AH, LES « SAUVAGEONS »…

Ce qui faisait la vie de ces villages autours de Paris, c’était le peuple qui y vivait, avec ses marchés et ses rêves simples. Danser en bord de Marne le dimanche ou bien picniquer, ou bien manger des marrons en marchant le dimanche sur les boulevards. On voit ça, dans les films de Carné, ou de Duvivier, ou de Lherbier, ces films avec Gabin, avec Arletty… Doisneau a fixé tout ça de façon incroyablement poétique. Enfants qui jouent avec trois fois rien au milieu d’une sorte de nulle part, enfants qui courent, couple de mariés endimanchés devant le café du quartier…

L’été dernier, j’ai lu qu’il avait fait trop chaud en France, et que dans de nombreuses villes de banlieue, les enfants avaient ouvert les bouches d’incendie pour se rafraîchir. Ah, le scandale, « ils » ne respectent plus rien, tout se perd ma bonne dame. Toute la France embourgeoisée s’est plaint de ce gâchis d’eau, de ce laxisme et de ce manque d’autorité.

Moi, j’ai pensé à ces enfants. C’est dur, la chaleur, surtout sur ces grandes dalles, surtout quand il n’y a nulle part où être au frais.

J’ai alors cherché sur le net. Recherché. Des enfants jouant avec de l’eau des bouches d’incendie. J’étais sûr d’en avoir vu, j’étais sûr que c’était Doisneau. Je voulais poster cela sur mon mur Facebook parce que j’en avais marre de voir passer soit des protestations, soit de « c’est moins grave que de bla bla bla ».

Quoi, pensais-je, quand ce sont des photos du bon temps d’avant, du temps du noir et blanc et des radios en acajou qui chauffent, c’est joli, nostalgique, poétique, ah, la France, comme c’était bien avant, on se respectait, il y avait de l’ordre, on savait s’amuser gnan gnan gnan, mais quand c’est maintenant, avec des enfants de couleur et en banlieue, c’est de la délinquance-tout-fout-le-camp-on-est-envahis-ils-ne-respectent-rien-y-a-plus-d-autorité-des-sauvageons-cest-mai-soixant-huit-laxisme-multiculturalisme-c-était-pas-comme-ça-avant-islam-terrorisme-blablabla beurk…

Sans compter les voitures balaie de l’antiracisme et leurs discours larmoyants sur le dialogue, les espaces de parole, faut les comprendre ces enfants, c’est pas si grave beurk

J’ai cherché, et je n’ai pas trouvé. J’étais sûr d’en avoir vu, des gamins qui s’éclatent dans la rue, des passants amusés. Je veux dire, en photos, parce que dans la vie, j’en ai vu aussi, en 1976, cet été là il faisait si chaud.

Et puis il y a quelques jours, alors que je recherchais des trucs sur le krach boursier de 1929, je me suis souvenu! Bah oui, c’était ça! Il avait fait super chaud aux USA cet été là, une véritable sécheresse et New York était étouffant! Et j’ai trouvé, c’est si simple, hein, on tape fire hydrant New York summer children sur Google !

Dés 1921, le maire, je dis bien le maire, qui visiblement se souvenait ce qu’était être un enfant, a fait fermer des rues et autorisé l’ouverture des bouches d’incendie. Cette tradition s’est maintenue et ici vous pouvez voir beaucoup de photos d’enfants jouant sur les trottoirs, improvisant des piscines de fortune avec des riens sous le regard amusé des passants, leurs voisins, leurs parents.

Voilà. Si comme moi vous avez plaint ces gamins étouffants dans la chaleur, si vous les avez (un peu) envié aussi d’être si jeunes, si spontanés, si humains et rieurs, joueurs, alors vous goûterez ces photos qui nous rappellent à quel point l’enfance est un âge beau, souriant, et que plutôt que protester de l’utilisation des bouches d’incendie, on ferait mieux de fermer des rues, d’organiser cette pratique afin de prévenir de potentiels accidents tout en soulageant les enfants de la chaleur en leur offrant une aire de jeu.

Si en revanche vous n’avez vu que le délabrement de la France et le manque d’autorité, sachez que je n’ai écrit cet article que pour vous dire bien net que vous n’être qu’un vieux con ou qu’une vieille conne.

