Ca ne vous dérange pas, si j’antidate ? On est aujourd’hui lundi mais en fait je désirais écrire au plus vite samedi, ce que la présence de Jun (pour mon plus grand plaisir au demeurant), ne permit pas. Ce qui va suivre me trotte dans la tête depuis vendredi. Je termine l’année en toute beauté, allégeant mon esprit des poids qui lui pèsent. J’ai trituré dans tous les sens, fond blanc, photos noir et blanc, etc, mais rien de tout cela ne me satisfaisait. Ce n’est pas de nouveau dont j’ai besoin. C’est de profondeur, c’est reprendre le chemin tel que je l’ai trace il y a bien longtemps dans mes cahiers, c’est raconter ce qui me passe par la tete comme ca vient. Suppaiku et non tel ou tel sujet qui, en forme de diversion, me conduisent par force diversion a m’eloigner de ce blog qui finalement ne me ressemble plus. Ecrire ne me sert a rien si je n’y trouve pas le plaisir que la liberte me procure. Il y a quelques sujets que vous devrez helas subir, que je n’ai pas traverse helas durant ces longs mois d’absence – comme si durant tout ce temps ce blog ne m’avait plus appartenu. Je vous promets en revanche, si vous l’aimez et le lisez, de nouveaux plaisirs de lecteurs car … vous verrez. Si Cecile Balladino me lit aujourd’hui, qu’elle soit assuree que je pense a elle.
Mise en bouche…
Mon pere est arrive en France en 1947. Il est reparti quelques annees plus tard puis, de nouveau, est venu en France pour y rester jusqu’a sa mort en 1989. Il est mort d’une leucemie attrapee au contact de l’amiante, comme beaucoup d’ouvriers de sa generation, apres avoir passe les 10 dernieres annees de sa vie au chomage, comme beaucoup des ouvriers de sa generation et juste au moment ou il pouvait enfin profiter de sa retraite, comme beaucoup d’ouvriers et encore plus d’immigres. Cet echec social qui est le lot de tant d’ouvriers declasses par les vagues de restructurations successives de l’industries depuis les annees 70, j’ai mis bien du temps a le depasser pour retrouver le pere d’abord, puis l’homme ensuite. Le pere aimant qui me promenait durant mon enfance, le dimanche, et m’emmenait voir les derniers trains a vapeur avant de m’acheter quelque bonbon ou quelque jouet, mettant ma mere hors d’elle, je n’avais parfois pas ete tres sage durant la semaine. J’aimais tirer les sonnettes… De terribles bronchites, d’horribles rhino-pharyngites me clouaient au lit pour des semaines, la sante fracassee par les tonnes d'(inutiles) antibiotiques qui me ruinaient la digestion, aides par les tonnes de lait-yaourt que ma mere me forcait a ingurgiter pour le calcium… J’ai souvenir de nuits de cauchemards, de fievres atroces, douloureuses, et d’une peur informulee mais intuitive… Eh bien malgre cela j’etais un enfant souriant, bavard (une pipelette, on disait), qui aimait courir, faire des farces. Et qui aimait les grandes promenades avec son papa. J’aimais la vie, et j’etais vivant. Je me souviens ces histoires que mon pere me racontait, des histoires avec des chacals. L’Afrique du nord regorge de ces histoires ou l’animal ruse l’homme, comme le renard en Europe. Il y avait le desert, des montagnes. Des histoires Berberes venues du fond des ages et transmises par les meres a leurs enfants mais que mon pere me fit l’immense privilege de me raconter. Je me souviens ce frisson qui me parcourait dans ces moments la, un frisson de plaisir. J’ai ete un petit garcon aime par ses parents. Et qu’importe si ces parents ne savaient pas s’y prendre et se sont montres parfois terriblement violents. J’ai appris a faire la part des choses et j’ai panse (pense) ces douleurs. Deux parents venant de la campagne, la Kabylie, le Maine, ou l’on elevait des enfants comme de petits adultes a qui on ne pardonne rien, a coup de claques, de pied, de fessees, de balais, de mots blessants (quand ma mere a dit a sa mere qu’elle avait mal au ventre et qu’elle perdait du sang, elle s’est pris une paire de claque) : comment pouvait-ils devenir des parents patients, comprehensifs… Je leur sais gre, pourtant, d’avoir au moins essaye.
