Suite (à suivre)

J’ai pu en surprendre il y a deux jours avec cette conclusion… Mais qu’on ne s’y trompe pas, je ne vois pas dans ce « parti communiste » ce que le vingtième siècle y a vu. Je pense comprendre chez Marx le sens des intérêts bien pensés. Les « chefs d’entreprises » nous expliquent depuis des années qu’ »ils n’y arrivent plus ». Pourtant, certains d’entre eux continuent de vivre dans de véritables châteaux, au milieu d’objets chers… Leur propriété leur donne le droit de décider du destins de celles et ceux qui travaillent dans leurs entreprises sans que quiconque puisse s’y opposer. Dans le but de maintenir ou accroître ce profit qui alimente leur train de vie… Le « parti communiste », c’est exprimer la même chose, à savoir ses propres intérêts. Honnêtement, on peut vivre, avec le SMIC? Et au non de quoi celles et ceux qui ne peuvent vraiment pas vivre de leur travail, qui sont qui plus est privé de tout réel pouvoir de décision devraient, en plus, quand ils s’expriment, intégrer le « réalisme » patronal? Cela n’exclut pas les compromis, mais seulement après en avoir parlé. Ce n’est pas plus logique ainsi?

Je pense depuis des années que l’avenir du socialisme est dans un syndicalisme renouvelé, lié à des organisations politiques de taille continentale. Une social-démocratie Européenne aurait plus de poids que cette myriade de partis sans courage. Et de ce côté-là, je pense qu’il en faudrait: il faut avoir le courage de perdre et la volonté de convaincre…
Mais ce qui manque le plus, donc, c’est la grille de lecture du monde. La gauche continue trop souvent de voir la solution dans un quelconque trésor caché. Or, de trésor caché, il n’y en a pas… Les riches comme les pauvres n’ont pas d’argent: ils ont des dettes! Beaucoup de dettes, énormément de dettes, proportionnées à leurs biens. Il y a toute une intelligibilité de la contestation démocratique à rebâtir autours de ce constat. Le nom réel du communisme, c’est la Démocratie. Pas selon l’usage qu’on en a fait, mais bien au sens réel, celui qu’y attachait Montesquieu, une assemblée délibérative de citoyens égaux et éduqués. Cette démocratie peut bien être représentative, elle doit pouvoir décider pleinement, et de façon contradictoire, avec des assemblées d’entreprises. C’est dans cette direction que le courant démocratique pourra reformuler son projet. On pourra ainsi parler de séparation des pouvoirs, afin de créer entre les assemblées élues d’entreprise et les assemblées locales, régionales, nationales, une contradiction garante de la liberté des citoyens. On pourra parler ainsi parler de ce qu’est réellement la propriété dans une société démocratique où les individus sont fortement éduqués. On pourra également évoquer le rôle et la place du crédit dans une société réellement démocratique. On pourra discuter de ce qu’est une alternative qualitative au développement économique quantitatif de « la croissance »… Mais il est clair que pour pouvoir mener cette discussion projective sur ce qu’est réellement le système économique à construire et sa dynamique, il est au préalable fondamental de comprendre comment fonctionne celui dans lequel nous sommes, et grâce à qui et selon quel compromis social. C’est le travail que fit Marx, c’est la tâche qui nous attend. Tout discours de contestation pure est un prêche dans le désert qui alimente au plus l’anti-capitalisme de droite. Tout discours qui développe un projet, comme la « croissance zéro », sans identifier le ou les groupes sociaux qui pourront agir pour faire avancer cette possible alternative sont de pures rêves, des utopies rassurantes pour « bobos » à la conscience sociale qui s’arrête où commence leur porte monnaie.
A défaut de revenir à « la lecture du capitalisme » tel qu’il est, et non tel qu’on le voit avec ses préjugés -justifiés ou non-, on se retrouve comme de nos jours, envahis par des livres de journalistes analphabètes sur « la crise du capitalisme financier/le scandale des subprimes », ou bien ces avalanches de (très intéressants) livres conservateurs et monétaristes sur « la dettes », « la chute du dollar », ou encore ces prêches alter-baba cool sur « reconstruire une économie à visage humain ». De la gauche, rien qui ne soit ET scientifique, ET critique ET GLOBAL. Le pire est que jamais dans notre histoire récente nous n’avons eu autant accès à des savoir de pointe dans les différentes sciences, mais jamais aussi éclaté. Il y a 20 ans déjà, Edgard Morin soulevait cette question dans l’introduction de sa « Méthode »…
Allez, cela ne m’empêchera pas de voter « à gauche » en 2012, c’est là que je placerais mon « réalisme »… Mais je sais dors et déjà que c’est de la droite que se prépare la nouvelle offensive, contre la dette, et donc, encore une fois, contre l’état et l’impôt. Et qu’encore une fois, démunie de pensée, la gauche sera acculée à se positionner sur un débat qu’elle ne maîtrisera pas. Je sais aussi que cette offensive sera mondiale, mais que la gauche continue à se penser nationale (internationale seulement en chanson dans le meilleurs des cas). Je ne suis pas devin, mais je me contente de lire la presse économique anglo-saxonne et je vois le truc arriver gros comme le nez au milieu de la figure. Et vous verrez que les conservateurs ont de « bonnes » solutions contre les dettes… Ca va saigner… La gauche criera au scandale, comme toujours…
Allez, j’arrête ici. C’est désordre, mais je devrais passer du temps pour clarifier tout ça…


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