Ce week-end, les japonais sont sortis en masse. Même les vieux. Malgré l’appel à ne pas aller picniquer sous les cerisiers, ils étaient nombreux.
Je vois des touristes blancs. Je dis blancs parce que je ne sais pas d’où ils viennent, parmi eux il y a quelques noirs donc ne n’est pas une couleur de peau, c’est une couleur d’espace de civilisation. Comme tous ceux qui viennent de là bas, là où le virus circule sans limite, ils ne portent pas de masques et ne respectent pas la demande des services d’immigration de ne pas prendre les transports en commun.
Je suis dans le métro. Je porte mon masque. J’évite de toucher quoi que ce soit. J’ai mes lingettes alcoolisées. J’ai ouvert une fenêtre, deux autres sont ouvertes, c’est bruyant mais l’air circule. Je vais au travail.
Je suis terrorisé par cette apparence de normalité que nous entretenons dans le silence glacé du tatemae. Je suis terrorisé car je sais qu’il rôde.
Je suis terrorisé mais je me fais confiance et je fais ce que je dois faire.
J’ai peur.
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