Certains me plaindront en lisant ces lignes. Je les inviterai a un peu plus de lucidite : la violence domestique, les enfants battus, c’est bien un quart des foyers francais. Ca commence avec une claque. Apres, le pas est franchi. Sur les enfants, c’est le plus facile car il n’y a pas de violence en retour et c’est une violence socialement admise. Je la regarde comme une maladie, une maladie terrible que le parent, sans meme s’en appercevoir, transmet a son enfant. A moins qu’a travers des mots degradants, il ne corrompe sa force. Ma mere, ainsi, passe son temps a dire qu’elle n’a jamais ete bonne a rien. Qui le lui a si bien mis dans le crane ? Pourtant, et c’est mon pere qui me le disait peu de temps avant de mourir, c’est elle qui a tenu notre famille quand, papa licencie, il a fallu jongler. Papa ne retrouvait pas de travail, s’entendait dire parfois qu’il n’avait qu’a retourner dans son pays. De 1979 a 1981, nous avons vecu avec l’allocation de chomage degressive, avec environ 1000 francs par mois, 300 francs d’allocation familliales et une allocation logement directement appliquee au loyer dont il restait environ 500 francs a payer. Maman a recommence a faire des menages comme quand elle etait jeune, et mes deux parents ramassaient fruits et legumes sur les marches pour nous donner a manger. Je revois ma mere et mon pere, le caddie rempli. Ils etaient souriant parfois car ils avaient trouve beaucoup de pommes, des fraises, parfois des fromages… Nous mangions des abats que ma mere cuisinait en pates. C’est seulement avec le recul que je mesure la terrible monotonie de nos repas. Nous ne recevions presque plus. Ma mere s’est confiee a une tante qui en a parle a la famille. Je sais que cette annonce a profondemment blesse ma mere. Apres, on a arrete de recevoir totalement. Au fond d’eux cette situation devait les meurtir profondemment. Il y a de quoi, ramasser fruits et legumes sur les marches… Mon pere cherchait desesperemment du travail, mais on fait quoi, a 50 ans, quand on a ete ouvrier toute sa vie, dans une epoque ou toute l’industrie periclitait et licenciait.
Ce pere la a altere l’image que je pouvais avoir de l’homme qu’il etait. J’avais un pere Algerien, au chomage. Il y avait bien ce syndicaliste qu’il avait ete, il y avait bien cette guerre d’independance auquelle il avait pris part, mais cela finalement ne composait pas un portrait complet. Je butais desesperemment sur le travailleur immigre Algerien licencie par « une societe degueulasse ». Mon pere avait rejoint une categorie du politique chez l’adolescent contestataire que j’etais.
Il m’a fallu travailler longtemps apres sa mort pour ne plus regarder mon pere comme un Francais de gauche regarde l’exemple de l’exploitation de l’homme par l’homme. Il m’a fallu longtemps pour reconnaitre la valeur de ma mere et regarder la femme qu’elle etait, une femme qui certe a fait son devoir d’epouse la plus traditionnelle, mais l’a fait sans rien en communiquer des sacrifices qui furent pourtant si douloureux. J’ai eu des parents admirables, et ma mere n’a jamais ete une bonne a rien car sa vie prouve au contraire une tres grande force et un incroyable courage. Mon pere a lui progressivement revele sa profondeur, me laissant de ses derniers jours comme une enigme qu’il m’a fallu bien du temps a resoudre.
Comment pouvais-je comprendre apres avoir grandi dans l’ombre de ce spectacle de l’echouage d’une famille dont le chef n’etait qu’un immigre Algerien comme tant d’autres? Les indices pourtant ne manquaient pas de reveler une personnalite plus complexe qu’il n’y paraissait, mais ma mere avait decide d’appliquer a son entourage la terrible sanction que ses propres parents avait portee sur elle : « votre pere est bon a rien ». Et c’est vrai que papa n’etait pas doue pour le bricolage… Vers 74, papa avait commence des cours pour apprendre le francais qu’il ne savait ni lire ni ecrire. Il a arrete apres 15 jours, il y a eu une scene entre papa et maman a ce sujet. Plus tard, j’ai vu le livre et je comprends… Des histoires de Ali, Mamadou, des toune-vis, une usine et une pedagogie a deux balles.
Papa n’etait pas analphabete. Il avait etudie dans une madressa, une ecole Coranique traditionnelle. Mon pere, que dis-je, nous appartenons a une lignee qui remonte au 14eme siecle, quand un lointain ancetre s’est installe sur ce flan de montagne de Kabylie, s’est marie et a converti ses habitants chretiens « paianises ». Nous avons progressivement, avec quelques autres, organises cette region, son administration. Notre influence s’est etendue puis a lentement decline avec la colonisation. Malgre cela, nous avons continue a garder l’influence morale que conferait notre connaissance de la religion. Je suis d’une lignee de Marabouts, ces sages que l’on appelait pour eviter une bagarre entre deux clans ou pour y mettre fin et celler une alliance par devant Dieu. Nous detenions des secrets anciens, la poesie et la connaissance des sciences. Nous frequentions les voyageurs qui nous rapportaient les nouveautes, les livres qui faisaient avancer les connaissances et la science. La proximite de la puissante Andalousie faisait de nous une elite cultivee quand toute l’Afrique du nord commencait a se decomposer. Les luttes politiques faisaient rage dans le monde arabe et la puissance turque se precisait. Il fallut bientot faire avec quand la Turquie envahit Alger et mit fin a la domination arabe sur la Maghreb. Deja, auparavant, l’Espagne avait pousse son influence jusqu’a Oran. Ma famille fut une des familles qui representa les tribus Kabyles aupres de la Grande Porte. Plus tard, quand la France a decide de s’installer au Maghreb, ce sont les memes familles qui ont conduit l’assaut contre le nouvel occupant et ne se sont rendu que fort tard, quelques vingts ans apres le debut de la colonisation. Mon pere me l’avait raconte. Fort National. Les Kabyles ne se sont pas rendus, ils ont ete defaits. Il en tirait une tres grande fierte. Et les militaires Francais eux memes respecterent ces tribus Kabyles qui se battirent courageusement mais qui aussi surent reconnaitre la superiorite de l’armee francaise apres la defaite.
