Ah, reprendre le 新幹線/shinkansen et filer vers Tôkyô de bon matin, dès 6 heures vingt, après avoir traversé la ville qui se réveille à peine, être entouré de サラリーマン/salariman qui vont à la ville, 名古屋、静岡、東京/Nagoya, Shizuoka, Tôkyô…
J’ai, bien sûr, envoyé des mails…
Comme celui-ci:
« Mont Fuji parfaitement visible, presque palpable ce qui est exceptionel pour la saison (humidite: brume), bref de bon augure. Je m’occupe en faisant de l’analyse grammaticale… il est 8h30 et on arrive dans une heure. Content de revoir Tokyo. J’ai mon appareil photo argentique avec moi et je vais privilegier le quartier de « Tokyo eyes ». Demain si le temps le permet je mets le cap sur Hiroshima. Puis Miyajima.Mercredi Osaka car c’est Danjiri Matsuri qui commence. Au passage l’equipe d’Osaka est partie pour gagner le championat de base ball… vive l’O… euh Osaka! »
(bon, je ne suis pas à Hiroshima aujourd’hui, je vais me contenter d’un petit tour vers le lac Biwa… trop crevé ce matin pour me lever à 5 heures du mat’).
Je suis arrivé à 東京駅/ la gare de Tôkyô vers 9 heures 15, il faisait assez chaud, et j’ai marché tout bonhomme jusque 日本橋、神田、秋葉原/Nihon bashi, Kanda, Akihabara (environ 4 kilomètres), faisant ici et là des photos argentiques. Fait les magasins à Akihabara (quartier de l’électronique), et fini par craquer sur IPod couleur 20 Go, pour 30 000 yen soit 222, 50 euro, d’occasion (acheté fin juin…), état neuf, emballage, etc, avec son « dock » offert. Prix réel en euro et en France, neuf : 368 euros… Ca vaut le coup. Ca fait du bien, faire du shopping…
Marché ensuite jusque お茶の水/Ochanomizu puis pris le train jusque 代々木/Yoyogi. Ballade à pied, Yoyogi, yoyogi koen, 原宿/Harajuku, 渋谷/ Shibuya. Tôkyô, définitivement, Tôkyô.
J’aime cette ville. Kyôto a du charme mais c’est une ville éteinte. Tôkyô est vibrante. Osaka est jeune, foisonnate et dynamique, rigolote et un peu vulgaire. Tôkyô est énergie pure, jeunesse, charme et tranquilité à la fois. C’est le Japon d’aujourd’hui, relax, stressé, souriant ou faisant la gueule, marrant et sérieux, cocasse et ludique, mais jamais vulgaire et surtout pas poussiéreux. Juste très usé par endroits, mais avec beaucoup de grace, finalement. J’aime Tôkyô pour la même raison que j’aime Paris.
Mais on y comprend également que ce genre de ville nécessite de l’argent, beaucoup d’argent. Vivre à Tôkyô sans argent, c’est ridicule. Comme toute ville, Tôkyô est tentatrice, avec ses restaurants, sa vitesse, ses modes… ses odeurs de grillé, de sauce soja, invitations à pousser la porte, irasshaimase, à s’assoir et se laisser guider par le grillé, le fondant, le juste saisi, et ces petits plats qui guident l’inspiration, ouvrent l’appétit par leur odeur et leur présentation. Ah, les izakaya de Tokyo, ah, les petites roulottes où on mange Oden debout avec un peu de moutarde, ah, ces ramen-ya où on vous sert, たっぷり/copieusement, votre bol de soupe riche en viande de porc juste confite comme il faut, bien graisseuse et grillée… quel régal… les Japonais sont des gourmands !
Quitté Shibuya après avoir rapidement déjeuné puis pris mes médicaments un peu en avance de peur que le Norvir ne finisse par fondre à cause de la chaleur. (fait des photos de toute cette longue ballade) et reçu un mail de Megumi pour qu’on se retrouve vers 18 heures. Je suis allé à quelques stations de trains à l’ouest, à 下北沢/Shimokitazawa, le quartier où est tourné le film Tôkyô eyes, où les trains, comme partout derrière Yoyogi font ding ding ding tout le temps, où des petites ruelles s’enchainent à l’infini comme dans un grand village, sans pour autant exclure un centre absoluement charmant, comme on les aime à Paris, avec petites batisses, restaurants, petits magasins, etc… C’est un quartier discret mais assez à la mode chez les trentenaires « bohèmes »… très sympathique.
Repris le train et retrouvé Megumi vers le 後楽園, et comme j’avais peu de temps, nous sommes allés dans un Doutor (chaine de cafés, dans le genre Starbuck). Elle non plus n’a plus de nouvelles de Toshiko. Elle fait maintenant un peu d’interprétariat et de traduction. C’est une bonne nouvelle. Ca m’a fait très plaisir de bavarder avec elle. On se revoit vendredi, avec Tomo. Ca les arrange tous les 2, question emploi du temps. Concernant Marc, je trouverai un autre moment pour le retrouver car il a un emploi du temps très serré lui aussi. Bah oui, à Tokyo, il faut travailler…
Il faisait bon quand on s’est quitté. J’ai marché jusque 水道橋/suidobashi. Au dessus de moi, les voix jeunes et effrayées qui s’élevaient du Jet coaster le plus hallucinant que je connaisse me donnaient des frissons de bonheur hallucinants.. Une ville incroyable où, en plein milieux de ce quartier où dominent deux gigantesques tours, d’un parc d’attraction sorti de nul part jailli une montagne russe dont l’une des « chutes » verticales fait plus de 80 mètres de haut… Tôkyô…
Train, puis Shinkansen, crevé. Plein, heureux, comme dans ce mail…
« tres bonne journee dans la ville la plus excitante que je connaisse… J’espere de belles photos de Tokyo : cette ville le merite. Vraiment y vivre me plairait bien: elle ressemble a Paris a bien des egarts. En plus « tout » mais aussi de vrais quartiers. C’est drole pour la premiere fois depuis longtemps j’ai envie de revoir l’automne a Paris… Je ne sais pas si je vais a Hiroshima demain. Creve car leve a cinq heuqe ce matin. Il est pres de 22h30… Auquel cas je vais peut etre aller voir le Lac Biwa a 30 km de Kyoto. puis aller diner a Osaka en soiree. J’ai vu Megumi en fin de journee, c’etait sympa. Marrant, aller a Tokyo malgre le fort danger et se dire qu’on y vivrait bien… Bise. »
Voilà. J’ai profité de cette matinée de récupération (soirée électorale, lundi à Tôkyô) pour mettre par écrit ces 3 derniers jours.
Lundi : Tôkyô, c’est pas trop tôt
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