Ce qui faisait la vie de ces villages autours de Paris, c’était le peuple qui y vivait, avec ses marchés et ses rêves simples. Danser en bord de Marne le dimanche ou bien picniquer, ou bien manger des marrons en marchant le dimanche sur les boulevards. On voit ça, dans les films de Carné, ou de Duvivier, ou de Lherbier, ces films avec Gabin, avec Arletty… Doisneau a fixé tout ça de façon incroyablement poétique. Enfants qui jouent avec trois fois rien au milieu d’une sorte de nulle part, enfants qui courent, couple de mariés endimanchés devant le café du quartier…

L’été dernier, j’ai lu qu’il avait fait trop chaud en France, et que dans de nombreuses villes de banlieue, les enfants avaient ouvert les bouches d’incendie pour se rafraîchir. Ah, le scandale, « ils » ne respectent plus rien, tout se perd ma bonne dame. Toute la France embourgeoisée s’est plaint de ce gâchis d’eau, de ce laxisme et de ce manque d’autorité.

Moi, j’ai pensé à ces enfants. C’est dur, la chaleur, surtout sur ces grandes dalles, surtout quand il n’y a nulle part où être au frais.

J’ai alors cherché sur le net. Recherché. Des enfants jouant avec de l’eau des bouches d’incendie. J’étais sûr d’en avoir vu, j’étais sûr que c’était Doisneau. Je voulais poster cela sur mon mur Facebook parce que j’en avais marre de voir passer soit des protestations, soit de « c’est moins grave que de bla bla bla ».

Quoi, pensais-je, quand ce sont des photos du bon temps d’avant, du temps du noir et blanc et des radios en acajou qui chauffent, c’est joli, nostalgique, poétique, ah, la France, comme c’était bien avant, on se respectait, il y avait de l’ordre, on savait s’amuser gnan gnan gnan, mais quand c’est maintenant, avec des enfants de couleur et en banlieue, c’est de la délinquance-tout-fout-le-camp-on-est-envahis-ils-ne-respectent-rien-y-a-plus-d-autorité-des-sauvageons-cest-mai-soixant-huit-laxisme-multiculturalisme-c-était-pas-comme-ça-avant-islam-terrorisme-blablabla beurk…

Sans compter les voitures balaie de l’antiracisme et leurs discours larmoyants sur le dialogue, les espaces de parole, faut les comprendre ces enfants, c’est pas si grave beurk

J’ai cherché, et je n’ai pas trouvé. J’étais sûr d’en avoir vu, des gamins qui s’éclatent dans la rue, des passants amusés. Je veux dire, en photos, parce que dans la vie, j’en ai vu aussi, en 1976, cet été là il faisait si chaud.

Et puis il y a quelques jours, alors que je recherchais des trucs sur le krach boursier de 1929, je me suis souvenu! Bah oui, c’était ça! Il avait fait super chaud aux USA cet été là, une véritable sécheresse et New York était étouffant! Et j’ai trouvé, c’est si simple, hein, on tape fire hydrant New York summer children sur Google !

Dés 1921, le maire, je dis bien le maire, qui visiblement se souvenait ce qu’était être un enfant, a fait fermer des rues et autorisé l’ouverture des bouches d’incendie. Cette tradition s’est maintenue et ici vous pouvez voir beaucoup de photos d’enfants jouant sur les trottoirs, improvisant des piscines de fortune avec des riens sous le regard amusé des passants, leurs voisins, leurs parents.

Voilà. Si comme moi vous avez plaint ces gamins étouffants dans la chaleur, si vous les avez (un peu) envié aussi d’être si jeunes, si spontanés, si humains et rieurs, joueurs, alors vous goûterez ces photos qui nous rappellent à quel point l’enfance est un âge beau, souriant, et que plutôt que protester de l’utilisation des bouches d’incendie, on ferait mieux de fermer des rues, d’organiser cette pratique afin de prévenir de potentiels accidents tout en soulageant les enfants de la chaleur en leur offrant une aire de jeu.

Si en revanche vous n’avez vu que le délabrement de la France et le manque d’autorité, sachez que je n’ai écrit cet article que pour vous dire bien net que vous n’être qu’un vieux con ou qu’une vieille conne.

En France, on aime bien Doisneau. Photographe internationalement connu, il a immortalisé la France en transition, cette France des quartiers populaires, du côté des fortifications, là où les petits bourgeois ne voulaient pas s’aventurer parce que cela ressemblait à des no man’s land avec des maisons et des immeubles qui auraient poussé de façon un peu aléatoire. Un univers merveilleusement dépeint par Marcel Carné dans Le jour se lève.

