Maruchan est arrivé à l’heure, j’ai vite apperçu sa tête qui dépassait d’un bon 30 centimètres au dessus de la normale, le casque sur les oreilles. Maru est professeur de français. Pas « prof, non, enseignant diplômé. Donc il travaille dans des endroits intéressants, gagne bien sa vie, et ne connait pas les écoles de langue à la japonaise. Il habite dans l’ouest de Tôkyô, il poste parfois sur le japon.org dont il est, comme moi, un observateur régulier (je me connecte souvent, notamment à mon travail, sans toutefois me logger…) (je vois rien mais j’entends clair, disait la Dame Brune).
Naoko est vite arrivée, puis des collègues de Naoko. En route vers ce matsuri. Autours de nous, c’était Tôkyô, dans cet arrière quartier de Shinjuku. Un grand boulevard plein de voiture, leur bruit, des travaux comme toujours (j’étais passé par ici l’an dernier, je crois que c’est encore pire, côté travaux). Et puis là, sur le côté, du va et viens, des lanternes… C’était là (voir album photo). J’ai tenté de bavarder en japonais, alternant avec des conversations en français avec Naoko et Maru. Mangé un Yakisoba plus que copieux, délicieux. Puis une espèce de meringue dont le nom m’échappe, faite de sirop de sucre et d’un peu de bicarbonate de soude, délayés, chauffés. Ca gonfle d’un coup ! C’est craquant. On a cru percer le secret du petit goût : l’emploi de sucre candie. Beaucoup de monde dans ces ruelle ultra étroites, odeur de nourriture, jeux. Quelle chance les Japonais ont d’avoir encore ces ambiance emportées chez nous par la croissance économique des années 60… Disparus, ces petits métiers faciles (enfin, pas en force de travail), artisanaux, et qui permettaient de vivre, disons vivoter, à ceux qui aujourd’hui, chez nous, s’entassent dans le métro à la merci du froid, de la maladie et du viol quand ce sont des femmes…
Une ambiance bon enfant, hélas achevée vers 23 heures… Ce n’est pas Danjiri… Nous nous sommes séparés, et moi je me suis dirigé vers Shinjuku, direction le quartier gay.
C’est là que j’ai retrouvé Karim, donc, ce gars que je croisais dans le train il y a plus de 20 ans… Avant qu’il n’arrive, j’étais à ma 2ème bière, Masaru, ce gars rencontré il y a 2 ans, est entré dans ce bar de genre « marais-soho », rempli de gaijins et de gaisen (étrangers et chercheurs d’étrangers… c’est beau, la xénophobie…). Je l’ai salué. Après 10 mn, il me demande si je rentrais avec lui. Je crois que je n’ai jamais envoyé bouler quelqu’un de manière aussi brutale ! (en gros : écoute, je viens d’avoir 40 ans, je veux en profiter un peu…). Il est parti tout de go. De toute façon, il me plaisait pas… J’ai bien fait de dire non.
A peine parti, j’ai apperçu le français de la semaine précédente, ce gars avec qui je suis sorti il y a une dizaine d’années. Et puis Karim est arrivé avec son copain, on a bu et bavardé, et puis ils sont repartis. Un gars du style (« type ») du COX (trentaine cheveux courts, pour parler très rapidement) sort et me dit « au revoir » en français… Mais je le connais pas, ce type ! Je trouve alors ma vie extraordinaire ! J’ai envie de faire la bise à tout le monde. Il était environ 1 heure du matin.
Je me suis dirigé vers le sauna de la semaine précédente, moins alcoolisé, bien plus clair, et content de moi.
On arrive devant un immeuble dont le rez de chausser est un parking à l’air libre. Un escalier conduit à ce que les japonais appellent le 2ème étage (bref, le premier). On pousse la porte, on se déchausse, on va ranger ses chaussures dans un box, puis, on présente la clef à un monsieur qui la prend et l’échange contre la clef d’un vestiaire. On a bien sûr donné son ticket d’entrée retiré dans une machine. Vestiaire vaste, propre (on est au Japon, pas au Dépôt). On se déshabille, et en route vers l’étage du dessus. Là, c’est un sentô, c’est à dire un bain. On s’assied sur un petit tabouret devant le miroir et la ranger de robinets. Il y a du shampoing, du savon, des rasoirs neufs, des brosses à dents neuves, on a 2 serviettes : une pour se laver, l’autre, ben c’est celle qu’on garde autours du bassin, et on s’essie aussi avec. Après s’être lavé, on peut aller se baigner. Je suis resté au moins 15 minutes dans le bain chaud.
