Le baril de pétrole est descendu aujourd’hui à 15 dollars. Pour mes amis, mes amies algériens et algériennes, pour ma famille, cela est synonyme de famine, d’effondrement de l’état, du système de santé, à du chômage de masse au delà de tout ce que l’on peut imaginer.
Le pouvoir s’arcboute derrière sa muraille car il sait. Il est désormais coincé entre cette réalité sordide et une population désillusionnée qui s’apprête en plus à vivre l’effondrement de ce pays.
J’avais écrit ce texte il y a un an et j’y annonçais ces perspectives de famine, de manque d’eau qui forment le bilan réel du parti unique en général et du boutéflikisme en particulier.
Je l’avais mis en ligne en décembre sur Nedjma. Je n’en retire pas une ligne. Il n’y aura pas de rupture avec ce régime sans un discours de vérité: il va falloir renoncer aux subventions et engager une politique d’austérité inédite, en urgence, et la contrepartie de cette politique sera l’instauration d’un revenu pour tous, dégressif en fonction de la situation sociale ainsi que la création d’un système d’imposition redistributif, le but de cette politique économique extrêmement brutale sera de dégager le maximum de ressources pour aider un plan d’investissement massif public ainsi qu’un encouragement à la renaissance d’un tissus économique artisanal, agricole et hi-tech local.
Et pour y parvenir, une nouvelle constitution confédérale seule à même de restituer ET le pouvoir, ET la légitimité culturelle dans le peuple.
Ce texte, ce ne sont que des pistes pour l’émergence d’un modèle algérien qui ne copie aucun autre pays. Il y a des idées qui vous feront sourire ou soulèveront vos questions, ce n’est pas ce qui est le plus important. Le plus important sont les principes qui m’avaient guidés dans sa rédaction.
Il y a une urgence de quelques mois pour que celles et ceux qui croient encore en ce pays se rassemblent derrière un projet non pas politique mais derrière un projet de société.
Dans un an, en Algérie, on crèvera de faim, et dans deux ans, on crèvera de soif. C’est maintenant que ça se passe.