Mon pere etait riche d’une histoire familliale qu’il connaissait. Cela s’appelle l’aristocratie… Une aristocratie sans argent, sans pouvoir politique mais dotee d’un pouvoir d’influence sur les populations qui les respectaient. Malgre le declin amorce il y a des siecles. Malgre les mariages consangains destines a garder la lignee intacte. C’est arme de cette culture de base, la culture arable du classicisme, les philosophes grecs Platons et Aristote qu’il avait lus a travers des traites anciens arabes, les poetes et bien entendu le Coran, qu’il a decide de quitter l’Algerie et une arrieration qu’il detestait. Il n’aimait pas la Kabylie et ses traditions : le mariage force, le drap tache de sang, les guerisseurs et les superstitions, la langue Kabyle elle meme. Kabyle, il se pensait Arabe. D’une lointaine civilisation. Et Republicain.
Je suspecte chez mon pere, bien qu’il ne l’ai jamais dit comme tel, une admiration enorme pour la republique, pour l’instruction publique, pour la culture de liberte. Bref, pour la France telle qu’elle se reve. Sitot arrive en France, il a vite compris que le destin des Francais etait difficile, ce qui l’a tres vite amene a des idees communistes puisque le PCF etait le seul a ne pas accorder d’importance a l’origine. Mon pere revait pour l’Algerie d’une Republique realisee. Il n’a pas failli a la tradition familiale et est tres tot rentre au FLN en meme temps qu’il prenait ses distances avec les idees communistes. Plus tard, c’est de la meme facon qu’il a quitte la CGT pour rejoindre la CFDT, entrainant avec lui de nombreux collegues qui ne comprenaient pas vraiment mais lui faisaient confiance. Le licenciement l’a abbatu. Pourtant, c’est a cette epoque qu’il a appris a lire le francais -et l’ecrire- tout seul. Avec Le Monde. Mamadou et ses tournevis ne l’interessait definitivement pas.
La revolution islamique iranienne et la guerre sovietique en Afghanistan l’inquietaient terriblement. Frequentant la mosquee de Barbes, il les voyait, les barbus, recruter des jeunes a tour de bras et les envoyer en Afghanistan. Il a confie a maman a cette epoque que des choses terribles arriveraient car la tradition de l’Islam ancien avait ete cassee dans de nombreux pays, dont l’Algerie, et qu’on remplacait les sages par des imams qui ne savaient pas lire les textes et les interpreter. Il etait contre le voile des femmes et pour leur emancipation par les etudes et le travail – en pensant toutefois, comme tout « religieux » qu’elles devaient interrompre toute activite pour s’occuper de ses enfants. Je suis heureux qu’il soit mort avant le derapage en Algerie, ca l’aurait mine.
Quand il parlait d’Israel, il etait parfois extremement violent. Je l’ai entendu dire des fois de horreurs sur les Juifs, sur Israel. Ce n’etait pas de l’antisemitisme. C’etait une blessure profonde, comme de l’amour apres la trahison et le separation. Je me souviens d’une collegue Juive Tunisienne. Des fois, quand elle parlait des Arabes, c’etait la meme chose. Une fois, elle s’est emportee, elle est allee jusqu’a la bombe atomique. Mon pere aussi etait alle jusque la. Mais pour les deux, ce n’etait pas pour exterminer l’autre : ils ont utilise les meme mots, « pour leur faire comprendre ». Je m’etais dispute avec mon pere, j’ai laisse parle ma collegue. Elle avait une tete d’Arabe, avait un accent Tunisien, avait une nostalgie pas possible du soleil et elle etait capable de dire des choses extremement gentilles sur les Arabes, aussi.
