Mardi après midi, finalement, je ne suis pas allé à 琵琶湖/Biwa-ko, mais simplement à 奈良/Nara. Arrivé vers 15 heures 30 en empruntant le train JR (je recommande, le trajet est plus pittoresque et contrairement à ce qu’on m’avait dit, ce n’est pas à l’autre bout de la ville), j’ai marché tranquilement sous le soleil qui tapait très fort. La rue san-jô qui conduit de la gare JR au « quartier touristique » est agréable, bordée de commerces mais très douce pour une rue commerçante japonaise. On sent que l’on est bien là en pleine province et, bien que Nara fut la première vraie capitale fixe du Japon au 8ème siècle, Kyôto l’ayant remplacé dès la fin du 9ème siècle, on est là dans une ville qui a vécu à la marge des boulversements qui s’ensuivirent. Il y a bien eu les troubles des guerres civiles (Nara était un centre religieux au pouvoir certain et n’est finalement qu’à une trentaine de kilomètres de Kyôto), mais les vestiges du passé sont nombreux et, contrairement à Kyôto qui se remet mal de son passage au second plan, Nara ne joue aucun rôle et ne cherche visiblement pas à le faire. On est donc là dans une ville de province plus habituelle, comme il y en a plein en France et dans le monde. Une petite ville tranquile qui vit du tourisme mais qui vit aussi pour elle même, pour ses cent et quelques milles habitants. Une ville de verdure au parc magnifique classé réserve nationale, entourée de montagnes verdoyante et au patrimoine archéologique et historique impressionant. Si vous allez au Japon, arrêtez vous 2/3 jours à Nara, cette petite ville le mérite et ici comme à Kyôto, ce patrimoine mérite d’être goûté et non parcouru à 100 à l’heure.
Je n’ai guère pris de photos car mon appareil digital m’a finalement lâché. Je n’ai pu prendre que celle-ci. Pour le reste, comme je n’avais que peu de temps, je ne me suis pas attardé aux sites que je connaissais déjà pour y être allé l’an dernier, mais j’ai longé sanjô jusqu’au parc de Nara puis 春日大社/kasuga-taisha, un sanctuaire shintô qui remonte au 8ème siècle et très lié aux Fujiwara, la famille qui fournit ministres, dignitaires, aristocrates et impératrices à la cours de 平安/heian (nom ancien de Kyôto, « capitale de la paix »). On escalade une route qui monte et l’on arrive à ce sanctuaire très beau que l’on peut visiter, une porte, une cour et des bâtiments de style assez différents des sanctuaires habituels. Quelques arbres de plusieurs centaines d’années, immences, équipés de paratonnerres, plusieurs petits jinjas accueillant différentes divinités, clap-clap on fait un voeux, des lanternes un peu partout, d’un très beau goût. Autours, le chant habituel des bestioles/虫 des forêts, des oiseaux et des feuillages. Sortant, on peut continuer la promenade en forêt, ce que j’ai fait et, contrairement à fushimi, je n’ai pas été trop dévoré par les insectes. Ouf !
Je suis redescendu petit à petit et suis retourné à la gare en traversant la ville par ses petites rues bordées de maisons très souvent en bois, entourées de verdures, parfois l’écho d’une télévision -il devait être six heures, vous voyez je prends mon temps-, souvent une vague odeur -poisson grillé arrosé de soja, viande grillé, bouillon…-, des élèves s’en revenant de l’école, une voiture par ci par là… une tranquilité totale qu’accompagnait un soleil couchant, serein, rougissant. Par endroit, je reconnaissais le cadre de shara, le film de Kawase Naomi. Nara mérite la lenteur, l’attention, le silence du documentaire. C’est un objet précieux, rare.
Je suis rentré après avoir hésité à passer par Osaka. Il était vers les 8 heures quand j’ai pris mon train : longue promenade, n’est-ce pas? A Kyôto, allé mangé un Kare-raisu en vitesse vers 四条/shi-jô comme toujours. Beaucoup de monde dans les rues de Teramachi. Je suis rentré il était dix heures, tranquile.
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