Ce BAVARDAGE dure 40 minutes, je m’y raconte sans fard exactement comme je le fais sur ce blog.
Cet article le complète. en parlant de la gym.
Cela faisait un moment que je voulais vous parler de ces régimes et de cette obsession du poids qui ont véritablement empoisonné ma vie et ruiné ma santé. Depuis un an, la gym m’a fait beaucoup de bien et appris à respecter mon corps. Voici la première vidéo de ce blog, ce BAVARDAGE. Postée il y a près de deux semaines, j’en suis satisfait car son contenu cadre bien avec ce qu’a été ce blog depuis son départ, à savoir une conversation honnête avec vous. Je vous raconte comment cette obsession du poids bousille littéralement la vie, l’estime de soi, mais aussi comment la gym m’a vraiment aidé à me sentir mieux.
Ma première année à la gym
Je suis un garçon d’habitudes, j’adore le mouvement, je suis un papillon qui virevolte et butine d’idées en idées mais je ne m’épanouis que si ce mouvement trouve en lui-même la stabilité de l’habitude. Cela peut paraître contradictoire, mais c’est comme cela que je suis.
Ainsi, dans ma salle de gym, j’ai commencé par explorer, littéralement, jouer avec les machines avant petit à petit de me créer un parcours qui serait toujours le même, au point d’être contrarié quand je ne peux pas utiliser l’une d’elle, quand quelqu’un d’autre s’en sert. Ma contrariété ne dure pas trop longtemps car c’est souvent l’occasion d’essayer une machine avec laquelle je ne suis pas familier.
C’est en créant l’habitude d’aller à la gym et de m’y créer des habitudes que je suis parvenu à « tenir » un an, à raison de trois fois en moyenne par semaine, ce qui est vraiment une performance quand on connait ma totale répulsion envers le sport. C’est la première fois que je continue aussi longtemps.
Comme je le confiais à un ami, je ne me sens pas « motivé ». J’y vais comme on va au travail, c’est dans ma décision d’y aller régulièrement que réside la motivation, pas dans le quotidien. Là, au jour le jour, je me tiens à ma décision. Il y a des jours où vraiment, non, je ne veux pas y aller, mais j’y vais quand même. Il y a des jours, je n’y vais pas, mais alors c’est une véritable décision que je prends après avoir y pensé.
Par exemple, quand la veille j’ai très mal dormi, ou, comme hier soir, quand j’ai un mal de gorge inhabituel avec un petit coup de fatigue – ce pourrait être un rhume. La gym n’est pas mon patron, donc je m’autorise à ne pas y aller. Mais il y a aussi des semaines de très grande forme, alors je vais y aller quatre fois.
Voilà pour cette première année. J’ai posé des bases. Je suis beaucoup plus alerte, j’ai perdu du poids – c’est le sujet central de la vidéo-, je peux courir, et mon corps a retrouvé des formes. J’ai construit quelque chose. Cela a également changé mon mental et m’a aidé à tourner la page de ces trois années de COVID avec leurs restrictions, l’incertitude. La gym m’a rendu un avenir parce qu’elle m’a bien installé dans le présent, un présent palpable dans lequel je me suis fait des souvenirs à moi.
La deuxième année
Quand j’ai commencé il y a un an, il y avait deux mois gratuits. Au lieu de me précipiter à la salle, j’y suis allé doucement. J’ai « profité » des deux mois gratuits pour ne pas me forcer, pour prendre l’habitude d’y aller. J’ai aussi gardé le secret. La gym devrait être une expérience personnelle. Mon jardin à moi.
Je démarre ma deuxième année un peu de la même façon. Je change de salle, un truc qui me perturbe un peu.: je suis allé résilier mon abonnement jeudi dernier, et faire le nouvel abonnement lundi. La dernière fois où je suis allé à la gym était vendredi. Depuis, rien. On est mercredi, rien de grave, me direz vous, ça traduit chez moi le doute. Je vous dis, j’aime mes habitudes. Problème, je suis abonné à deux salles jusqu’au 30…
Il y a là deux choses qui m’attendent maintenant.
