Cette fois, c’est lundi que ça s’est passé. Je suis rentré de mes cours l’après-midi vers 4 heures et demie, à vélo, et sitôt rentré chez moi, j’ai eu très chaud, je me suis mis à transpirer.
Dans la nuit de mercredi 6 à jeudi 7, la semaine dernière, je ne suis quasiment pas parvenu à dormir. Pour une deuxième nuit de suite. Finalement, fatigué d’être fatigué à ne pas pouvoir dormir, je me suis levé, j’ai allumé une lumière et pris mon vieux MacBook, celui qui traîne à côté de mon lit, et j’ai écrit ces lignes. J’étais encore loin de me douter que… très très loin. Quoi que, peut-être pas tant que ça.
Je vous laisse avec les quelques lignes que j’ai écrites. Puis je vous raconte.
« Quatre heures du mat’ passées, insomnie, nez bouché. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas laissé avoir par la climatisation. Cette fois, c’est lundi que ça s’est passé. Je suis rentré de mes cours l’après-midi vers 4 heures et demie, à vélo, et sitôt rentré chez moi, j’ai eu très chaud, je me suis mis à transpirer.
Alors, j’ai un peu poussé l’ai conditionné.
Le truc est que je l’utilise de façon très modérée, au minimum, mais à partir de fin août, bien qu’il fasse un peu moins chaud qu’au coeur de l’été, on ressent la chaleur et l’humidité de façon plus aigües, alors il m’arrive de pousser la ventilation. Pas la température, juste la ventilation.
Et alors, effet garanti. Une rhinite. Avec en prime une sorte de rhume violent assorti de fièvre et de courbature qui dure une journée. Pour moi, donc, c’était hier. Mardi soir, je suis allé à la gym, environ une heure et demie, et j’ai senti bien que mes poumons étaient un peu lourds, mais comme ça allait, je n’ai pas pensé du tout que quelque chose clochait. J’ai ensuite très mal dormi, et hier, au fil de la journée, ça a été le calvaire.
Fatigue, fièvre qui monte. J’ai commencé à penser que ce pouvait être un COVID, c’est vous dire. En soirée, le nez a commencé à boucher et ma température est montée à 38,4.
Ce qui toutefois m’a confirmé que c’était un rhume d’été, comme on appelle ça ici, c’est que ni la fièvre, ni la très grosse fatigue, les courbatures, le nez bouché ou l’inconfort général ne m’ont empêché de (bien) manger. J’ai au passage pu constater que je possédais pleinement et le goût, et l’odorat.
On se rassure comme on peut.
Généralement, je combats ce type de rhume de façon brutale, c’est la meilleure façon. Je ne me couche pas trop tôt, j’essaie plutôt de durer le plus possible.
Je suis donc allé au lit vers 22 heures trente et me suis endormi comme une masse, malgré des narines vraiment bouchées avant de me réveiller une première fois vers 2 heures et demie, et puis une autre vers 3 heures et demie, et depuis, je reste éveillé.
Le spray sensé faciliter la respiration n’agit pas, et le Vicks non plus. J’ai une narine totalement bouchée et l’autre pas bien différente. Il m’a été impossible de me rendormir. J’ai essayé de lire, mais ça ne marchait pas, trop inconfortable.
J’ai coupé la clim’, ouvert une fenêtre. L’air chaud et un peu moite a commencé à entrer. Je me suis dit que pour le nez, peut-être, ce serait efficace, j’ai un peu marché, et puis la narine de droite, totalement bouchée, a commencé à se déboucher. Très peu, mais c’est suffisant. Un peu de spray et là, je peux donc respirer.
Le Vicks ajoute un petit plus, une sensation d’air qui circule. La fatigue est de nouveau en train de venir, c’est bien, et c’est peut-être le bon moment car je peux respirer. Si je respire par le nez, j’échapperai au mal de gorge demain.
La fièvre, elle, a baissé. Reste cette lourdeur aux sinus et une sensation d’inflammation.
Si je parviens à dormir, normalement, aujourd’hui, ce sera globalement terminé et je ne trainerai pas de sensation de fatigue non plus.
Il est 4 heures 35. La fenêtre est ouverte, l’air de ma chambre est désormais un peu chaud, le taux d’humidité est un peu élevé, mais ce n’est pas si mal, finalement. Je vais essayer de dormir.
Je déteste ces rhumes d’été, « natsu kaze ». Particulièrement le nez totalement bouché. »
Bon, vous avez remarqué le côté Méthode Coué concernant le Covid. Persuade toi bien et tout ira bien.
En réalité, mon jeudi a été un calvaire. Au réveil, la température était toujours de 38,4! Et mes deux narines étaient complètement bouchées. Une sensation de chaleur me prenait la tête et par moment, j’avais la tête lourde, vaguement douloureuse. Mais comme j’ai pu prendre mon petit déjeuner, j’ai continué à me persuader que ce ne pouvait pas être le Covid.
