C’est tout blanc ! Voilà ce qu’a été ma première pensée en regardant les photos hier soir. Oui, c’est tout blanc, comme la neige qui est tombée un peu par surprise hier matin et a recouvert la ville de blanc pour le dernier jour de l’année. Jun et moi, à la lecture de la page météo, la veille, nous attendions à un peu de pluie, puis à un temps gris avec quelques éclaircies avant la neige pour la nuit. Au matin, ce fut donc une très grande surprise de voir ces gros flocons tomber. In y est donc allé mollo-mollo, ne sachant trop si ça allait durer ou pas. Nous avons fait une croix sur une éventuelle visite lointaine. Va pour le Ninna-Ji (仁和寺) dont Jun et moi avions apprécié le jardin en été.
Le transport en bus a été très folklorique : les Japonais ne salent pas les rues et là, pour le coup, c’est vraiment crétin ! Le temple, les jardins étaient magnifiques, comme tirés de ces dessins à l’encre de style chinois sumi-e. Nous avions du temps, alors nous sommes allés revoir le Kinkaku-ji, ce temple rendu célèbre à la suite d’un incendie que romança Mishima, Le pavillon d’or. On peut dire que je suis gentil : je ne photographie pas les foules, ni même les gens. Je ne sais plus trop si c’est parce que je n’aime pas cela ou si c’est parce que je ne sais pas faire ça. Je vous épargne donc les bennes de touristes du monde entier venus s’y déverser et vous pourrez ainsi continuer de goûter l’illusion d’un Japon zen et serein. Je peux vous l’avouer au passage, toutes mes photos sont fausses, il me faut des heures et des astuces inimaginables pour vous éviter ces foules de touristes qui envahissent les jardins, les parcs et les temples que je visite. Et ne garder que la forme abstraite de cette architecture morte, venue du passée, souvent rongée par des mousses et des lickens savamment entretenus par les vrais génies du Japon, ses jardiniers, et que les hordes barbares armées du dernier Nikon ou du dernier Panasonic, ignoreront superbement. Comme toujours, bien entendu, j’ai ma conversation avec un papy photographe, armé de son zoom de 50 cm de long, traquant un oiseau ici (j’ai un élève comme cela) ou une fleur par là. Je les aime bien, mes papys, ils me parlent à toute vitesse, j’ai souvent un peu de mal à suivre, mais j’ai appris à dire oui et à m’étonner au bon moment, comme un vrai Japonais… Le Kinkakuji était donc magnifique, sa couleur or étant finalement la seule touche de couleur dans ce paysage ravagé par l’hiver.
Le bus au retour était une autre manche. Un trajet sans fin jusqu’à Gion où nous sommes allés manger des sobas.
On est rentré à l’hôtel. J’ai vaguement attrapé la crêve… On s’est couché vers 22 heures trente. Et ce matin, on était en 2011…
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