Aujourd’hui, c’était la Saint-Valentin. Je suis frustré, pour tout dire, et je me pose des questions sur Takeshi… Sur ma relation, sur la distance, sur le temps qui passe, sur la réalité de ses sentiments, sur la réalité des miens. Ce n’est pas facile, d’être aussi éloignés que nous le sommes, d’avoir vécu les malentendus que nous avons vécu et de poursuivre ainsi comme s’ils n’avaient jamais existé. Takeshi n’est guère bavard sur ces sujets, je ne sais quoi trop penser. Bref, j’ai de terribles moments de doute. C’est aussi un peu ma faute, attendre, toujours attendre. Mais j’aimerai aussi de temps en temps un petit signe… Je crois que c’est cela, la distance, la séparation… Et le poids de notre histoire respective. Pour la première fois depuis longtemps, j’ai fini par me laisser aller, par me détendre un peu, j’ai accpeter de me donner, de recevoir, et je me sens maintenant extrèmement vulnérable, fragile. Je pense que je sors un peu de cet état, mais je m’ys suis installé car il est très confortable, c’est un état d’inaction, d’inutilité, parfait pour jouer à la vistime.
J’ai cette nuit envoyé à minuit pile une petite photo arrangée par mes soins.
Je l’ai agrémentée d’un petit commentaire sur cette journée. Levé, je lui ai envoyé un autre petit mail gentil. A chaque fois il a répondu, et quand il a trouvé de retour de son travail son cadeau de St Valentin, il m’a envoyé un mail de remerciement… Cela dit, je ne trouve pas de place à des sentiments dans ses mail. On dit merci à ses copains, à ses amis, à ses parents aussi. Ma boîte aux lettres, elle, est restée désespérément vide… Et je n’ai reçu aucun mot un peu gentil…
On peut accepter cela d’une personne avec qui on est, et je crois aussi que c’est quelque chose que j’aime bien chez lui, ce jmenfoutisme pour ce genre de truc. Mais à 10000 km de distance, avec mon examen sangain dans la semaine, ça me démoralise… Et j’en arrive à me demander si à défaut d’être aimé, je ne suis pas plutôt rangé dans la catégorie des options, qu’on met de côté au cas où…
Plus d’une fois j’ai eu envie d’abdiquer, comme samedi où il ne m’a pas écrit et où je me suis dit, c’est bon, il m’écrit pas, j’ai des trucs à faire, je suis sorti, bibliothèque, amis/restau/dorama, et puis Yoshinobu au Centre ville pour de la conversation. Et puis vers 19h, un coup de fil de Takeshi, un peu inquiet parce que je ne lui avais pas envoyé de mails dans la journée… Il est extrèmement égoïste, peu communicatif mais finalement je découvrais une énorme inquiétude, mes mails le rassurent… Rentré, d’ailleurs, chez moi vers 20 heure ce samedi, il me rappelait plus tard (22 heures) car je n’avais pas répondu à son mail plus tôt…
Je n’ai pas de mal à croire à la symétrie de nos sentiments, où parfois l’un, parfois l’autre doute de l’autre, et puis se trouve démenti, une fois un appel impromptu, une fois une carte postale inattendue… Combien de temps endurerons nous ce calvaire avant de penser qu’il y a quelque chose d’absurde dedans. Ou plutôt car je suis certains que nous y pensons tous les 2, à cette absurdité qui guette, le jour où ce ne sera plus une pensée, mais un geste, une décision. Bah, la Saint Valentin passée, nous allons peut être dépassionner cela… jusqu’à ce qu’il trouve son colocataire et que je commence à me ronger de jalousie, de doutes, de douleurs.
Le plus étonnant en tout ça est en même temps ma très grande indifférence… C’est à dire que ma décision de vivre un temps au Japon est indépendante de lui, sans lui je me conçois très facilement avec un autre… Je ne cherche pas à le posséder comme j’ai longtemps fait. J’ai juste eu le sentiment d’être extrèmement proche et famillier avec lui, et je sais que ce sentiment a été réciproque. En général, les mecs me font tellement chier…
Mais bon, c’est une déprime de chômage, de jet-lag, d’après voyage, d’éloignement… Ca fait beaucoup ! Alors me revoici avec mon blog, relooké. Et recomposé puisqu’on y trouve également réuni mon Blog japonais d’octobre novembre… Avec un peu de patience, vous y trouverez quelques notes de mon séjour de décembre janvier, à leurs dates respectives… A vous de fouiller quand vous constaterez la présence de « janvier 2005 » dans les archives…
J’ai revu beaucoup de monde depuis mon retour : Maria, enceinte. Fréddie, malade mais pas abattue comme elle a déjà pu être. Nicolas, enforme malgré la crève et pas encore parti à Marseille. Stéphane, Véronique et les demoiselles Héléna et Emilie. Alain, au retsau lors d’un de ses très rares passages à Paris. Carlos, au restau. Olivier Arezki hier devant un café. Thomas et Olivier « rasen » pour nos dorama, chez Kunitoraya samedi midi… etc, etc…
Bien, il ne me reste plus qu’à vous faire partager ma vie intéressante et palpitante, sous la forme d’un compte à rebours à suspens… Disons que « J », ce sera le 1er septembre 2005. Maintenant, on verra bien…