Un jour, a la maison, je ne sais pas pourquoi, j’ai voulu faire mon interessant, j’ai ressorti un truc que j’avais entendu a l’ecole. J’ai dit a mon frere qu’il mangeait « en juif ». Je me suis recu une baffe… Mon pere avait une tete hallucinee, comme si je l’avais deshonore. J’ai eu honte pour ce que j’ai dit. Mon pere a efface pour toujours toute eventuelle tentation pour l’antisemitisme. En fait, a la maison, il n’y avait que lui qui pouvait dire du mal des Juifs, comme si venant de lui, c’etait sous controle. Je regrette qu’il ne soit plus la pour lui dire, au moins une fois, de la fermer, qu’il se deshonorait lui-meme pour de tels propos. Mais je crois que le fond de l’affaire n’etait pas les Juifs, c’est le fait que les USA utilisaient Israel pour diviser le monde Arabe et qu’Israel en profitait. Car en meme temps, il allait acheter de la viande a la boucherie juive et qu’il y discutait religion. Il me citait les enfants du boucher en exemple car ils travaillaient bien a l’ecole. Je n’ai jamais entendu dire que les Juifs etaient riches ou qu’ils complotaient. Au contraire, mon pere mettaient en exergue que les prophetes dans le Corans etaient tous juifs, sauf le dernier… Un jour, sur ARTE, il y avait une emission sur le conflit au Proche Orient. Un historien Israelien disait qu’il fallait se depecher de faire la paix car la generation des Palestinien « historique » allait s’eteindre. Des militants qui, bien que parfois extremistes, connaissaient les Juifs, connaissaient la Shoah. Il redoutait la jeune generation dont les seules references etaient la violence et une ignorance totale des Juifs, de leur histoire et une negation de plus en plus admise de la Shoah. Mon pere n’a jamais nie la Shoah. Au contraire, il ne comprenait pas bien cette reconciliation avec l’Occident qui les avait massacres.
Ca m’amuse de penser que mon pere etait parfois un vieux con. J’y mets beaucoup de gentillesse meme s’il en tenait une sacree couche, des fois. Mais quand j’y pense, ce petit bohnomme de 1 metre 67, ouvrier puis chomeur qui faisait les marches, comme on dit, et qui lisait Le Monde de temps en temps, et qui connaissait Aristote, qui maitrisait parfaitement la langue arabe (qui n’etait pas sa langue maternelle, mais une langue etrangere) et la calligraphiait, qui pouvait reciter le Coran, qui avait milite, parfois au peril de sa vie et qui meme sur le Proche Orient, avait une vision complexe. Cela force mon respect et je me dis que finalement je suis bien son fils et que ma vie ne doit pas grand chose au hazard.Ou je voulais en venir…
Je ne veux pas dire que si je vous raconte mon pere, c’est comme si je me racontais moi-meme. En revanche, vous pouvez tres aisement comprendre d’ou me viennent certaines reactions. Je suis certainement culturellement plus « abouti » que lui -quoi que-, mais c’est a son travail que je le dois (les etudes) et a son esprit et son caractere. Il etait un esprit independant. Je suis un esprit libre et c’est a lui que je le dois. Ma mere, elle, m’a donne le gout pour la lecture -mon pere lisait finalement assez peu jusqu’a ce qu’il soit au chomage- et une curiosite pour la culture francaise et l’histoire de France. Elle n’avait aucune reelle culture et beaucoup de prejuges – Picasso, c’est pas bien parce que ca ne ressemble pas – mais pour elle les Musees et les livres, c’etait bien. Elle aimait Chopin et Luis Mariano. L’ecole m’a fait decaper tout ca mais la curioite qu’elle m’avait inculque (elle est curieuse et pouvait prendre un livre a la bibliotheque juste parce qu’on lui avait dit que c’etait bien… il lui arrivait d’etre decue, et ni Sartre, ni Vian ou Sagan ne parvinrent a casser son education de jeune fille de la Sarthe… mais elle s’y essaya), cette curiosite m’a emmene sur les terres du Baroque apres des perigrinations au pays des musiques industrielles… J’ai une culture de petit bourgeois cultive : c’est une serieux progres…
Vendredi, je surfais sur le web, j’ai voulu verifier un truc, j’ai toujours des intuitions qui me viennent comme ca, et je ne me trompe jamais. Ce doit etre un reste de marabout en moi… Je plaisante ! Je suis alle sur le site de l’ecole ou j’ai travaille trois semaines l’an dernier. Je suis au chomage de nouveau et c’est logique que je me retrouve a penser a l’an dernier. Bref, j’ai visite le site de A la Francaise. Vous noterez que c’est la premiere fois que j’ecris le nom reel, mais comme le chantais si bien Barbara, moi, j’m’en balance… Cette visite sera le pretexte a en parler une bonne fois pour toute. Vous ferez le lien entre tout ce qui precede et ce que j’ai vecu dans cette histoire comme vous le voudrez.
Tout d’abord, quand on arrive sur la page d’accueil, il y a la voix d’une enseignante. L’an dernier, quand j’ai travaille a l’ecole, elle s’appretait a quitter le Japon car elle voulait passer a autre chose puis, au bout d’une semaine, elle a fondu en larme face au directeur car elle ne savait pas trop si elle voulait partir car elle venait de rencontrer un Australien et que ca se passait bien. Le directeur lui repondit qu’il devait faire vite pour recruter de nouveaux professeurs car bientot, ils seraient tous partis (sic). NOVA venait de faire faillite et beaucoup de mes ex-collegues n’avaient pas un centime. Je l’ai encore entendu pleurer une fois quand Berenice est arrive la premiere fois. Je me souviens d’avoir bavarde avec elle deux fois en allant au metro a Ebisu. Elle pensait que la France craint a cause de ce qui se passe dans pas mal de quartiers. Les filles sont obligees de mettre le voile, elle ne sont pas respectees. Je lui repliquais que c’etait quand meme pas a ce point la. Elle me disait que je ne pouvais pas comprendre (sic), que ces types etaient violents et qu’elle se sentait plus libre au Japon. Ses objections a mes reserves tendaient a dire que j’etais un privilegie qui ne vivait pas dans le monde reel (Paris), et qu’il y avait d’autres choses encore, « enfin bon » (sic). J’en tirais une impression etrange, mais je suis une personne liberale ne prejugeant pas les sentiments des autres. Elle n’a visiblement pas quitte le Japon et travaille toujours A la Francaise, sa voix accueille les visiteurs du site.
