… je ne me focaliserai donc pas sur ce que je n’ai pas fait (me lever à 5 ou 6 heures), et ne retiendrai que ce que j’ai fait. M’instruire et, maintenant, écrire.
Billet écrit vendredi 3 septembre, et puis… vous allez comprendre!
Il est midi passés, vendredi. Ici, c’est un peu comme si l’automne avait décidé de commencer plus tôt, il pleut, il fait frais et il fait gris. Suis-je parvenu à changer mes habitudes? Non. Tout au plus mon réveil sonne-il plus tôt et je commence à intégrer l’heure matinale sans pour autant me lever. Ce n’est pas très grave, ce sera au point d’ici quelques jours.
Ce matin, j’ai un peu lu la presse.
Bloomberg comme toujours pour commencer. Oui, je démarre toujours par la finance parce que quand ça ira mal, ce sera nettement pire que le coronavirus, croyez-moi, mais pour le moment, on dira que c’est business as usual. C’est juste amusant de constater que depuis l’apparition du quantitative easing, là où il y a quinze ans le rachat d’une société par une autre coûtait quelques milliards, on parle désormais de dizaines de milliards, et quand autrefois un plan de relance de quelques centaines de milliards faisait frémir, désormais on parle en trilliards… L’argent a d’ores et déjà cessé d’exister, il n’en reste que l’illusion, et sans vouloir chagriner les lecteurs « de gauche » de ce blog, j’ai l’immense regret d’affirmer que les riches n’ont pas d’argent. Ils n’ont que des dettes. Et des yachts ou des îles du côté de la Nouvelle-Zélande, mais bon, va nourrir une famille avec un yacht…
J’ai continué par la lecture du Monde auquel je me suis, finalement et presqu’à contre-coeur, abonné. Un abonnement annuel. Eh oui, autant j’ai cessé les achats compulsifs, autant j’essaie d’utiliser mon argent à des fins utiles. Je retrouve cette presse devenue lointaine au fil des ans, la familiarité qui m’y lie. Il me manque l’odeur du papier et les joies du découpage pour la lecture au lit du dimanche matin, mais ce n’est pas bien grave, cela reste agréable, lire Le Monde, quand on habite à 9500 kilomètres… Je n’ai fait que le « parcourir », comme je le faisais avant, pour prendre la température, et j’ai déjà choisi de passer un peu de temps dans Le Monde des livres.
J’ai regardé cette vidéo Blast [], sur la jeunesse en 2021. Je vous la conseille. Denis Robert est une perte incroyable pour Le Média qui depuis cet été, ressemble à une annexe de YouTube après avoir accueilli des youtubeurs de gauche, et là, j’ai une question: a-t-on besoin de Le Média pour les voir faire exactement ce qu’ils font sur leur chaine? J’espère que leurs programmes de rentrée seront à la hauteur car on en a besoin, de médias de transformation sociale. En attendant, doucement, Blast s’installe avec de véritables émissions, avec une esquisse de plus en plus précise de sa ligne éditoriale, ce qui fait encore cruellement défaut au Média depuis son départ. J’avoue beaucoup aimer Le Média, aussi, malgré toutes ses imperfections.
J’ai également lu un article passionnant sur Jacobin au sujet de la percée d’une section du parti communiste KPÖ dans une ville moyenne en Autriche, Graz: alors que le parti, au niveau national, plafonne à 1%, dans cette ville il est donné à 20% pour les prochaines élections. Alors que partout en Europe la tendance dans la « gauche de gauche » (!) est au populisme (on en a vu quelques effets lors de l’université d’été de la FI, euh, de l’Union Populaire), dans cette ville, le KPÖ porte un discours de lutte de classe. Et alors que partout les partis politiques, même le KPÖ autrichien, sont essentiellement convertis à l’utilisation des médias et des techniques de marketing, là, c’est essentiellement par la pratique au quotidien que le parti s’est enraciné, en étant particulièrement actif sur le terrain du logement. Communisme municipal, comme le PCF autrefois… Pas de populisme pour le KPÖ à Graz, au contraire, mais l’obstination au quotidien à porter une autre politique même si au départ elle n’est pas populaire, donc, dans un pays où tout le corps politique est tiré à droite, et où même les Verts gouvernent avec la droite (et cette acceptation, cette résignation à « suivre l’électorat » est la marque du populisme, justement).
C’est, au passage, ma ligne politique. Ils ont le courage de faire ce que Margaret Thatcher a fait. Ne pas céder sur les principes. Et ils ont eu le courage de la faire en partant de rien, c’est à dire par une pratique au quotidien totalement déconnectée des élection.
Ma matinée a donc été assez calme, studieuse.
C’est encore fouillis même si je prends conscience de toute l’abondance de temps dont je bénéficie, des potentiels incroyables, je ne me focaliserai donc pas sur ce que je n’ai pas fait (me lever à 5 ou 6 heures), et ne retiendrai que ce que j’ai fait. M’instruire et, maintenant, écrire.
