Pour la Chine: 18 avril

On peut être critique au sujet du régime chinois, on peut être révolté par sort réservé aux Ouïgours, on peut être indigné par les stérilisations et persécutions des tibétains, on peut être dégoûté par le travail forcé dans les prisons, par la disparition des opposants. Aucun problème avec moi pour dénoncer cette dictature et sa corruption ainsi que ses visées impérialistes en Afrique.
Mais ce soudain revirement des puissances occidentales, cette critique incessante au sujet des « dissimulations de données » au sujet de l’épidémie, ce soudain réveil au sujet des « droits de l’homme » en Chine, tout ce machin autours de la Chine venant de puissances impérialistes, l’une d’elle y ayant mené une guerre pour y imposer le commerce de l’opium afin de la coloniser, une autre ayant financé des coups d’état et des guerres totalement illégales, des puissances qui ferment les yeux sur le régime saoudien, sur les atteintes aux droits de l’homme aux UAE et notamment le quasi esclavage des travailleurs du sud-est asiatique, sur le silence feutré autours du bouclage et des bombardements de Gaza en pleine épidémie de coronavirus, toute cette hypocrisie, il faut bien le regarder pour ce que c’est: le réveil des néo-conservateurs américains qui désignent le nouvel ennemi qui, après qu’ils l’aient nourri pour leur seul profit, s’apprête à les dépasser économiquement.
Voilà des décennies, voilà un siècle que l’occident regarde l’Asie en général, la Chine en particulier, comme une sorte de ramassis de niaqwés sous-développés, et voilà qu’après le Japon, après la Corée, voici la Chine qui émerge comme puissance économique et technologique majeure, mettant à mal la domination commerciale des grandes entreprises qui n’aiment la Chine que comme une usine docile à bas coût et la Japon comme une annexe des USA.
Nous assistons à un shift dans les puissances mondiales et dans l’économie monde, entre des puissances anciennes et des puissances en devenir, au moment même où les ressources se tarissent. Cette mise de la Chine au ban des accusés, c’est la réalisation soudaine de la perte d’une hégémonie. Et qu’on s’abstienne de parler ici de la Chine qui pollue, les USA venant de lever quasiment toutes les restrictions sur le forage, la production de charbon et les émissions de CO2, achevant de prouver s’il en était, au même moment où les démocraties libérales s’équipent de drones et s’essaient au traçage des individus après avoir été incapables d’appréhender l’épidémie comme ont su le faire la Corée, la Nouvelle-Zélande ou Taïwan, que cette histoire de « dissimulations » n’est qu’un prétexte aussi piteux que les « armes de destruction massives » en leur temps.
Les nouveaux conservateurs, Trump à leur tête aujourd’hui et éventuellement Biden demain, veulent la guerre avec la Chine.
Parce qu’elle fait comme eux, mieux qu’eux, et surtout sans eux.

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