Cela faisait pas 5 minutes que j’étais dans ledit bain chaud jaccuzi que je vois un gars avec un tatouage et que je connais. Il se lave, se lève et viens vers le bain. C’était Nobu… Nobu et moi, on est sorti ensemble à Paris il y a 5 ans… Il a vécu 6 ans à Paris… On a bavardé, et puis il est reparti. Je me suis dis que décidément, à 40 ans, il ne pouvait m’arriver que du neuf… que finalement, je ne regrettais rien du tout. C’est bien, le bonheur…
J’ai tourné un peu à cet étage, un gars est venu me palper alors que j’étais dans le hammam. J’étais pas contre… un autre est arrivé, le gars a palpé aussi alors qu’il m’embrassait. J’ai apperçu celui qui venait d’arriver, je me suis cassé ! Un espèce d’américain gras… beurk. Le japonais était mignon, mais partager avec un monstre… MAIS CA VA PAS, NON ????
Je suis sorti du hammam, donc, la serviette un peu dérangée, et je suis allé me repasser sous la douche, puis je me suis enfermé dans le sauna sec. Là, on ne m’a pas dérangé… Croisé de très beaux garçons…
J’ai repris une douche, et je suis allé chercher mon yukata, des capotes (prudence…) et je me suis pris un café. Une grande salle avec des télés, des transats devant, et des gars qui dorment dessus. Au Japon, on dort très facilement…
J’ai rechangé d’étage et je suis monté au 4ème. Là, ce sont 4 dortoirs, un avec des télévisions, où on dort enfait,, deux dortoires très obscures, et un dans la mi-obscurité. Partout, climatisation, odeur de propre, on croise partout des types qui néttoient, balaient, etc…
Je croise un joli garçon, juste le style kawai que j’aime bien, grand, fin, cheveux bruns et des yeux tirés. Je le suis, il s’arrête… Bon, je vous raconte pas la suite, mais disons que les lits de ces dortoirs sont confortables et propres, qu’il faut veiller à utiliser un préservatif car ici ce n’est pas automatique. Il a d’abord refusé de me dire son prénom, et puis comme on restait ensemble, il est devenu de plus en plus calin, doux. Il me plaisait beaucoup, il était très beau, et j’ai pensé le lendemain que si je n’avais pas été qu’un simple touriste, j’aurais bien voulu le revoir. On a passé la nuit, le matin tous les deux dans les bras l’un de l’autre. Vers 10 heures des annonces commencent à passer, c’est l’heure pour ceux qui ont loué des chambres aux étages supérieurs, de sortir. En font sonore, Morning Musume, Utada Hikaru et, bien entendu, Hamasaki Ayumi avec son Fairyland qui consacre son grand retour cette année. Depuis mon retour, je ne peux entendre ce titre sans une vive émotion, la peau de Hideo repasse sous mes doigts et je revois son regard… buuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh…………………………..
Je lui ai proposé de revoir le ciel vers 11 heures. On a repris une douche, on s’est habillé, on s’est dirigé vers Le Café des Milles. Buuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh………………………………………….. On a bavardé, à un moment, il a sorti son tél, je me suis dit, oh non ! et puis en fait c’était pour me monter une photo de feux d’artifices. Plus il me parlais, plus j’étais malheureux. C’est lui qui a proposé qu’on sorte… On s’est séparé. C’est mieux de ne pas échanger ses coordonnées, j’ai pensé, parce que ça rîme à rien, je ne reviens pas avant un an… Je regrette, mais en même temps je ne regrette pas. Je lui ai juste recommandé de toujours mettre des préservatifs parce que nous deux ça a été limite quelques minutes… J’ai été étonné de sa réaction, très passive devant ce que je lui disais. J’ai été content d’avoir pris des préservatifs avec moi, en tout cas (FAITES EN AUTANT), je nous en suis trouvés encore plus beaux, je ne sais pas comment dire, mais je crois que Lestrade a raison, ce n’est pas qu’une question de protection, c’est vraiment une question de beauté… On s’est séparé, j’ai repensé à Grégor, cet Allemand il y a 10 ans, mais cette fois, c’est moi qui partait. Sexuellement, je suis « versatile », comme on dit, mais Hideo était extrèmement « lassif/passif », d’une sensualité introuvable chez un occidental, j’ai été absoluement survolté, je vous avoue, je porte la quarantaine en très grande forme ! Buuuuuuuuuuuuuuuu…………. Je regarde les mecs à Paris, pas un qui ne me plaise, beurk ! Enfin…
Je suis rentré très triste à Kyôtô, sûr cette fois de ne pas revoir la capitale avant longtemps, de l’autre côté de mes 12 mois au travail et à la fac…
JE DEDIS CE RECIT DE MA 4EME SEMAINE A HIDEO. ET A GREGOR AUQUEL IL M’A FAIT PENSER.
Laisser un commentaire