C’est Maruchan qui m’avait donne les coordonnees de l’ecole. Je n’ai plus de nouvelles de lui, je me demande si mon aventure, les recits, je ne sais, ont conduit a ce silence. Entre la fin du contrat, mon entorse, le chomage, j’avais le moral a zero, n’ai meme pas pense a lui ecrire en particulier et je pense que mes recits alambiques ne devaient guere donner l’image de cette histoire. Il y avait comme une honte, un truc profond avec une sorte d’intuition qui me bloquait. Il y a des choses qu’on ne peut pas dire.
Je suis alle la premiere fois a l’ecole pour l’entretien. Un petit immeuble propret de deux ou trois etages construits dans les annees 70, avec des fleurs devant et un panneau A la Francaise dans une typo « Word/Word Art » Microsoft, jaune et rose. Une porte en bois. Je sonnais, le directeur vint m’ouvrir. On dit souvent que les homosexuels « se reconnaissent entre eux » (cette phrase m’a toujours tres discretement fait rire), et je confirme que la premiere vision de cet homme grand et tres mince d’environ 35 ans, aux cheveux ras mais visiblement chatains, au teint pale, aux oreilles un peu decollees, au nez proeminent au milieu d’un visage long un peu maigre, habille d’un sweet pastels et d’un jean achetes chez Uniqlo, attestaient d’une heterosexualite de pure origine, sentiment que la musique d’accordeon venait presque certifier. Il me tendit la main, arborant un grand sourire. Il faisait tres chaud. L’ecole etait plutot sombre pour 4 heures de l’apres-midi. De premier abord, je pensais que je n’aimerais pas travailler dans un tel endroit, avec cette chaleur et des neons allumes en permanence. Il m’invita a le suivre, nous passames dans une des salles de classe, tres grande. Il m’expliqua comment fonctionnait l’ecole. Il venait de se separer d’un professeur. En fait j’appris par la suite que plusieurs professeurs s’etaient succedes, mais j’avoue que je n’arrive pas tres bien a reconstituer. Une ancienne eleve de NOVA Ginza connait au moins deux anciens professeurs de A la Francaise et dont la fin du contrat s’est passee un peu de la meme facon. Il m’expliqua qu’il me serait interdit de travailler dans une autre ecole, de donner des cours en dehors de l’ecole et que cela serait une clause de cessation de contrat. Il me dit egalement que normalement il payait bien ses professeurs mais qu’il changeait cette regle pour les deux premiers mois (ou le salaire etait inferieur d’un tiers). Comme je lui demandais de combien d’heures je disposerais pour commencer, il me dit 8 a 10 heures, puis qu’on verrait. Je faisais les calculs dans ma tete, ca ne faisait pas beaucoup mais cela etait cumulable avec le chomage. En le quittant, je ne savais pas trop mais n’avais pas, non plus, totalement le choix. Il me telephona tres vite, j’acceptai.
