Vous m’excuserez de ne pas écrire, hein, je vous fais confiance !
Je suis assez occupé : le travail, bien sûr, mais surtout lire, lire, lire ! Une telle boulimie ne m’avait pas prise depuis très longtemps… Je fais dans le facile : des polars ! J’ai enfin lu des romans de Thierry Jonquet, auteur dont mon ami AtomicDog m’avait beaucoup parlé. J’ai lu un Daenincks aussi, et pendant qu’on y était, un Pouy. Je continue sur ma lancée mais disons que j’ai vite repris ma vitesse de croisière, c’est à dire 3/4 livres par semaine. Mais bon, comme je dis, c’est du polar et la lecture est facile ! J’ai aussi regardé la serie de Fantomas de 1913/14, restaurés à la fin des années 90. Autant la série avec De Funès dévoile un truand high-tech et inodore, autant le Fantomas du début du siècle est un personnage cynique, extrèmement sombre et n’ayant aucun respect pour la vie des autres ni même, finalement, la sienne. Juve est un commissaire à sa hauteur, qui fait de son combat une affaire personnelle. Pas drôle du tout. Extrèmement sombre aussi. Fandor est le beau gosse, journaliste aventurier. 5 longs métrages mis en musiques/sonorisés. Etonnant, ce témognage de l’avant guerre de 14 : en regardant de près, on voit les années 20, déjà : les femmes sans corset et le pied qui se dévoile, les grandes fenètres…. J’ai repensé à Martin du Gars, l’avant dernier tome des Thibaults, quand l’ainé devenu médecin et ayant hérité de l’appartement familial, fait des travaux d’aménagement : agrandir les fenètres et aérer ces pièces auparavant encombrées et sombres. C’est le 20ème siècle qui commence… juste avant que la guerre ne lui donne une tonalité plus grave…
J’en ai profité pour prendre des chansons 1900 à l’Institut. Beaucoup de nullités mais comme c’est touchant. J’imagine, dans 100 ans, on continuera de voir notre époque…
En tout cas, je remarque l’effet dévastateur des crises économiques : autant les années 20 sont aventurières, on explore les jazz, on écoute la Créole Joséphine, on danse sur des musiques de fous et les Avant-Gardes explorent des terrains nouveaux, Bauhaus, Dada…, autant des les années 30 c’est net, on se remet à chanter ces mélodies bien lourdes du début du siècle… Même la Russie Soviétique qui se voulait l’Avant-Garde absolue se noie dans tous les conformismes. Quand à l’Allememagne… En France, on sort les accordéons. Je ne peux pas m’empêcher de penser à notre époque, nos soifs de rétros et de nostalgies d’une France d’”avant”. La crise tue tout ce que le capitalisme n’a pas achevé d’uniformiser.
Vous voyez, ma façon à moi d’être au Japon, c’est de penser comme je le faisais à Paris. Je suis un Honnête Homme. Et je vous invite à en faire autant. C’est qu’il faut avoir un fichu caractère aujourd’hui, pour penser mondial, universel, et regarder la terre comme un seul et même pays. C’est drôle, mais ici, quand je croise un “étranger”, je suis assez réservé. J’agis “à la Japonaise”, c’est à dire que “on n’a pas gardé la fermentation du Tôfu ensembles”. Toutefois, j’ai donné mon premier sourire à un “étranger” la semaine dernière. Je sors du train à Ochanomizu, et face à moi, un Africain, sur l’autre quoi, on s’est retrouvé quasi nez à nez séparés par, disons 10 mètres. On a eu le même réflexe, on s’est souri. Et puis on est passé à autre chose.
Ici, temps de pouasse : il fait chaud mais nous avons glissé rapidement du printemps pourri à la saison des pluies.
Bon, je vous fais un post plus long un peu plus tard. Pour info, je vous informe que je suis désormais pour Ségolène Royal à 200 %. Ras le bol des manipulateurs d’interviews qui tentent de la faire passer pour ceci ou pour cela. Je vous invite, si ce n’est déjà fait, à jeter un coup d’oeil à son site, et de juger par vous même. Pour ma part, cela fait 15 ans que je fais le constat qui est dressé dans les 2 premiers chapitres de son livre (à télécharger en pdf, et à discuter dans les forums du site). Je suis pas d’accord sur tout, loin de là, mais le constat est juste et les références aux Social-Démocraties Scandinaves ne me laissent pas indifférent. Et le constat sur les 35 heures, c’est celui qui est vécu partout : les patrons en ont vraiment profité. Où je travaillais avant, pas d’augmentations de salaires et des vacances réglementées à fond, des horaires flexibles… et encore, c’était une grande banque ! Quand à l’insécurité, le langage était rude mais j’avoue partager cette idée que la guerre et l’égoïsme du libéralisme ont quasiment désocialisé des pans entiers de la jeunesse. Enfin…
Bon, j’ai le Japon autours de moi et je compte bien en profiter aujourd’hui aussi. A plus !
De Tôkyô,
Citoyen Universel
Suppaiku
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