Un bouddha, dans le Toshogu
On s’est retrouvé le matin, distants d’abord l’un vis à vis de l’autre mais sans agressivité, et puis ça s’est vite réchauffé. Il y a encore trop de petites choses que nous partageons pour ne pas céder finalement, et nous rapprocher. La journée fut donc plaisante sans se forcer, naturellement.
Ce qui nous a rapidement rapproché sont ces prèches obligatoires subis dans chaque temple et sanctuaire : c’était Ôbon (la fête des morts) et les « prêtres », « bonzes » et guides y allaient à coeur-joir pour qu’on achète gri-gris et colifichets protecteurs contre les forces du mal (bouddhisme) ou attirant les esprits bienfaisants (shintô), ouvrant les portes sacrées de la félicité et fermant celles des enfers putrides (exclusivité du syncrétisme de Nikkô, ce côté ramasse-tout… enfin, c’est mon opinion).
Une horreur, je me serais cru à Lourdes, pour un peu. Et encore, je ne pense pas que ça aille jusque là. Ici, nous avons été encadrés, guidés et les tentatives de décervellements étaient permanentes : il nous a fallu une heure pour échapper à notre guide ! D’autres touristes, comme nous, souriaient en attendant de pouvoir, enfin, échapper au discours pour pouvoir, enfin, regarder ces objets pour lequels nous avions payé un droit d’entrée… Les marchands du Temples, je vous dis…
Asakusa, le soir… quel calme…
Nous sommes rentrés le soir vers 21 heures à Asakusa : il faut, le soir, près de 3 heures pour revenir de Nikkô à Tôkyô… Nous avons mangé dans un restaurant chinois, très bon ! Et puis nous sommes rentrés chez moi. On plaisantait : nous n’avons pas une seule fois évoqué cet épisode du dimanche soir, en tout cas pas vraiment jusque vendredi soir, par email…
Il y a donc eu des hauts, quelques bas, comme quelques braises mal éteintes mais dont, pressentant leur présence, nous nous sommes méfiés avec attention…
Nikkô me laisse le souvenir d’un horrible gavage religieux au milieux d’une forêt magnifique et entouré de temples ou sanctuaires dont ledit gavage m’a empêché de ressentir pleinement la beauté. Peut-être y retournerai-je cet automne… La journée fut agréable.
De Tôkyô,
en pleine récapitulation antidatante,
Suppaiku