Je dois dire « au revoir » à ma salle. Et je dois dire « bonjour » à ma nouvelle salle. Ça vous paraitra stupide, mais pour moi ça ne l’est pas, car j’ai appris à aimer la gym dans ma première salle, elle est donc un peu comme cette vieille institutrice qu’il a fallu quitter quand on est rentré au collège. Bref, je dois « grandir ».
Je quitte ma salle pour plusieurs raisons. La première, ce sont les horaires. J’y vais le soir, or il y a plusieurs soirs où je termine beaucoup trop tard. La seconde, c’est le prix. Comme vous le savez, mon salaire a beaucoup baissé, je ne peux pas me permettre d’aller dans une salle aussi chère. La troisième, ce sont les machines datant d’un autre âge, certaines peu confortables. Cela m’a semblé correct tant que je n’avais pas testé des machines mieux conçues, ce qui s’est passé quand je suis allé dans une autre salle du groupe, un jour de fermeture. Là, des machines d’une autre marque, bien mieux construites et qui focalisent sur un muscle ou une série de muscles d’une façon bien plus efficace.
Ainsi, la machine abdominale de ma salle m’a toujours donné le sentiment de tirer sur le bas du dos et les avant-bras – une sensation que je n’ai jamais aimée car j’ai vraiment très peur de me blesser. Dans l’autre salle, une machine bien mieux conçue qui me brûle les abdos beaucoup plus rapidement tout en étant d’une incroyable légèreté pour le reste du corps. D’ailleurs, là où dans ma salle actuelle je peux tirer 55 kilos sur le « low row », je peine à en tirer 45 dans l’autre salle, ce qui veut dire que l’équipement de ma salle n’est pas bien conçu et peut éventuellement occasionner des tours de reins.
Ce que j’aime dans cette salle, c’est sa convivialité. Les larges vestiaires, le SPA avec le vaste jacuzzi, le sauna, le hamam, la vaste piscine, ces visages qui me sont devenus familiers… C’est une très grande salle, avec des salles de danse, de gym en groupe que je n’ai jamais utilisées mais qui font qu’il y a une vie, et que ça en fait un lieu accueillant. C’est certainement une chose qui a compté pour me faire continuer.
Ma salle fait partie d’un groupe appartenant à la société de chemins de fer JR qui a installée ses gyms aux principales gares de Tokyo et Kanagawa, là où beaucoup de monde transite. La mienne est à la gare de Ueno, sur ma ligne de métro et à 10 minutes de chez moi en vélo. On choisit donc plus « une salle » que le groupe lui-même.
Pour la nouvelle salle, j’ai choisi non pas une salle, mais une « chaine ». Une chaine mondiale qui fonctionne comme MacDonald, c’est ouvert 24/24, on peut visiter n’importe quelle salle même si on reste attaché à une salle en particulier. « Ma » salle est à une minute à pieds de chez moi, ce qui va me permettre d’y aller le matin. C’est une habitude que j’ai décidé de prendre. C’est moins cher, aussi. Et enfin, le matériel y est nettement plus récent.
L’inconvénient, pas de SPA, et juste deux douches. Pas de vestiaire mais juste une salle pour se changer – en fait, la plupart des gens y vont déjà changés. C’est beaucoup plus petit, aussi. Il y a une salle avec les cardios, une salle avec des machines, et une salle avec les poids – là, c’est presqu’aussi grand que ma salle actuelle.
C’est très clair.
Je vais m’y faire, en fait, quand j’ai fait la visite lundi, j’ai trouvé le lieu bien plus sympa que je ne le pensais. Et puis je pourrai visiter d’autre salles de temps en temps, ça peut être sympa aussi.