J’ai appelé mon école vers 10 heures pour prévenir que je ne pourrais pas venir. J’ai essayé de dormir, pris des médicaments pour tenter de baisser la fièvre – sans succès.
C’est seulement vers 15 heures, conscient que ça ne s’améliorait pas, que je me suis résigné à appeler le centre de contrôle de l’épidémie de mon arrondissement. Comme il était un peu tard pour aller dans un hôpital, l’opératrice m’a conseillé de faire un auto-test. Ça n’a pas manqué, il s’est révélé positif.
J’ai prévenu mon école ainsi que les élèves à qui j’avais donné des cours depuis lundi. Et je me suis terré chez moi. En calculant des débuts de symptômes au mercredi, j’étais parti pour une quarantaine jusque dimanche. Ce que j’ai fait. J’ai même rajouté le lundi.
J’ai échangé avec mes amis en France.
Jeudi, donc, c’était le nez, et vendredi, ça a été la gorge, d’une façon très violente, très douloureuse, comme une brûlure. Cela ne m’a pas empêché de manger. J’ai eu des envies de féculents que j’ai satisfaites en mangeant de grosses platées de pâtes au beurre.
Je me suis fait des grogs, aussi. J’ai du miel de thym et j’avais des citrons, c’était parfait.
Samedi, la température était presque normale, le mal de gorge avait nettement diminué. Je regardais des vidéos sur YouTube quand soudain, vers 11 heures-midi, j’ai eu un très gros coup de fatigue, j’ai senti la fièvre monter, alors je suis allé me coucher. Je me suis endormi instantanément.
J’ai émergé en fin d’après-midi. La fièvre avait disparu, et avec elle, le mal de gorge. Voilà, c’était fini.
Je suis resté chez moi jusque lundi, à l’exception de quelques sorties pour marcher un peu ou faire des courses.
Dimanche matin, j’étais réveillé à 5 heures, j’ai traîné au lit et me suis finalement levé un peu avant six heures. J’ai pris mon temps, pris mon petit déjeuner, me suis coupé les cheveux et me suis taillé la moustache, me suis longuement lavé. Ma peau pelait de partout, c’était la première fois que je voyais ça, j’ai scratché la surface partout, partout. Étonnant.
Vers 11 heures, je suis monté sur mon vélo et je suis allé faire des courses, j’ai déjeuné, puis me suis couché un peu. En fin d’après-midi, je suis allé, à pieds, faire encore quelques courses à Ueno, me permettant ce jour de marcher quelques kilomètres. Je n’ai, à aucun moment, ressenti de fatigue, et la fièvre n’est pas revenue. Lundi, je ne suis sorti que le soir, tard, vers 22 heures, pour faire une longue marche le long de la Sumida. Quelques kilomètres encore. En rentrant, j’étais sûr que je pouvais retourner travailler sans craindre la fatigue.
Voilà donc cette semaine un peu à part qui a coupé l’élan d’écriture du début du mois. Je ne m’y remet que maintenant car même si je vais bien, j’ai voulu prendre un temps, reprendre mes marques. Ça a été très bien car cette semaine passée m’a permis de ne plus penser qu’à moi, de tourner la page sur certains trucs qui me travaillaient et de repenser à d’autres. J’ai revu Pulp Fiction, et cela m’a par exemple permis l’une de ces explorations musicales que j’affectionne. J’ai trouvé la musique de cet automne. Le plus drôle est que j’avais commencé cette exploration un peu avant l’été mais il fallait un aiguillon. Je vous en parlerai.
Vous excuserez le style totalement décousu de ce billet, son caractère presque télégraphique. Je n’avais pour tout dire aucune envie de raconter « mon » Covid, mais comme j’avais écrit ces quelques ligne lors de ma première nuit de fièvre, ce billet était tout trouvé. Et puis bon, c’est aussi cela, l’esprit de ce blog, non?
C’est toujours mieux que de vous saouler avec ce que je pense de l’actualité française, de cet espèce d’asile psychiatrique dans lequel de plus en plus d’entre vous semblent prendre du plaisir en branlant leurs névroses paranoïaques sur des histoires de vêtements et d’uniformes à l’école… De ce côté là, c’est un peu comme pour le Japon. Je me suis finalement habitué aux travers de la société japonaise. Pour la France, c’est un peu la même chose, mais si c’est ce que vous voulez, ben, je vous souhaite bien du plaisir.
Le fascisme, c’est comme la syphilis. Quand on l’a, c’est pas une mince affaire de s’en débarrasser. Et encore faut-il commencer par admettre qu’on l’est, vérolé.