TÔKYÔ 2007. JE CHERCHE DU TRAVAIL.
Mon entreprise fonce désormais vers sa perte à grande vitesse. La presse s’est enfin fait échos de ce qui se passe. C’est la fin.
J’AI 42 ANS AUJOURD’HUI.
Je suis à l’étranger, je suis dans une situation instable et pourtant je me sens enfin installé, allez comprendre…
Cela peut paraître stupide mais j’aime bien ce truc des cycles de 7 ans. Pas comme de la magie, mais comme des symboles, des bilans que l’on peut faire avec soi-même. Il y a 7 ans, je revenais de Londres à la va vite, j’avais 35 ans. Cette année me voici à Tôkyô, et je me sens enfin chez moi. J’ai bien parfois de vagues envies de déménager, mais guère plus de 5 kilomères, vers Monzen Nakachô, dans Kôtô-Ku.
Je repense à mes 40 ans, à cet hôtel à Ôsaka, à ma course le matin, Kyôto puis Tôkyô, Maruchan le midi et moi qui oublie de prendre mes médicaments, et ce pincement au coeur le soir, à Shinjuku, rentrer à Kyôto et bientôt à Paris. Un désespoir en forme d’intensité, plein d’une énergie nouvelle que je ne me connaissais pas et dont je devais percer la force un mois plus tard en lisant dans un forum le post d’un type qui partait travailler pour NOVA. Mon insomnie le soir, et des larmes longtemps contenues, des mois, des années, pourquoi pas moi ? Et dans la foulée refaire mon album de photo, revoir de ce pays que j’aime visiter. J’ai recontacté NOVA, je l’ai harcelé de nouveau, et puis là, miracle. Cette énergie incroyable qui m’avait poussé à retenter, à faire, trouvait enfin son but : je partais.
C’était hier et c’était il y a déjà deux ans… Je revois Maru, la tête qui dépasse d’une bonne tête, justement, de la foule grouillante de Shinjuku, à la sortie sud, le casque sur les oreilles – il venait de s’acheter un iPod et sortait avec son nouveau joujou, un appareil photo Canon, si ma mémoire ne m’abuse pas.
C’était il y a deux ans, j’avais 40 ans.
La semaine dernière, l’imminence d’une catastrophe me paralysait, allais-je revivre la précarité ? Devrais-je quitter le Japon? Quitter Jun ? Vous imaginez…
« De toutes façons, tu as passé l’age de faire machine arrière, non? », m’a écrit Pierre dans un long mail dont je le remercie. Eh bien, c’est étonnant, c’est la conclusion à laquelle je suis arrivé. Et c’est une conclusion pleine d’énergie. Cette énergie au fond de moi, c’est celle qui dit « j’ai envie de vivre ». Pas la misérable envie de vivre qui fait pitié, non. L’autre. L’avez vous au moins déjà ressenti ? Moi, je crois que je l’ai ressentie et pensé la première fois à Kyôto, à Kyômizu Dera. Je me revoie, chialant à moitié en pensant à mes parents, à leur vie de merde et avec dans le coeur une envie de dire « merci », merci de m’avoir donné la vie, je suis ici mais c’est vous qui m’avez fait ici. Une fierté infinie envers mon père, et sa fierté bienveillante sur les épaules. C’était en 2003. Une solidité totale. Et ce soir là à Shinjuku de nouveau, mais en plus fort, avec un sentiment d’injustice.
Non, je ne ferai pas machine arrière. Si j’ai osé partager ma situation, c’est précisemment pour cela. J’ai reçu des messages encourageants. Un mail de Pierre, et puis Jean-Baptiste et Maruchan.
D’autres, encore. Je suis partagé. J’ai commencé à explorer le bancaire. Normal, non ?
Mais le mail de Maruchan ouvre de nouvelles questions… et celui de Pierre a complété l’interrogation. C’est drôle, c’est le jour de mon anniversaire.
Si a tout hazard je trouvais un vrai travail à mi-temps comme professeur qui, en gros, paie les factures sans manger mon temps, que je complèterais par quelques cours ici et là, ne réaliserais-je pas quelque rêve profond… Je suis au point où tout est possible. Et à mon âge plus qu’à 20 ans, il m’est permis de rêver. Pourvu que je garde aussi les pieds sur terre. J’ai un CV « banque » en anglais qui est le plus solide que je pouvais réaliser. Je vais paufiner un autre CV plus aventureux, plus ouvert. NOVA ne paie pas tant que ça, en travaillant, je peux aisément retrouver le même salaire. Peut-être je me trompe… Rechercher ici n’empêche pas de regarder par là…
J’ai parlé de NOVA avec 2 étudiantes. Toutes deux se sont montrées extrèmement concernées et j’ai senti de l’affection profonde pour nous. Je ne sais ce que cela donne en anglais mais nous, les Français, à NOVA, nous formons une petite famille. Et nos étudiants sont un peu nos cousins. Pas tous, mais même nos cancres, on les aime bien. Quand même.
Je ne sais pas si je trouverai le temps de vous écrire quelque chose d’autre dans le week-end mais en tout cas je reviendrai à vous quand je l’aurai.
Je suis un Parisien. Mon bateau tangue, mais il ne coule pas.
Merci pour vos messages de réconforts et vos propositions de coup de main. Ca m’a touché.
Aujoud’hui, il a fait très beau et demain de nouveau il fera beau. Et je serai avec Jun. Puis à NOVA…
À mon âge…
À
Un très bon anniversaire!
Déjà 2 ans? C’est affreux comme ça passe vite. Je revois très bien le resto où nous avions mangé, le must du décalé pour un anniversaire. 🙂
Dommage que Tokyo bouffe autant d’énergie. Il est souvent plus facile d’y voir des gens de passage que des gens qui y habitent…
En tout cas j’ouvre grnd mes oreilles ,sait-on jamais si des heures trainent..
Maruchan.
Un très bon anniversaire!
Déjà 2 ans? C’est affreux comme ça passe vite. Je revois très bien le resto où nous avions mangé, le must du décalé pour un anniversaire. 🙂
Dommage que Tokyo bouffe autant d’énergie. Il est souvent plus facile d’y voir des gens de passage que des gens qui y habitent…
En tout cas j’ouvre grnd mes oreilles ,sait-on jamais si des heures trainent..
Maruchan.
頑張って!
頑張って!
Suppaiku-san GAMBATTE !!! (°0°)/
Et grosses bises pour ton anniversaire.
Suppaiku-san GAMBATTE !!! (°0°)/
Et grosses bises pour ton anniversaire.
Salut Suppaiku,
Bon anniversaire. Je suis ton aventure depuis 2 ans ou meme plus je ne sais plus trop. Arrive au Japon quelque mois avant toi, j’aime beaucoup lire ta vision des choses ici.
Bon courage. Souvent un changement de situation parait difficile voir insurmontable… pourtant on en sort souvent gagnant.
Salut Suppaiku,
Bon anniversaire. Je suis ton aventure depuis 2 ans ou meme plus je ne sais plus trop. Arrive au Japon quelque mois avant toi, j’aime beaucoup lire ta vision des choses ici.
Bon courage. Souvent un changement de situation parait difficile voir insurmontable… pourtant on en sort souvent gagnant.
Bon anniversaire ! Je suis un peu en retard sur le post, j’étais en vacances en Pologne.
En tout cas je te souhaite mes meilleurs voeux de succès dans tes recherches d’emplois ! ^^
Bon anniversaire ! Je suis un peu en retard sur le post, j’étais en vacances en Pologne.
En tout cas je te souhaite mes meilleurs voeux de succès dans tes recherches d’emplois ! ^^