L’année n’a pas si bien commencé… Je suis revenu de Kyoto les sinus très irrités. Brulés.
L’année avait plutôt bien commencé à Kyoto. Je m’étais décidé à y aller à la dernière minute, le mardi 19 exactement, dans le métro, après une leçon de français et alors que je me rendais à Kagurazaka au déjeuner de fin d’année avec groupe d’étudiants.
Il était environ midi, j’avais ouvert Booking, comme ça, un peu triste de ne pouvoir y aller à cause de ces fichus problèmes d’argent, et puis j’étais tombé sur un hôtel au prix correct, et j’avais pris ma décision immédiatement. J’étais parti le 29.
Passer le nouvel an à Kyoto, c’est toujours quelque chose de spécial pour moi, même si j’avoue que j’aurais nettement préféré le passer à Paris…
Le voyage fut agréable, aucune surprise de ce côté là. Il faisait plutôt beau, pas trop froid, et je n’y croisais pas tant de touristes que ça. Ils se concentrent toustes dans les mêmes endroits, ces lieux où ils pourront prendre la même photo que tout le monde et la partager sur Instagram, ou la même vidéos que les autres pour la partager sur TikTok, aucun risque donc.
Je goûtais le calme, le lent endormissement du pays sur la fin de l’année, et je m’y blottissais bien confortablement de toutes mes forces, pensant ici et là à l’année qui venait, avec ses défis. À vélo, sur de longs trajets, des idées me venaient, toutes ces choses qu’il me faudrait faire pour « passer à autre chose ».
La chambre de l’hôtel, très moderne et récent, était assez petite. La nuit, la climatisation venait dans ma direction. Le jour, l’air était sec et le vent parfois fort.
Je suis revenu de Kyoto les sinus très irrités. Brulés.
Depuis, j’enchaîne les hauts et les bas, entre simili-guérison et aggravation des symptômes de sinusite. Une sinusite virale, ça se guérit tout seul, et n’ayant pas de grosse fièvre, je n’ai pas jugé utile d’aller chez le docteur, mais le week-end dernier, la douleur a commencé à s’installer et à se faire plus insistante. J’y suis allé. Ce soir là, la fièvre a commencé à décoller.
Antibiotiques…
J’y suis allé lundi, on est samedi. La sinusite s’est terminée mais je connais bien la sinusite, particulièrement en cette saison de premiers pollens et de climatisation. Mon traitement s’arrête lundi, je redoute un peu, mais je suis assez confiant. Ça va nettement mieux.
L’année commence ainsi toute chamboulée, en retard sur ce que je prévoyais de faire. Un mois déjà, un mois pour rien, sans rien, perdu. Enfin bon, pas tant que ça, mais quand même…
Les jours de fièvre, je suis tombé sur des vidéos INA passionnantes. Des reportages sur Paris et les parisiens réalisés dans les années 50/70.
Un monde disparu dont j’ai connu les derniers moments, avant la faucheuse, les destructions et la gentrification. Ainsi Belleville, avec ses façades noires, des rues cabossées, pavées ou recouvertes de terre battue, avec des espèces de serpillères grises dégueulasses pour orienter l’eau dans les caniveaux, ses boutiques à pas cher où se bousculait une population qui n’avait pas attendu le néolibéralisme pour être déjà pauvres, arabes ou français, se précipitant ici et fouillant par là dans des montagnes de vêtements à un ou deux francs. Ces vieux avec leur mégot de gauloise ou de Gitane à la bouche, veste de bleu délavée et casquette, les joues rosies. Ces vieilles en tabliers, cheveux bouclés, et parfois ces anciennes élégantes, sourcils brûlés dessinés et chapeau à fleur d’une autre époque déambulant dans ces rues bordées d’immeubles dont certains n’attendaient qu’un coup de vent pour s’écrouler.
Aujourd’hui, Belleville, c’est presque chic, une population de classe moyenne a progressivement pris la place au milieu de ce qu’il reste du désordre d’autrefois, entre restaurants chinois et commerces tunisiens. Les vieux sont morts avec leur époque et les moins vieux ont été relogés en banlieue.
Belleville, la Goutte d’Or, le 13e… Ces reportages étaient faciles à regarder les jours de fièvre. Voulant écrire à leur sujet, je me suis aperçu que l’INA interdit la citation sur des vidéos. Il est donc impossible de raconter un récit en utilisant des extraits vidéos. Il est possible uniquement de partager les vidéos YouTube comme elles sont. L’INA abuse de sa position dominante et fait donc payer chaque vidéo 110 euros. Raconter un récit à partir de plusieurs vidéos revient donc rapidement à plus de 1000 euros.
À l’exception de quelques jours, je n’ai pas vraiment été très malade. Et depuis le milieu de la semaine, je me sens beaucoup mieux.
Je suis retourné à la gym jeudi soir pour la première fois en un mois et demi. J’ai perdu beaucoup, mais j’y ai pris un réel plaisir. J’ai (re)changé de salle. Je suis très content de la nouvelle, très moderne et équipée de tout ce dont j’ai besoin. C’est une franchise, mais le patron est un type souriant, je crois qu’il est le seul de cette chaine à se mettre en avant sur les Reels Instagram. Visiblement, il aime le sport et a décidé de joindre son plaisir et son business. Je n’y ai pas encore mes marques mais j’ai décidé ce que je vais y faire.
Jeudi, mes yeux ne pouvaient quitter un type méga-musclé qui s’entrainait. Il était incroyablement bien foutu. Je mesure la quantité de boulot pour arriver à ça.
En revenant de Kyoto, après avoir passé mon temps à vélo, j’avais une énergie et une détermination énormes.
Mais dès le second jour j’ai commencé à me sentir mal, avec ces maux de tête, ces éternuements, ce nez qui coule sans s’arrêter quand il n’est pas complètement bouché. Et puis aussi parfois de la fièvre, pas beaucoup mais suffisamment pour me retirer toute énergie. Il ne s’agissait pas de continuer un travail, j’aurais pu m’y mettre un peu, mais de tout recommencer à zéro, que ce soit sur ce blog ou ailleurs. Tout juste ai-je posté ce billet sur la Palestine écrit principalement à la fin de l’année dernière. Recommencer à zéro, dans mon cas, cela revient à simplement commencer.
Alors je vais essayer au moins ceci cette la semaine qui vient. Partager des photographies sur mon Flickr. Et écrire un billet de blog, même et surtout si sur le moment je n’ai pas grand chose à partager. N’écrivant pas, j’ai loupé des pensée fugitives m’étant venues en regardant ces documentaires INA. Je n’ai rien écrit sur l’actualité ni même sur ce livre lu en une nuit, alors que je ne pouvais pas dormir à cause de mon nez complètement bouché… Quel gâchis.
Voilà, la semaine qui vient, c’est donc un billet par jour, des photos partagées sur Flickr. Et mon retour à la salle de gym.
On verra ce qu’il en est à la fin de la semaine et s’il est temps, donc, de passer à mes résolutions plus sérieuses.
BONNE ANNÉE quand même…
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