Je me suis réveillé avec ce sentiment étrange d’avoir littéralement vécu ce rêve…
Dimanche, lundi et puis c’est déjà mardi.
Hier, il a fait très froid avec parfois un vent glacé qui soufflait, et puis il y a également eu une belle après-midi ensoleillée, une promenade au Gingaku-ji, le Pavillon d’argent, pendant lunaire du Pavillon d’or… Les mousses étaient lumineuses sous le soleil, l’air avait été nettoyé par les chutes de neige de la nuit. J’ai pris quelques belles photos qu’il faudra que je vous montre, je ferai cela à mon retour a la maison.
Sur mon vélo, je laisse filer mon imagination, des fois, je me dis que je ne devrais pas, que je finirai par avoir un accident, mais c’est plus fort que moi, ma pensée se déroule et s’enroule, projets, idées, c’est incroyable comme se retrouver libéré de la contrainte du travail libère l’esprit. Et puis toujours ce sentiment qui ne me perd plus depuis quelques mois, une sensation de « mais qu’est-ce que je fais là », quelque chose dont il faudra que je vous parle, une pensée toute salvatrice peut-être, de celle qui ouvre des pistes de travail, mais oui, une sensation qui ne me quitte pas.
Il y a deux jours, j’ai fait un rêve étrange au gout prégnant, assez incomprehensible mais vivace, vivant. J’étais à Paris, un Paris au ciel tranchant, il faisait beau, je roulais dans un taxi ou un bus conduit par Thierry C., un ami de Rodrigue D. Je ne sais pas trop pourquoi c’était Thierry qui conduisait ce bus-taxi, mais il était bien la, et nous filions vers La Defense ou les Champs-Elysées le long de la voie Georges Pompidou. J’apercevais les Tuileries, et puis au milieu des voitures, il y avait une manifestation de Act-Up, je reconnaissais Rodrigue et d’autres gens, c’était une manifestation particulière, tout le monde s’affairait de manière très précise, et mon bus filait à toute allure, je regardais la manifestation, c’était comme si chacun faisait ce qu’il avait à faire, et moi, mon rôle était de filer à toute allure vers je ne sais trop quel endroit, Thierry se retournait parfois comme pour s’assurer que j’étais bien là.
Et je me suis réveillé avec ce sentiment étrange d’avoir littéralement vécu ce rêve…
J’aime me souvenir des rêves, mais plus encore j’aime les rêves qui me parlent, ceux qui tentent de me dire quelque chose de moi, du monde, ceux qui font parler mes intuitions. Pourquoi cette manifestation d’Act Up, et pourquoi précisément celle-là, qui revêtait quelque chose d’unique, et pourquoi mon rôle à moi était de la précéder à toute allure vers ce but assez imprécis mais qui ne pouvait être que son point d’arrivée, et pourquoi ce sentiment de précision dans les détails, ces gestes minutieux dans la préparation, et pourquoi était-ce Thierry que je connais si peu…
Le soleil brille par intermittence. Il va être l’heure de sortir…