Ainsi commenca ma semaine -non payee- de formation. Je fis connaissance de sa femme, tres jolie, souriante et qui faisait preuve de competence pour assurer l’accueil, regler les questions administratives tout en restant calme et accueillante avec les eleves. L’accordeon souvent, Cherie FM parfois donnaient le La a l’entree. Dans les salles, les affiches de l’Office du Tourisme avec leurs plateaux de fromages, les alpages et les paturages reconstituaient la France eternelle. Une decoration meridionale (sic) completait le tout dans une atmosphere resoluement familliale. Il s’agissait en fait d’un appartement de 4 pieces plus une cuisine totalement equipee qui servait de salle des professeurs. Durant ma « formation » et meme par la suite, j’ai passe beaucoup de temps a travailler dans cette cuisine. Mais a mon grand etonnement, personne n’y sejournait longtemps quand j’y etais et n’ai jamais recu de quiquonque le moindre conseil pour batir une lecon. Berenice a ressenti la meme chose et j’ai meme constate que le directeur appelait le collegue qui se serait trouve dans la « salle des professeurs » en meme temps que moi. Ce n’est pas moi qui etait vise, c’est une methode de controle pour eviter les groupes. Le tutoiement me fut impose, les conversations etaient familieres et decontractees. La formation consistait a assister a une semaine de lecons. Je n’eu aucun debriefing, je dus juste digerer une semaine de cours construits sur des livres que je ne connaissais pas, souvent en plein milieu de la lecon. Les enseignant parlaient enormement en Japonais pour donner des explications. Les lecons a NOVA etaient construites, tant bien que mal sur les principes de FLE : on donnait en gros 5 mots ou une structure, que l’on expliquait, on creait des exercices mecaniques de repetition, on faisait un exercice qui allait mobiliser les acquis et la nouveaute, une ecoute avec une question ou deux et enfin 15 minutes de situation / jeu / pratique. Tout ca en 40 minutes. On ne devait pas apporter de nouveaux elements apres la phase de mecas, et surtout pas durant la pratique (conversation) afin de laisser l’eleve parler suivant ses propres moyens. A A la francaise, tout cela etait chamboule par un apport non maitrise de vocabulaire a la demande des etudiants, mais aussi par un flux continu d’explications en japonais ou de questions en japonais formulees par les etudiants. J’ai vu les etudiants prendre des notes meme pendant la phase de soi-disant conversation car le tableau se couvrait aussi d’explications. Ca m’a parfois plus fait l’impression d’un bourrage de crane. Et le resultat etait assorti: les etudiants de NOVA avaient une meilleurs fluidite dans l’elocution, plus de spontaneite. De l’autonomie. C’est ce qui me frappait le plus et me desarconnait dans cet ecole. Car au passage, je ne comprenais pas tres bien comment fonctionnait le manuel. Ni les objectifs pedagogiques. Pour preuve, les « avances » utilisaient le manuel de conversation d’un celebre manuel… niveau debutant. Et la premiere lecon etait la boulangerie. J’ai assiste a une lecon pour des avances qui ressemblait a s’y meprendre a ma lecon phare pour les grand debutants NOVA, la boulangerie « vous avez des choux a la creme ? Oui, j’ai des choux a la cremes / Je voudrais deux choux a la creme / Ce sera tout ? / Non, je voudrais deux tartes / Quelles tartes vous voulez/ Je voudrais une tarte au chocolat et une tarte au citron / Vous voulez autre chose / Oui, je voudrais de croissants / Combien de croissants vous voulez ? / Je voudrais 4 croissants / Ce sera tout ? / Oui. C’est combien ? C’est 15 Euros / Voila / Merci ! Voila ! Merci, au revoir / Au revoir ! ». J’aimais bien car je construisais la trame avec eux. Objectif pedagogique, un/des/combien de/un-deux…/c’est combien. On faisait la conversation dans les deux sens, le boulanger puis le client. Je n’ai jamais pointe d’erreurs sur un/une/des/le/la/les avec les etudiants que j’ai eu.
Ca m’a fait drole, des avances avec un livre pour debutants. Mais le manuel de l’ecole fournissait la reponse a lui tout seul.
Cette ecole utilise son propre manuel. Des textes ecrits par le directeur. Quelques fautes de francais, des fautes d’orthographes que les professeurs successifs signalaient pour correction. J’en ai trouve au moins 5, plus des fautes de francais dont on m’expliqua que « ca se dit ». En tout cas, a Paris, nous ne parlons pas comme ca, pensais-je… Ce livret avait deja plus de deux ans.
Des textes et aucun manuel ni didactitiel pour guider. Il fallait donc deduire les points grammaticaux, le vocabulaire (qu’on donnait directement en japonais aux etudiants s’ils ne comprenaient pas) puis construire des mecas, des exercices, des exemples, puis proceder a une ecoute, poser au moins trentes questions, puis aux etudiants de se reposer trentes questions, puis encore une fois, puis jouer la scene puis encore une fois puis une conversation sur un sujet extrapole a partir du texte. Un enorme travail de preparation m’attendait.
Un changement de taille egalement, je reprendrais toutes les classes d’un des professeurs licencie, reputees difficiles. Les cours avaient lieu le matin, puis de nouveau en fin d’apres midi jusque 22 heures. L’ecole est a Ebisu, je rentrais chez moi a 23 heures. Je pouvais esperer pour tout cela entre 180,000 et 200,000 yen. A Nova, je gagnais 250,000 yens… Il y avait aussi des cours particuliers en apres-midi. La premiere semaine, j’en ai manque un : on ne me l’avait pas dit, ce que je fis remarquer : le directeur m’objecta que j’aurais du regarder le tableau. On ne me l’avait pas dit non plus, et ca, c’est sa femme qui le signala. L’affaire fut « oubliee », il consentit a ne pas me deduire le cours de mon salaire (sic). C’etait la premiere semaine. Le samedi etait une journee non stop, sans pause, de 10 heures a 19 heures. Une pause me fut accordee la troisieme semaine car il y avait un autres nouveau professeur. Les cours particuliers, eux, etaient donc hors schedules et on etait informe pour ceux ci du jour au lendemain; ils prenaient place entre 12 heures trente et 17 heures.
