Ouf, j’ai pu poser mes vacances aux dates prévues. Hormi le cas où mon bilan sangain ne le permettrait pas (chute dramatique des CD4 et envolée de la charge virale), et en excluant l’hypothèse d’un (possible) départ fin août pour enseigner chez NOVA (j’attends la réponse à ce sujet), je m’envole à bord d’un vol AIR FRANCE le samedi 27 août à 13h05. Ouf ! Bien sûr, c’est un vol JAL-AIR FRANCE donc je continue à « fidéliser » avec JAL/日本航空.
Je rêve de revoyager avec ANA. Ses hôtesses jeunes, toujours souriantes et élégantes, attentives et nombreuses.楽しい! Ca, je me le réserve si je pars travailler là-bas. J’aurai ainsi le plaisir d’être au Japon dès l’embarquement, odeurs comprises dès la distribution des amuses bouches, quand on fait « pêter la cahouète » (c’est comme ça que je le ressens, ce moment où les hotesses, après avoir ôté leur veste et leur foulard, distribuent les linges chauds et qu’une odeur de ships, cacahouètes et autres s’élève dans l’air sec et confiné de l’avion, accompagnés de leur bières et leurs whisky, jus de fruits et thé vert « sensha » / 煎茶(sur JAL, il faut demander, et c’est vraiment lamentable…). Dès ce moment là, l’hôtesse ANA démontre sa très grande supériorité : organisée et attentive, et fidèle, car elle nous accompagne tout le long du vol… L’hotesse JAL, elle, a de fortes chances de passer son temps à courir, à être anglaise 5 minutes, Japonaise pendant une heure et redevenir soudain Japonaise. Ainsi, on m’a à chaque fois servi du sucre avec mon café… Nul, non ? J’en veux pas, moi, de sucre ! J’avoue toutefois avoir eu une fois un excellent service avec JAL, et une hotesse Anglaise très sympathique qui a compris que je ne sucrais pas mon café. Mais bon, à chaque fois avec ANA, la même hôtesse s’est occupée de la rangée, c’est ça, le service.
AIR FRANCE, c’est un autre genre. C’est « copain », service tranquille, pas pressé mais élégant, attentionné. Un côté « charme discret » pas désagréable du tout…
Je pars et je reviens avec AIR FRANCE.
J’arrive le dimanche 28 août vers 8 heures du matin au « Nouvel aéroport international du Kansai » /新国際関西空港. Bref, à Oosaka /大阪. Il fera certainement super chaud et méga humide… Je me dirigerai vers la station de train et j’irai jusque Oosaka même où se trouvra mon hôtel. Le défi commencera alors, il me faudra tenir jusque vers 22/23 heures minimum. C’est que si mon heure d’arrivée, 8 heures, correspondra finalement à 1 heure du matin (fastoooooch’), je ne raconte pas la nuit blanche quand je me coucherai vers 23 heures (soit 16 heures)… Mais, bon, jusque 11 heures du matin, il y aura la sortie, les bagages et douane, le train, le check-in et l’installation dans la chambre… Ce sera l’heure de sortir voir comment s’habillent les filles de Dotonbori / ドトンボリ. De manger yakisoba / 焼きそば. Accompagnée d’une pression bien fraîche « nama biiru »/生ビール… etc etc. Ce sera un dimanche, ce sera facile de me glisser dans la nonchalanche d’Oosaka… Le reste, j’en sais rien, et c’est justement la principale raison pour laquelle c’est à Oosaka que je me rends. La surprise.
Une ville moche, en béton, en fouilli, entassée sur elle même, et qui s’étale en une infinité de maisons pour finir dans la mer ou la campagne, vers Nara/奈良, vers Kyouto/京都, vers Ise/伊勢.
Un mois dans le Kansai à nouveau, jusqu’au 25 septembre où il faudra en partir…
Impatience.
Son de la langue.
Yakisoba/焼きそば. Namabiru/生ビール. Okonomiyaki/お好み焼き. Tenzaru/天ざる. Dotonbori/ドトンボリ. Pekochan/ペコちゃん…
Dans deux semaines le référendum. Un plateau télé de rêve. Les sourires rayonnants de Le Pen, Buffet, Besanceneau et Villiers sous l’oeil bienveillant de Charles Pasqua. La France que j’aime… Un cauchemard qui ne veut pas finir et dont le peuple est à la fois acteur, bourreau et sacrifié. Une fantastique fresque historique grandeur nature, en live, en Eurovision et en Mondovision. La fin de notre espoir de voir ce pays s’ouvrir enfin aux vents du monde, à leur tendre les bras et à en faire le sens même de son existance. La France, une nouvelle New York avec la Tour Eiffel pour centre, là où ces vents tournent et s’enroulent en nous abreuvant de leur énergie, faisant de nous le Centre d’un monde libre, démocratique et affamé d’Egalité, de Culture et de curiosité, Cosmopolite et prospère…
NON, il faudra d’abord « se protéger des », « ne pas être une passoir », être « social ». La voilà, la « grève des mineurs » à la Française, le dernier chant du cygne du gauchisme français, celui qui va installer définitivement la droite au pouvoir, libérée enfin de la « contrainte bureaucratique » de Bruxelles. Vive les chasseurs, Pan, pan! Non à la Turquie, et Toc! Vive le modèle social à la Française, avec ses chômeurs, ses pauvres! Allez, reproduisons nous bien entre nous, regardons nous bien le nombril, sautons-le, baisons le bien, clônons le bien, on est les plus beaux et on sera les meilleurs, c’est marqué dessus depuis Jeanne d’Arc. Vive Marie Georges Buffet, la Madonne de la vraie liberté et du super social, ses « camarades solidaires » de la Révolution Coréenne résistante à l’impérialisme Américain… Et vive le Grand Camarade Besanceneau, et vive la lutte finale des travailleurs internationalistes français qui se protègent de la concurrence déloyale et du dumping social… Et vive Mélanchon… Et vive cette bande de cons avec leurs tronche de journal de 20 heures un dimanche de mai où l’on aurait aimé célébrer notre amitié pour Pedro, Maria, Jorg, Martina, Ketty ou Bronislav, Karima, Fatou et Ismir, leurs tronche de France de merde où on étouffe, leurs tronche de victoire Lepéniste.
On est coincés.
Mais qu’est-ce qu’on a fait pour mériter un pays pareil…
Ils vont penser quoi, à l’étranger, quand ils entendront Le Pen dire que « La France s’est éveillée », avant que la responsable du dernier Parti Communiste ne nous dise que « la liberté a triomphé »…
Ils vont nous prendre pour des malades. Et ils auront bien raison.
Je suis dégouté.
Je veux partir au Japon.
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