Nara, 1ère partie

Dimanche, c’etait Nara. Parti de bonne heure sous un soleil deja bien fort, je suis arrive dans cette ville habituee au tourisme et qui s’apprete d’ici la fin du mois, et pour 15 jours, a presenter ses « tresors nationaux »>
Pas grand chose a dire : du tourisme (et du plaisir) pur(s). Tofukudo et son musee et sa pagode et son pavillon sud octogonal, des bouddha, toujours plus grands, dores, anciens, une population toute de pietes, des vieux, chapelets a la main, et le soleil, encore ce soleil dans ce ciel bleu, de la vegetation bien sur mais peu en jardin comme a Kyoto, et puis bien sur les biches du Parc National, hop, on leur donne de petites galettes a JPY150 le paquet, elle sont agressives et ne nous regardent finalement que comme des trucs vivants qui donnent a manger.
Et puis le Todaiji, ses 2 portes dont une vraiment impressionnantes, leurs gardiens, geants de bois qui protegent le bouddha des vents mauvais, et puis le pavillon lui meme. Je n’ai pas trouve le grand bouddha specialement beau, juste impressionant, en revanche les 2 niyorai qui l’encadrent ainsi que les 2 Dieux protecteurs de la Loi sont magnifiques, extremement fins. C’est une construction et un Bouddha qui ont beaucoup soufferts (guerres civiles, incendies…). Le Bouddha, maintes fois restaure, a perdu toute finesse. Le batiment, en bois bien sur, a ete reconstruit aux 2/3 de sa taille originelle.
L’allee, le pavillon ont toutefois une tres grande grace. Odeur d’encens, foule, ablutions de purification…
Promenade encore et alors que le soleil declinait a l’horizon dans un ciel rougissant, je me suis dirige vers Nigatsudo, un temple qui domine la ville de Nara, ou une foule peu nombreuse attendait le coucher. Le temple est tres beau, bati sur pilotis a flanc de montagne, et abrite une tres belle fontaine pour les ablutions.
Je suis parti, sous un ciel rougi, et j’ai continue ma route jusque tres tard dans la nuit (au sens japonais, soit 19h00…), au milieu de la foret, entre les biches et les malicieux tanukis croises en route, photographies quelques edifices eclaires comme ce magnifique et delicat Pavillon qui se reflete delicatement dans l’eau du grand lac, au milieu du bois (par la, ce n’est plus une foret mais un bois, controle et civilise, amenage). Dans la ville de Naramachi, je me sui arrete et ai mange un buta (porc) okonomiyaki (sorte de grosse crepe fourree de legumes) vraiment delicieux, accompagne bien sur de nama-biru (biere blonde). Il fallait bien rentrer, ce que je fis par le train de 20h19, ligne Kintetsu Nara. Simple, tranquile, ce fut Kyoto 40 minutes plus tard, et mon velo…
Croise en route des americains bruyants : un groupe de 3 qui brulaient les feux rouges a velo, parlaient fort, et d’autres qui occupaient le trottoir et se font explose de rire d’un « douzo » moqueur quand j’ai sonne : j’aurai du repondre « pauvres nazes » comme je l’ai pense a ce moment la. Ils se croient tout permis. D’ailleurs, ce sont quasiment les seuls clients du MacDonald de Karasuma-Marutamachi… A l’hotel, il y en a qui parlent elctions. Je suis effare par leur representation du monde : il y a « eux » et les autres. Je crois que leur vrai probleme est qu’ils ne se rendent pas compte de leur propre puissance, de leur pouvoir…
En tout cas, en tant que touristes…
Il y a des polonais a l’hotel. Un concert y est prevu avec une soprano japonaise. La musique commence a me manquer.
Devant le Tofukuji, un vieux japonais m’a accoste. On a bavarde, il m’a fait ses recriminations sur les jeunes Japonais qui ne pensent qu’a l’argent, qui n’etudient pas, qui ne s’interessent a rien et qui bachotent pour aller faineanter dans des universites qui coutent plein d’impots afin de gagner plein d’argent dans des grosses entreprises, et qui passent leur temps a s’envoyer des mails a la place d’ecouter leur prof… Un ancien professeur, retraite. Je lui ai dit que c’est un peu partout pareil… Rigolo, comme rencontre. Un gentil monsieur qui voulait causer un peu anglais, peut etre parler bouddhisme, je sais pas, et qui s’est retrouve a me parler japonais, avec l’accent du Kansai et un debit… Il a recemment repris des etudes d’economie, parce que c’est a son avis la matiere aujoud’hui la plus importante. Il m’a dit apprecier Quesney, les phisiocrates… Je lui ai dit que j’avais moi meme beaucoup apprecie les economistes francais du XVIIIeme siecle. Et puis il m’a conseille des sites sur Nara. J’ai ainsi appris que son fils avait ete en classe avec Kawase Naomi, mais qu’il n’avait jamais vu ses films.
Bon, je dois profiter du dernier jour de beau temps avant la fin de la semaine : le typhon 23, s’il epargne le Japon, ne va pas passer par Taiwan (sa direction) sans faire remonter ces courants humides dont un anticyclone nous protegeait… Allez, bonne journee.

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