C’était l’an dernier. C’était prévisible. C’était annoncé. 100000 lits supprimés en 20 ans. Des hôpitaux fermés, notamment ceux de taille moyenne. Disparition de maternités. Plus de dispensaires ni de centres de santés municipaux. Un quasi gel des recrutements. Des infirmières qui font du secrétariat. Des externes qui font des heures supplémentaires gratuites. Des médecins de garde débordés entre urgences et consultations.
Une « rationalisation des coûts » qui n’est ni rationnelle, ni compréhensible en terme sanitaire. Un bon système de santé est un système généralement vide à 50%, qui maille tout le territoire en unités moyennes, avec de petites unités de quartier pour les petits bobos (dispensaires, centres municipaux), qui isole les services de maternité et de pédiatrie du reste du système des hôpitaux pour protéger les petits et les femmes enceintes. Généralement vide à 50% pour pouvoir faire face, en cas d’épidémie de grippe, de canicule, d’une catastrophe (attentat, incendie, etc) ou bien comme en ce moment à une pandémie, sans être débordé ou en tout cas ne pas l’être trop, avec un personnel prêt et non pas sous tension.
Un bon hôpital, c’est un hôpital relativement vide avec du personnel soignant. Pour être prêt à éventuellement être plein.
Ça a longtemps été comme ça. Jusqu’aux années 2000.
L’an dernier, désespérés, les soignants se mettaient en grève dans l’indifférence du gouvernement qui au contraire a continué sa politique de « rationalisation », c’est à dire faire plus avec moins.
Le gouvernement, pas seulement celui-là mais également les précédents, devra répondre des résultats de cette politique.