Et puis, quand j’ai eu fini, et alors que je me dirigeais vers ma chambre, j’ai eu une action impulsive, bien qu’elle couvait depuis quelques jours. J’ai bousculé mon lit, je l’ai déplacé, « pour voir ». Et alors, tout s’est enchainé très vite dans ma tête, je dois déplacer ça, je dois jeter ci, je dois jeter ça, je dois me débarrasser de ce truc…
Je n’ai pas encore commencé, car cela s’annonce un travail d’une bonne journée pleine, lundi, peut-être, mais voilà qui est très clair maintenant. Je vais énormément jeter. Jeter des étagères, des vêtements que je ne mets plus et qui prennent la poussière, vendre ma télévision, jeter des tonnes de cahiers-brochures de temples-etc qui dorment dans des boites et que je n’utiliserai jamais. Je vais attendre qu’il ne pleuve plus bien entendu, ça pourra servir à d’autres et je les assortirai donc du « servez vous » que l’on voit ici et là dans les rues quand des gens jettent des babioles.
Il va y en avoir beaucoup. Comme je suis bien organisé, tout est bien rangé pour le moment, mais quand j’y pense, toutes ces choses inutiles (et la télévision en est une puisque je ne la regarde pas), quelle perte d’espace, quelle perte de légèreté.
J’opère donc une sorte de déménagement intérieur dont je ne sais trop si les effets ne finiront pas par se prolonger en moi…
Mon bureau continue de me poser beaucoup de soucis, un bureau qui regarde un mur, ce n’est pas vraiment idéal, mais comme je ne vois pas de solution, je vais laisser cela de côté et ne pas en faire un prétexte.
J’ai toujours mon vieux MacBook de 2012 qui marche encore, si je veux écrire dans un lieu plus lumineux, c’est toujours possible. Mais pour le moment, je ne vois pas comment déplacer le bureau qui porte mon l’iMac sur lequel je travaille, mets en page et surtout regarde des films, bien calé entre les deux enceintes de mon système Hi-Fi. C’est mon iMac qui a les centaines de giga de musique et notamment les fichiers Haute Résolution. Il doit donc être près de l’amplificateur, lui-même devant se trouver près de ma platine disque. Changer le bureau de place devient donc un casse-tête car cela revient à tout changer de place, à commencer par les enceintes et par conséquent, changer également mon canapé de place.
Ne vivant pas dans un palace mais dans un simple appartement de 30m2…
Par contre, je vais acheter deux nouvelles lampes cet après-midi pour retravailler la lumière car pour mes vidéos YouTube, j’ai décidé d’utiliser mon bureau comme décors. Cette histoire de fond noir m’a travaillé tout l’été, et dans un appartement peu lumineux, m’infliger un pan de mur noir, c’est au delà de mes forces.
Jeter, jeter, jeter.
Il y a sur YouTube une chaine que j’aime beaucoup regarder, Never Too Small (leur site). Ce n’est pas à proprement parler un site dédié au minimalisme, cette tendance qui a commencé à fleurir au début des années 2010, c’est plus un site d’architectes d’intérieur réfléchissant à la contrainte de l’espace dans l’habitat existant (certains projets touchent de vieux immeubles, de vieux HLM etc) ou des « cabines » à la campagne.
Un truc de riches, parfois, des solutions pour tout le monde, bien souvent. C’est en regardant ces vidéos que j’ai pris conscience que ce qui me manquait le plus ici était la lumière plus que l’espace, car pour tout dire, mon propriétaire a véritablement bien optimisé l’espace, ici.
La cuisine est réduite à un espace minimum, logée dans un ancien oshiiré, ces placards japonais à portes coulissantes, tout comme ma salle de bain, réduite à une simple (mais complète) cabine de douche. Ça ne me pose pas de problème pour la salle-de-bain, réduite au minimum, c’est un peu plus problématique pour la cuisine.
Il a abattu toutes les anciennes cloisons qui formaient un total de trois petites pièces, et créé les toilettes comme une mini-pièce barrant le grand rectangle obtenu afin de former deux espaces de vie distincts. Je vis donc dans un studio de 27m2 vivables tout en longueur mais avec un bloc mural créant visuellement deux pièces. C’est très bien pensé, et c’est ce qui m’a immédiatement plu quand je suis venu ici la première fois.
J’ajoute un prix défiant toute concurrence, particulièrement dans ce quartier, et vous comprendrez pourquoi je renonce à déménager, alors que cela me démangeait fort depuis le printemps.
Mardi 7, le matin, dans le métro.
Pourquoi remettre à plus tard ce que l’on peut faire le jour même…
En rentrant du travail, vendredi dernier, j’ai vraiment commencé à déplacer tout, et j’ai passé mon week-end à reconfigurer, à jeter. C’était fini dimanche soir. Je pense continuer un tri maintenant, mais la nouvelle disposition du lit, des étagères, le dépoussiérage des livres, tous les bibelots inutiles accumulés que j’ai jetés, tout cela me donne un sentiment d’accomplissement. Et j’aime le résultat obtenu, quelque chose de plus« ouvert »
Cela valait la peine de mettre ce billet de côté pour y revenir et y écrire, « fait ».
Fait.
Voilà, il m’est possible de publier ce billet rédigé principalement vendredi et achevé hier matin, et d’en écrire un autre car après tout, cette actualité est déjà un peu passée.
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