Je viens de terminer古都 (koto / la vieille Capitale / simplement et judicieusement traduit Kyôto en livre de poche), l’adaptation télévisée ドラマスペショール du roman de 川端康成 / Kawabata Yasunari. Pour une fois, je me suis pris à apprécier 上戸彩 / Ueto Aya, même si elle continue de m’agacer un peu…
J’aime beaucoup cette histoire, et voir, comme dans le roman, la ville traverser le temps à travers ses saisons m’a rendu nostalgique et révise mes projets japonais… En effet, à moins d’y partir travailler, ne serait il pas plus judicieux de travailler une année – je reprends du service à BNP Paribas le vendredi 1er avril – et ainsi économiser suffisament pour partir au Japon en avril 2006, à Kyôto précisemment, afin d’y rester le printemps, l’été, et goûter l’arrivée de l’automne… d’avril à octobre… avec un petit séjour intermédiaire, de retour en France, par exemple, histoire de dire bonjour à mon médecin…
Je peux toujours regarder des images de Tôkyô et ressentir comme une nostalgie pour cette ville électrique et excitante. Mais à regarder Kyôto, ses couleurs, ses teintes de verts, me reviennent ses goûts -le thé, le Tôfu-, ses sons et ses silences -cours d’eau, jardins, oiseaux, criquets, grillons et cigales… -ainsi que ses odeurs… et soudain ce n’est pas de la nostalgie, mais un manque, un manque cruel, et je me prends, en repensant à ses temples, ses sanctuaire et son rythme nonchalant, à m’être laisser tenter par Tôkyô pour ce séjour improvisé de fin décembre, et d’avoir oublié ma Capitale, Kyôto…
Ce n’est pas grave, il me fallait cela, et j’avais besoin d’autre chose… peut-être. Mais maintenant mon avis est fait, et c’est à nouveau Kyôto que je désire retrouver. Parout il y a des capitales et leurs provinces. Aux unes le pouvoir et le rythme, aux autres la nonchalance et la bonhommie. Mais aussi aux capitales la concentration, une sorte de pédanterie et aux province ce ringardisme souvent insupportable au milieu du rien, de la campagne. Kyôto est la ville parfaite, idéale. Beauté architecturale des grandes capitales, tranquilité et nonchalance de la province, et même un certain snobisme de provinciaux qui n’ont pas à se la jouer pour exister. On rêve de voir partir notre capitale vers Lyon ou Bordeau pour enfin savourer la tranquilité et l’architecture de Paris, débarassés de leurs snobs, et des « d’la night’…
Takeshi ne m’a rien envoyé pour la Saint Valentin, ne m’a rien répondu à un petit mail concernant ma visite à l’hopital de vendredi mais m’a en revanche beaucoup parlé de son problème d’argent concernant son appart… Il m’a même demandé si je pouvais l’aider. La page est tournée, bien sûr, de mon côté ! Du siens, je m’en moque complètement ! Les gens ont les problèmes qu’ils veulent bien avoir, moi, les miens me suffisent bien largement, et comme il ne partage pas les miens…
Dehors, il neige. Il refait extrèmement froid depuis quelques jours. Bah, on est encore en février… Je devais aller au cinéma avec Carlos, ce midi, mais entre le froid et de terribles courbatures dans le dos, j’ai renoncé et envoyé un sms pour me décommander. Grippe ? Je ne sais pas. Ca me rends parano, comme toujours… Mais à mon avis, ‘avoir passé beaucoup de temps assis cette semaine n’a pas aidé. J’ai en effet « avalé » リング / Ring, le dorama (12 épisodes) ainsi que 翔太の寿司 / Shôta no sushi, un dorama (17 épisodes) très sympa, un gars qui apprend à faire des sushis… Rien que ça ! Petite remarque en passant, je suis assez lassé par les sous titres… Bref, cette semaine, j’ai été assez devant la télé, je ne crois pas que cela soit très bon… J’étais déprimé, pas envie de sortir de la maison… Bof, pas grave, c’est passé. Cette histoire à distance me plombait littéralement. Je m’en libère. Advienne ce qui doit arriver est enfin redevenue ma devise. Pour le reste, je ne m’occupe que de ce qui me laisse prise…
J’ai donc recontacté BNP Paribas après que mon ancienne collègue Odile m’eut informé que ma « remplaçante » avait été virée. Je retourne donc à Sofia en avril. Libéré du soucis travail. Par ailleurs, j’ai reçu un mail de confirmation après avoir envoyé il y a deux semaines un dossier de candidature pour un poste d’enseignant à Tôkyô. Bien sûr, cela m’intéresse, mais à choisir, je préfèrerait NOVA, s’ils pouvaient plutôt me proposer un poste à Osaka. Moins de risque sismique, mais surtout très grande proximité de Kyôto. 26 minutes en express (15 mn en Shinkansen) et Nara, 30 mn en express.
On verra bien. J’attends les résultats du JLPT cette semaine.
Bon, bref, je suis flagada de ma très grande passivité depuis un certain temps (mon retour en janvier ? mon retour en novembre ?), mais les choses avances et je retrouve mon chemin ! Je crois vraiment qu’en fait, je ne suis pas encore tout à fait rétablit de Kyôto… Pour la première fois de ma vie, j’ai eu la sensation que le temps s’était enfin arrêté. C’est à dire que mon temps à moi ne comptait plus, que seul existait le temps réel, celui de la ville, de mes promenades, et que je n’avait nulle bataille à mener pour gagner du temps, ralentir les temps, penser le temps. A Kyôto, j’ai laissé la ville prendre place en moi.
J’avais les yeux et le coeur grands ouverts.