Ma formation n’ayant consiste qu’a regarder des classes, et devant prendre ces memes classes en plein milieu de lecons commencees, je debordais de questions divers. Et c’est la que je constatais a quel point la cuisine-salle des professeurs etait bel et bien une cuisine mais pas une salle des professeurs. Comme je l’ai ecrit, pas une idee, pas un conseil. Je devais construire des cours par moi-meme pour plus de 20 heures de cours, avec des niveaux differents, avec des textes sans objectifs pedagogiques deja determines, sans conseils. De plus, les livrets pour avances me furent fournis a la derniere minute, tout comme le manuel anote du precedent professeur -ca aurait pu m’aider. Je me jetais pourtant dans le bain, confiant en moi et me donnant un mois pour connaitre les manuels. Mais la pression etait tres forte et du cote du directeur, et du cote des eleves. Je me suis mis a faire des cauchemards, a mal dormir. Je posais des questions au directeur, est-ce qu’on peut faire ca, etc… Il m’a mis « en garde de ne pas faire comme » l’ancien professeur (que je ne connais pas…). Tres rapidement, il s’est mis a me comparer a l’autre, me nommant meme deux fois comme lui (lapsus). Il ecoutait les lecons a travers les parois. Puis, il en a ecoute une, puis une autre. Je pense que sa decision etait dors et deja prise, mais il lui fallait un pretexte. Le pretexte fut un mail extremement long de trois etudiantes, qui suivit quelques reserves de 1 etudiante.
Je ne pretendrais jamais avoir fait des cours remarquables dans ce contexte ou rien ne me fut facilite. J’ai fais des erreurs. J’ai meme enseigne une faute de francais que j’ai inventee. Oui, quand on travail avec un manuel qui en regorge, un manuel mal ecrit, le stress aidant, on epluche ledit manuel comme un automate, sans trop penser. Parce qu’on a cours le matin de 10 heures a 13 heures et qu’on rattaque a 17 heures, que le soir on rentre a 23 heures et qu’on n’a pas le temps de travailler ses lecons, qu’on en a 20 a preparer pour la semaine. Alors oui, j’ai cree une faute de francais comme si c’etait du bon francais. La phrase etait « avant manger, on fait ca ». J’ai donc cree la structure « avant/apres + verbe infinitif ». C’etait pour des debutant avances (7A a NOVA). Tout d’abord, je ne vois pas l’interet de « avant manger » pour des debutant c’est une structure peu utilisee (on lui prefere « avant de » que l’on abordait justement en 7A a NOVA, beaucoup plus frequente et utilisable avec tous les verbes; elle permet ensuite les premieres declinaisons du PC, avant de manger, j’ai…). Comme les fautes de francais etaient nombreuses et qu’il m’a ete repondu que « on dit comme ca », le stress aidant, j’ai donc cree une structure fausse en me disant que ca doit se dire quelque part en province. C’etait la lecon qu’il ecoutait, pas de chance. J’ai beaucoup ri par la suite en y repensant. A NOVA, on y a tous reve sans oser le faire. Je l’ai fait, et serieusement. Avant manger/avant dormir, … avant lire,… j’ai fait un meca avec et les etudiantes etaient parfaites. Ma faute est une faute grave, mais elle trouve son origine dans un manuel mal construit, mal ecrit, aux objectifs finalement assez peu clairs.
Le long mail de plainte a selle mon destin. Un jour ou mes lecons s’etaient bien passees et ou j’avais eu les premiers sourires. La vieille egalement, d’ailleurs, j’avais eu un bon climat et etait parvenu a « tenir » des etudiantes qu’on m’avait annoncees difficiles. Ainsi va la vie. Mais je suis egalement certain que la decision avait ete prise auparavant. L’ecole s’acheminait vers le sureffectif puisque celle qui s’appretait a partir ne partait finalement peut etre plus. Il y avait deux autres nouveaux professeurs desormais. Il y avait de la marge. Une abondance relative de professeurs sur le marche pret a accepter moins de 200,000 yens pendant deux mois pour 24 heures de travail hebdomadaire, sans protection sociale, sans meme cotiser au chomage.
Parfois, dans cette ecole, on discutait de choses et d’autres. Mon prenom, lors de ma presentation aux eleves fut detourne en une sorte de jeu de mot. Pour information, mon prenom est un prenom musulman qui est un des 99 noms de Dieu. Magnanime. Ma mere a refuse que j’en soit le serviteur. Donc, mon prenon n’est pas precede d’Abdel (serviteur de). Non, ma mere n’aurait pas de fils appele Abdel quelque chose… Mon pere a cede. C’est amusant car mon pere etait appele par tout le monde du prenom que sa mere lui avait donne, un vrai prenom Kabyle. Akli. Mais ce n’etait pas le prenom de mon pere… Du pouvoir des meres… En parlant de Kabyle, justement, bien entendu, j’etais Kabyle et pas Arabe (sic).
