Il pleut. Ecrire ça, penser ça, je repense à Barbara et je repense à Kyôto, à ce jour de pluie gris, moite, où, assis à la terrasse d’un Starbuck j’ai regardé la ville autrement, avec mélancolie et affection, l’air de Barbara Novembre, quel joli temps dans la mémoire… A ma fenêtre, les rosiers très verts illuminent la grisaille. J’ai appris à regarder cela à Kyôto.
Je lis depuis ce matin un roman très amer, très sombre, écrit pas Yu Miri, jeune romancière « coréenne » du Japon, Jeu de Famille. J’avais aimé Gold rush mais je dois dire qu’ici le sentiment d’oppression touche à son comble… Les héros de Murakami étouffent du vide de leur existance, ceux de Yu Miri sont écrasés par les silences et les violences familiales. J’aime vraiment beaucoup.
J’ai eu Maria au téléphone hier. Nous avons longuement parlé hier, de sa vie, sa carrière et de la nécessité pour elle de retrouver le contact avec l’Inde, ses images, sa civilisation, ses sonorités et ses odeurs. Moi même, que suis-je sans le Japon, ses couleurs qui me manquent, les gestes quotidiens…, 六百二十九、お願いします。Je me réentend demander ma clef, chaque jour, au Palace Side… J’ai enfin aussi un regard très lucide sur mon « syndrôme de Stockholm », cette histoire avec Takeshi. C’est la première fois qu’un truc pareil m’arrive, et je n’ai plus honte de m’être fait avoir. Je pense simplement que j’ai eu besoin de croire en quelque chose à ce moment là… Le travail repris, les difficultés financières passées, une clarification faite avec lui, je finirai par en rire. Mais me faire taxer comme je l’ai été… Ca me sidère un peu, mais ça ne m’étonne pas vraiment, et j’ai mes explication. Qui ne servent à rien.
Me revoilà noblement égoiste, me respectant de nouveau. C’est ce qui compte.
Bon, il pleut. Je retourne à ma lecture.
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