Il fait froid…
Je suis dans le train, je reviens du travail. L’autre professeur de français quitte dans trois semaines. Je pense qu’il est temps que je fasse de même. J’ai eu un peu de temps tout à l’heure entre deux leçons, j’ai donc renseigné mon CV en japonais sur deux sites.
La pluie de cet après-midi s’est transformée en quasi-tempête de neige, et le plus incroyable est qu’elle tient. Nous sommes le 9 mars…Beaucoup de gens rient du temps, qui semble démentir l’idée que le climat se réchauffe. C’est en revanche très inquiétant, de constater que les masses d’eau produite par la fonte des glaciers trouvent en hiver une si forme inquiétante. Et qui correspond en tout point avec des prévisions que j’avais lues il y a une vingtaine d’années dans feu l’Autre Journal (le plus beau, le plus intéressant magazine qu’il m’aie été donné de lire, l’édition de 1990/1991, à la fin des « trois Mitterrandiennes »). Le réchauffement est un phénomène global, et chaque année atteste de sa réalité. Mais en fait, cela ne voudra pas dire qu’il va faire plus chaud, en tout cas pas partout. Les régions froides se réchaufferont bien plus, bien plus vite, mais dans d’autres régions, les températures pourront très bien baisser. Je me souviens très bien de l’article évoquant le passage de l’Europe Occidentale à un climat à deux saisons. Extrêmement froide en hiver, glaciale, et sèche en été avec entre les deux des séquences très violentes : la tempête Xinthia m’y a refait penser…
En tout cas ici, aujourd’hui, c’est de nouveau l’hiver. Je ne sais plus trop si je dois faire confiance aux prévisions météorologiques…
Ce week end, avec Jun, nous avons regardé deux films français que j’ai empruntés à l’Institut. Regarde les hommes tomber (Jean Yanne, Matthieu Kassovitz et Jean-Louis Trintignan, un trio qui marche bien), et je me suis aperçu que la première fois où je l’avais vu, j’étais passé à côté du caractère purement masculin du récit. En gros, il n’y a pas une femme du début à la fin, ou en tout cas uniquement de façon anecdotique, voire accessoire dans la scène avec la prostituée. Le deuxième film, c’était Paris vu par… réalisé en 1966 par 6 réalisateurs de l’époque. Je préfère dire comme ça car le film est souvent présenté comme « le » manifeste de la nouvelle vague, mais j’avoue que ça me gêne de mettre jean Rouch dans le paquet. Mais qu’importe, les 6 histoires nous ont fait rire et, comme toujours quand je vois un film de cette époque, je me demande pourquoi on accole l’étiquette « chiant », « intello ». C’est plutôt distrayant, pourtant. Mieux, c’est celui de Rouch qui m’a fait le plus rire, « Monsieur non… ». ça commence un peu comme une critique sociale du progrès, des petites ambitions, avec le bruit du chantier voisin pour tout saper, et puis ça dérape insensiblement, je pense qu’il a du beaucoup s’amuser en écrivant son scénario. Micheline Dax en prostituée, c’est du grand luxe et je me demande qui aujourd’hui peut encore traîner cet accent parisien. L’allure du studio est frappante. Rohmer aussi nous a bien fait rire, avec son petit bourgeois classique et son histoire de parapluie. Comme l’Arc de triomphe était noir. Et comme la gare Montpartnasse a changé, alors…je ne la connaissais que d’un dessin de Tardi (un Mallet, je crois, puisqu’Adèle Blanc-Sec, c’est la Gare de Lyon). Là, c’est avec Godard. Son histoire de fille est amusante, jusqu’au bout. Bon, d’accord, les cinéastes n’ont pas réalisé une histoire habituelle, mais ils ont mis la ville en situation à travers quelques court métrages simples.
Mais qu’est-ce que c’est difficile de trouver des films français sous-titrés en japonais…Voilà un vrai projet gouvernemental : la création d’une agence publique appelée France sous-titre et créant des sous-titrages dans une quinzaine de langues. Je pense que pour le prix d’un « sommet de la francophonie », on pourrait en payer, des traducteurs. Et ce serait beaucoup plus utile au « rayonnement » du français…
De Tôkyô dans le froid,
Madjid