seulement mézanine car la hauteur de plafond est 1,50. Bref, il y a mes vêtements, mes livres, mon lit, mes vidéos, etc… Je suis décidé à vider tout cela demain matin. J’y verrai plus clair et il me sera alors beaucoup plus facile de me débarrasser des livres comme cela, quand ils seront « de plein pied ». Restera à aller les vendre, et ça c’est une autre histoire…
Je dois également « livrer » la TV et le scope à Yoshinobu, j’en parlerai demain après midi avec lui. Et également aller livrer Mulgon Melta à qui je vends ma chaîne (super giga méga total sniff/chagrin), mon micro-onde, et une passoire ! Je dois enfin poster mes courriers de résiliation Bouygues/Orange/Free… Le vital EdF/France Télécom sont à faire un peu plus tard, c’est beaucoup plus simple. Comme je suis décidé à garder ma sécu pendant un an encore, je vais « déménager », et j’en profiterai pour faire de même avec ma banque et mon employeur (qui dois m’envoyer ma participation en juin). Ca, c’est quand même des trucs faciles à faire. Mais je me sentirai mieux quand ce sera fait.
Je vais m’acheter une valise, un truc plus grand, bref un truc qui transportera non pas 20 mais 30 kilos (business class oblige). Je pourrai ainsi y mettre mes costumes ainsi que quelques livres. Côté DVD, je vais en emmener certains, mais sans leur pochette, inutile. Ca ne pèsera rien du tout. Dans un mois jour pour jour, je serai fin prêt. Je suis un peu angoissé sur les bords, mais à la moindre photo aperçue sur Trekearth, je me sens happé, attiré, excité. La peur, mauvaise conseillère, continue de distiller ses mauvais conseils (tu ne devrais pas partir, voyons, ce n’est pas raisonnable, dans ton état), mais c’est drôle, c’est mon réalisme qui me ramène à cette évidence de base : entre 2 visites chez mon médecin, j’ai une vie, une vie normale. Et comme je suis en route vers la visite tous les (globalement) 6 mois…, je vais pas me frustrer, hein ? Pour le coup, je me retrouverais à dépérir très rapidement…
Regardez comme je me remets à écrire dès que le Japon se rapproche de moi… et quand j’y suis ! Marrant, non ? Je ne me suis pas remis de mon retour en France en 2000, après être revenu de Londres. Je ne me suis pas retrouvé une place. Pire, je me suis retrouvé à une place, professionellement, qui ne devait être que provisoire. Et encore pire, à habiter une place que j’aurais du libérer depuis bien longtemps. Même vis à vis de mes amis, je me suis retrouvé mal en place car je ne me suis pas fait de nouveaux amis -ce qui, en ce qui me concerne, est assez étonnant. Je ne me suis plus impliqué dans le monde comme avant, arrêté la politique, mon travail m’a handicapé dans la poursuite d’études. Au final, il a fallu que je multiplie les rencontres comme jamais et que je me retrouve contaminé… C’est malin…
J’ai retrouvé la pêche grace à mon premier séjour. Pour le coup, c’était de vraies vacances, plus que méritées. Un goût étrange, un goût de pas assez et à Kyôto, le poids du virus. Kyôto est une ville triste, mélancolique. Kamis et Bouddhas la hantent de toute part, énergie et recueillement se chevauchent et invitent à l’introspection. Mon pays natal japonais, c’est Kyôto. C’est à Kyôto que je suis revenu à la vie. Mon deuxième séjour, à Kyôto, justement, c’était un vrai voyage, instrospection et visites, ennui, curiosité. J’ai retrouvé mes sentiments et sensation engourdies dans mon travail et l’angoisse d’une santé qui ne se stabilisait toujours pas. Quel choc quand, en août, 1 mois avant le départ, j’ai eu ce pic de 100 000 répliques du virus…
C’est histoire ancienne…
L’histoire nouvelle, c’est une multitude de signes qui me font du bien. Tôkyô est une ville magique : je ne la connais quasiment pas !
C’est dur, cette distance, cette Sibérie qui n’en finit pas, et qui commence en une bibliothèque à vider, des biens à se séparer, des abonnements à interrompre. Il y aura finalement une pièce vide, une grande valise lourde et qui roule, les adieux à l’aéroport, un 747-400, une business class, un repas, j’en suis sûr le sommeil enfin durant la réelle Sibérie et au réveil, ben ce sera peut être la Chine ou la Corée, un repas encore et puis l’arrivée à Narita, la Douane, la fouille certainement… Après, tout ce que je sais est que je recevrai un courrier tous les mois d’un ami qui ne me souhaite que du bien. C’est la seule certitude que j’ai. Le reste, ce sont des lieux et des couleurs inconnus… Mais la simple vision d’une photo, d’un lieu connu, c’est un bien être indéfinissable.
Bon, faut donc que j’attaque cette fichue Sibérie, ma bibliothèque…
Partout, on ne parle que de Sharon qui est dans le comas. Moi, dimanche, je vais retrouver Solférino pour saluer Tonton… Ca peut vous paraître con, mais j’ai particulièrement besoin de dire définitivement Au Revoir à cette partie la de ma vie aussi.
J’ai eu trop de vies, je crois…
De Paris,
où il fait très très froid (période Sibérie aussi)
Suppaiku
Vider les lieux
V
Je te conseille vivement une lampe «lumière du jour». Certes un peu plus cher à l’achat mais cela fait une vrai belle lumière bien blanche (idéal pour regarder des photos ou travaille sur ordi), cela permet d’être aussi moins dépressif en hiver et surtout (mais cela n’ai pas indiqué sur le dépliant) préparer son déménagement le soir en rentrant du boulot.