Bon, il faut d’abord avouer que côté météorologie, les divinités de Kyôto ont décidé de nous faire une sale farce. Gris, chaud et humide, avec des pluies « éparses ».
Cela ne nous a pas empêché d’aller vers Nara. À la gare Nishi Dai-ji, nous sommes descendus et sommes allées visiter le temple du même nom. Une merveille où sont entreposés quelques trésors d’art japonais de l’époque Kamakura. Une grande Kannon, quelques Kannon plus petites, un très célèbre Shôtoku Taishi enfant (l’empereur bouddhiste par excellence, au VIIIe siècle). Je vous conseille vivement cette visite, d’autant plus intéressante que les environs foisonnent d’autres temples, parmi lesquels certains que nous avons visités l’an dernier.
Nous avons commus l’irréparable erreur d’aller ensuite à Heijô-Kyô, la première grande capitale du Japon, fondée il y a 1300 ans cette année. Bâtiments « réconstitués » de façon plutôt aléatoire, c’est plutôt du Disney historique que de l’histoire. Il y a 10 ans, sur ce site, des pierres et des restes de fondations. On a donc élevé un bâtiment, le « palais de réception », à partir de déductions et d’hypothèses car il ne subsiste ni plan ni représentation. Dans le Hall, un trône, lui-même copie du trône de l’empereur Taishô (1912-1925), sensé être inspiré du trône des empereurs anciens. Une vaste supercherie, et je devine derrière la tentation d’ici vingt ans d’en faire une vérité historique comme cela est souvent fait ici; on va certainement y conduire les gamins du Japon entier en leur expliquant que « c’était comme ça ». N’y allez pas.
Pour rattraper le tir, nous sommes allés à Hase-dera. Ce n’est pas un rattrapage de tir, c’est un émerveillement. Et le village, et le temple dont je suis fort amateur du « frère » à Kamakura. Escalier corridor montant sur la colline, nuages glissant sur les arbres et coulant dans la vallée. Et au somment, cette vieille structure de bois, usée mais robuste, avec sa grande Kannon, la plus grande du Japon, avec ses fines moustaches. Quelques pèlerins, peu de visiteurs : il faut environ 40 minutes en partant de Nara, et il n’y a pas de restaurants « gourmets ». Un magnifique détour, dépaysant, que je vous recommande. À faire le matin, pour visiter d’autres temples et sanctuaires des environs.
Nous sommes rentrés tards, moi, trempé de sueur tant le temps est humide. Nous avons mangé dans Gion.
Ce matin, dernier jour, et il pleut…
De Kyôto encore,
Madjid
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