C’est la premiere fois de ma vie ou, pour resumer (de memoire), que je ne peux pas vraiment comprendre certaines choses sur ce qu’il se passe vraiment en France, qu’on insiste fortement sur le fait que je ne sais pas parler correctement francais, que je suis, bien entendu Kabyle et pas Arabe, c’est la premiere fois qu’il y a une telle serie de plaintes pour un seul prefesseur (sic) en si peu de temps (sic) et qu’il doit bien y avaoir une raison (sic) mais qu’on ne peut pas courir de risque (sic) et que je suis donc suspendu. Le directeur m’informa qu’il demanderaient aux eleves ce qu’ils pensaient de moi : ca, c’etait lache.
Il informa la semaine suivante qu’il n’avait pas eu d’elements suffisants pour me garder. Deux jours plus tard, je recevais « N’ayant pas recu de reponse de ta part a mon mail de lundi, je me permets de t’ecrire a nouveau pour te dire qu’il faudra que tu rapportes les 5 livres le 13 decembre au plus tard, car les salaires seront payes le 14 puisque le 15 decembre tombe un samedi). Dans le cas contraire, je serai oblige de retenir le montant des manuels sur ton salaire, et ca aussi ca serait tres dommage. Merci d’avance pour ta comprehension. » Bref, j’etais vire et je me faisais presque traiter de voleur… a moins qu’on ne me parla comme a un gosse qui a fait une grosse betise et qui va etre puni.
C’est la premiere fois que je me sens victime de racisme, je veux dire pour de vrai, du racisme crasse. Ca m’a pris un an a pouvoir le dire, l’ecrire et vous voyez tout le temps qu’il me faut pour l’ecrire. Pas le racisme frontal, sale Arabe, completement depasse dans la jeune generation qui a cotoye des Arabes. Pas le racisme haineux, pas le racisme bete et mechant. Un racisme bien plus banal. Comme celui de Cortal ou j’ai travaille. Mon collegue Abdel devenait « Abel », ca passe mieux chez les clients. C’est pas du racisme comme avant, celui la est peut-etre pire car c’est un truc invisible. Vous pourrez me prendre pour un allume, c’est de toute facon toujours ce qui se dit dans ces cas la. Mais en regardant le blog sur le site de ladite ecole, je suis tombe sur la synthese d’une sorte de Voice sur les greves en France, pourquoi y a t’il des greves en France ? Reponses. Tout d’abord, en France il y a beaucoup de communistes qui organisent des greves, qu’il faut se souvenir que les communistes ont tue beaucoup de gens mais qu’ils sont encore puissants en France (je resume). De plus en France il y a beaucoup de fonctionnaires : ce sont des privilegies qui se mettent toujours en greve. Les Francais n’approuvent pas ces greves qui causent beaucoup de desordre, mais qui sont encoragees par les communistes et les syndicats. Pour les etudiants, c’est la meme chose, les syndicats empechent les etudiants d’etudier. Etc, etc…
Rajouter de l’accordeon a l’entree.
Je ne dis pas que le directeur est fondamentalement raciste (je pense que quelqu’un d’autre l’est, en revanche). Je pense que des etudiants ont du se poser des questions sur mon nom, mon origine, dans une ecole qui vehicule l’image d’une France qui n’a jamais existe (ideale), en proie a l’agitation sociale et a l’insecurite montante dans les Banlieue. Je pense que ces etudiants ont du avoir des doutes sur les capacites d’un enfant d’immigre Algerien a leur enseigner la langue francaise. Je pense que le directeur de cette ecole a tres rapidement compris la situation et son « erreur » : il y avait quelqu’un qui alterait « l’image » de l’etablissement. Ce ne sont pas des impressions, c’est aussi ce qui m’a ete rapporte depuis de plusieurs sources dont deux sont extremement fiables. C’est triste mais c’est comme ca. Moi, je viens de vider mon sac.
Et je benis le moment ou j’ai lu le blog aux arguments tellement provinciaux, ringards, ecules, tellement FN. Vieille France. Celle qui preparait 1940 et si bien decrite par Roger Martin du Gars.
Ma place n’y etait pas et je l’ai su des que j’ai vu le panneau dans la rue, la porte en bois et cet incroyable manque de lumiere, ces affiches plateau a fromage et cette explication tant de fois repetee : « je fais un business, le francais, la litterature, je m’en fous. Mes etudiants paient cher et au mois, je ne peux pas me permettre de prendre de risque ».
Dont acte.
Heureusement qu’ils ont le Japon, on se demande ce qu’ils feraient de leur vie sans lui. Je me suis laisse dire qu’une enseignante a l’Institut pense comme moi a ce sujet. C’est une juive pied noir. Oh, comme je la comprends!
Avec le recul, grand bien m’en fit !
A
magnifique narration d’une mémoire de famille jusqu’au racisme banal comme tu dis. très réussi. une sincérité qui donne envie de suivre le blog. Bien cordialement. F.
magnifique narration d’une mémoire de famille jusqu’au racisme banal comme tu dis. très réussi. une sincérité qui donne envie de suivre le blog. Bien cordialement. F.
Merci pour le commentaire, et bonne visite de ce blog.
S-
Merci pour le commentaire, et bonne visite de ce blog.
S-