Le Blog de Suppaiku, journal bloggué de Madjid Ben Chikh, à Tokyo.

Tout au nord, Brugges


Ces villes qui avaient fait battre la culture de l’humanisme entre moyen-âge et renaissance…

Je n’avais jamais mis les pieds en Belgique, mais grâce à mon ami Stéphane qui habite à Lille, ça a été possible ce dimanche. Nous sommes ainsi allés à Brugges que je ne connaissais que de nom, que de peinture et d’histoire, de réputation aussi, mes élèves voyageant en Europe en enfilant les villes les unes après les autres comme finalement très peu d’Européens savent le faire. Le Japon se déplie à l’échelle d’un micro-continent, les japonais le sillonnent en long en large, célébrant une diversité qui peut éventuellement nous échapper. Nous autres européens sommes bien loin de cette perception de l’espace. Peut-être faudrait-il sortir de nos vieilles cartes et rétablir la réalité géographiques: nos cartes du monde, destinées à faciliter la navigation flattent également la taille du continent et diminue celle de l’Afrique. L’Europe est en réalité un territoire minuscule, tassé, et peut être si nous le voyions sous cet angle nous serait-il facile d’envisager, comme le font tant de japonais, un week end par-ci et un crochet par-là. Ça avance, certes, mais il y a encore bien du chemin, et d’ici à ce que la population se rende compte de l’incroyable proximité des autres états, il n’y aura plus de matière première pour nous y transporter. Cette Ukraine « lointaine » est en réalité à trois heures d’avion de Paris, Venise moins de deux heure… J’appartiens à une génération qui voyait de grandes distances entre les villes, pour les plus jeunes, ces distances se sont raccourcies, mais pour beaucoup trop de monde encore, la France reste le centre du monde. C’est valable partout, mais il y a quand même, là, un réel échec de la construction européenne.

Anyway, petit crochet par Brugges, la « Venise du nord ». Une ville au patrimoine historique impressionnant, survivance de la prospérité de l’Europe chrétienne des villes du nord entre 13ème et 16ème siècle, avant le grand shift qui a vu s’affirmer l’Occident, ce grand rêve atlantique, et décliner ces villes qui avaient fait battre la culture de l’humanisme entre moyen-âge et renaissance. Ce devait être très riche. Mon regard a saisi ces formes aperçues dans les peintures maintes fois vues à la National Gallery ou lors d’expositions de peintres flamands à Tôkyô. Temps pourri, mais très beau souvenir…

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