Pour cette deuxième année, donc, mon programme est assez simple. Utiliser le mois de juillet pour me faire un nouveau parcours avec les machines de cette salle et prendre l’habitude d’y aller le matin de temps en temps. Puis, de commencer à utiliser des poids à la place des machines en y allant doucement afin de créer un nouveau cycle d’habitudes. Et puis de voir où cela me mènera. Le but est de continuer à me sentir bien, à entretenir cette énergie retrouvée, à être vivant et à inscrire ma vie dans le présent: on parle trop peu de ça, quand on parle du sport, mais le sport, c’est vraiment le moment présent, et quand on a terminé, on se sent totalement dans le moment présent. On est bien.
Je laisse les débats sur les hormones et le métabolisme aux spécialistes, ils font ça mieux que moi. Moi, ce que je sais, c’est qu’après chaque séance je me sens bien, clair, satisfait, et c’est bien plus important que d’avoir le corps comme-ci ou comme-ça.
Et les régimes?
La gym m’a aidé à ne plus penser à faire des régimes et à penser beaucoup plus en terme d’alimentation. Ça faisait longtemps que je pensais un peu de cette façon mais faire ce travail physique m’a donné la direction, le sens et a inscrit mon alimentation comme un moment du présent. On ne pense plus à maigrir, on pense à bien manger, et par bien manger, il s’agit aussi de se faire plaisir en mangeant. Comme faire du sport.
De fait, je ne pense ni à maigrir, ni à être musclé, ni à me priver mais beaucoup plus à être bien. Comme je le dis dans la vidéo, c’est pour moi une totale révolution.
Est-ce que je suis arrivé à un point parfait? Non, très loin de là, car il s’agit d’une rééducation et comme toutes les rééducations, je suis soumis au vent contraire des informations que je reçois ainsi que des expériences que je tente. Mais j’apprends, et je corrige quand je sens que je suis dans l’excès de trop de ce ceci ou de pas assez de cela. Et si je vois le poids qui monte, et si je ne vais pas à la gym durant quelques jours, je n’en fais plus un drame. Je reviens de loin, et la route est longue avant de trouver mon rythme de croisière.
Ce matin, j’ai préparé une partie de mon repas. Après ma dernière leçon, je vais aller dans la nouvelle salle et improviser un parcours. Plutôt que l’elliptique dont je parle dans la vidéo, je vais faire du treadmill, le tapis de course. Je vais faire de la marche rapide avec pente à 3 %. Pas de course, mais juste de la marche pendant quinze à vingt minutes pour m’échauffer. Et puis ensuite utiliser des machines, nettement mieux que dans la salle à Ueno. Et puis je rentrerai chez moi, il sera temps de diner.
Cette salle m’a même donné une idée. Courir en extérieur pendant 20 minutes le long de la Sumida, puis aller à la salle et enchainer avec quelques exercices. Ça peut être sympa aussi… Bref, malgré l’appréhension de rompre des habitudes qui m’avaient si bien réussi, il y a des idées nouvelles à concrétiser pour cette seconde année. Tranquillement, et à mon rythme.
Et quand à mon BAVARDAGE, il est le premier. Je vais essayer d’en poster un par semaine, le vendredi en fin d’après midi. Bonne journée.
Merci, c’est très intéressant. Je pense que beaucoup de personnes se reconnaîtront dans ce que vous dites, moi y compris, bien que dans une moindre mesure que vous. Je vous suis depuis votre billet de Mars 2011 et c’est toujours un plaisir de vous lire, et maintenant de vous écouter.
Merci pour ce commentaire, c’est vraiment très gentil.
Oui, je pense que nous sommes un grand nombre à tomber d’une façon ou d’une autre dans le piège des régimes, des normes sociales associées au corps et les complexes qui vont avec. Pour moi, ça m’a vraiment pris une part de ma vie en m’empêchant de vivre comme j’étais et de ne pas me soucier de ce que pouvait penser l’autre…
Heureux que vous me suiviez depuis si longtemps.
Amitiés.