Ce qui faisait la vie de ces villages autours de Paris, c’était le peuple qui y vivait, avec ses marchés et ses rêves simples. Danser en bord de Marne le dimanche ou bien picniquer, ou bien manger des marrons en marchant le dimanche sur les boulevards. On voit ça, dans les films de Carné, ou de Duvivier, ou de Lherbier, ces films avec Gabin, avec Arletty… Doisneau a fixé tout ça de façon incroyablement poétique. Enfants qui jouent avec trois fois rien au milieu d’une sorte de nulle part, enfants qui courent, couple de mariés endimanchés devant le café du quartier…

L’été dernier, j’ai lu qu’il avait fait trop chaud en France, et que dans de nombreuses villes de banlieue, les enfants avaient ouvert les bouches d’incendie pour se rafraîchir. Ah, le scandale, « ils » ne respectent plus rien, tout se perd ma bonne dame. Toute la France embourgeoisée s’est plaint de ce gâchis d’eau, de ce laxisme et de ce manque d’autorité.

Moi, j’ai pensé à ces enfants. C’est dur, la chaleur, surtout sur ces grandes dalles, surtout quand il n’y a nulle part où être au frais.

J’ai alors cherché sur le net. Recherché. Des enfants jouant avec de l’eau des bouches d’incendie. J’étais sûr d’en avoir vu, j’étais sûr que c’était Doisneau. Je voulais poster cela sur mon mur Facebook parce que j’en avais marre de voir passer soit des protestations, soit de « c’est moins grave que de bla bla bla ».

Quoi, pensais-je, quand ce sont des photos du bon temps d’avant, du temps du noir et blanc et des radios en acajou qui chauffent, c’est joli, nostalgique, poétique, ah, la France, comme c’était bien avant, on se respectait, il y avait de l’ordre, on savait s’amuser gnan gnan gnan, mais quand c’est maintenant, avec des enfants de couleur et en banlieue, c’est de la délinquance-tout-fout-le-camp-on-est-envahis-ils-ne-respectent-rien-y-a-plus-d-autorité-des-sauvageons-cest-mai-soixant-huit-laxisme-multiculturalisme-c-était-pas-comme-ça-avant-islam-terrorisme-blablabla beurk…

Sans compter les voitures balaie de l’antiracisme et leurs discours larmoyants sur le dialogue, les espaces de parole, faut les comprendre ces enfants, c’est pas si grave beurk

J’ai cherché, et je n’ai pas trouvé. J’étais sûr d’en avoir vu, des gamins qui s’éclatent dans la rue, des passants amusés. Je veux dire, en photos, parce que dans la vie, j’en ai vu aussi, en 1976, cet été là il faisait si chaud.

Et puis il y a quelques jours, alors que je recherchais des trucs sur le krach boursier de 1929, je me suis souvenu! Bah oui, c’était ça! Il avait fait super chaud aux USA cet été là, une véritable sécheresse et New York était étouffant! Et j’ai trouvé, c’est si simple, hein, on tape fire hydrant New York summer children sur Google !

Dés 1921, le maire, je dis bien le maire, qui visiblement se souvenait ce qu’était être un enfant, a fait fermer des rues et autorisé l’ouverture des bouches d’incendie. Cette tradition s’est maintenue et ici vous pouvez voir beaucoup de photos d’enfants jouant sur les trottoirs, improvisant des piscines de fortune avec des riens sous le regard amusé des passants, leurs voisins, leurs parents.

Voilà. Si comme moi vous avez plaint ces gamins étouffants dans la chaleur, si vous les avez (un peu) envié aussi d’être si jeunes, si spontanés, si humains et rieurs, joueurs, alors vous goûterez ces photos qui nous rappellent à quel point l’enfance est un âge beau, souriant, et que plutôt que protester de l’utilisation des bouches d’incendie, on ferait mieux de fermer des rues, d’organiser cette pratique afin de prévenir de potentiels accidents tout en soulageant les enfants de la chaleur en leur offrant une aire de jeu.

Si en revanche vous n’avez vu que le délabrement de la France et le manque d’autorité, sachez que je n’ai écrit cet article que pour vous dire bien net que vous n’être qu’un vieux con ou qu’une vieille conne.


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *