Première soirée avec Kaikai dans mon appartement, ambiance camping, le soir de mes 41 ans. juste après être allé visité le IKEA de Funabashi. Incroyable comme IKEA est ici une sorte de délivrance face à ces objets de qualité médiocre que l’on trouve chez MUJI. Je crois même pouvoir affirmer sans me tromper qu’IKEA est moins cher au Japon qu’en Europe.
Mon quartier me plaît bien, mon appartement aussi. Même si Kasai est excentré, cela reste très raisonnable et je peux me rendre à mon travail en 45 minutes de vélo ce qui reste somme toute raisonnable. Ce que j’aime le plus, à Kasai, c’est revoir le ciel. Cela me faisait un peu cette sensation, à Londres. Je crois que le manque de beauté architecturale, ces néons omniprésents le soir (qui sont au demeurant un des chermes de Tôkyô), tout cela créé une sorte de fatigue nerveuse que seul la tranquilité des quartiers excentrés apaise véritablement.
IKEA, à Funabashi. Une révolution, ici ! Les foules s’y pressent et lors de ma visite en pleine semaine, à la foule ravie, enchantée qui se pressait de « kawai » en « chou kawai », je ne doutais pas qu’il s’agit bel et bien d’un succès à l’opposé de l’échec retentissant de Carrefour. Ici, on trouve tout ce que l’on peut attendre de l’Europe. C’est ce que les clients recherchent. Chez Carrefour, la déception fut grande car l’organisation du magasin « à l’Européenne » se doublait d’une « quasi » absence de produits Européens. Les Japonais n’ont pas bien compris. IKEA est le symbôle même de la tentation du Japon : être un pays occidental comme un autre.
J’eu certe préféré l’ouest, plus jeune, mais mon quartier est agréable, près de la baie de Tôkyô. Ainsi, franchissant le grand pont suspendu qui passe sur la rivière Ara, je profite du vent marin, de son odeur et de sa vigueur. Cela aussi, ça m’a aidé à choisir d’habiter ici. Ma première sensation fut ainsi le métro, devenant aérien, puis la baie, fantastique ouverture, clarté.
Depuis un mois, il n’y a pas grand chose de changé, hormis, donc ce déménagement qui m’installe un peu plus dans mon nouveau pays. J’y trouve mes repères et mes habitudes, mon train-train quotidien, tout ce qui m’est nécessaire pour crééer. C’est intéressant de voir à quel point la gaijin house ne me correspondanit pas, je m’y sentais en transit, provisoire. Je suis et je reste un fils d’immigré : c’est important, pour moi, au fond, de me sentir posé, installé, même si c’est aussi quelque chose que je me suis longtemps refusé.
Nouveau quartier, nouvelles promenades. En fait, l’éloignement a du bon. Je saute sur mon vélo et me voilà traversant tous ces quartiers délaissés de l’est. Par ici, la mer se fait plus présente. Les rivières, les canaux sont nombreux, la ville basse, celle des marchants et même des pêcheurs est encore visible par endroit. C’est moins riche mais plus tranquille et des morceaux du Japon d’après guerre sont encore visibles. Il y a aussi de fantastiques parcs, immenses comme celui qui borde le Musée d’Art Contemporain.
J’ai tout fait moi même, pour m’installer ici. Electricité, gaz, internet. Il a fallu appeler la Hotline de Yahoo (mon fournisseur ADSL), ce fut un peu difficile (c’est un call center, le gars répétait tout au moins trois fois pour une fois répéter (particule finale : ne), puis une autre fois pour la vraie validation (fini par deshou ka) puis, après validation il a tout répété. J’avoue qu’à la troisième validation, j’ai patiné et je lui ai demandé de répéter (je ne comprenait pas ce qu’il voulait, à tout répéter comme cela). Il s’est excusé de ne parler que japonais (sic) et il a tout recommencé. Je me suis alors rappelé de CORTAL et j’ai acquiessé à tout ce qu’il demandait. J’ai pu raccrocher), mais j’y suis arrivé. Un agent du gaz est venu et j’ai enfin reçu hier ma première facture d’électricité qui me confirme que Sakura House sont vraiment des voleurs.
Promenade à Enoshima et Kamakura, dimanche. Mon premier dimanche libre depuis mi-février. Une promenade agréable (album à venir)
Dans mon quartier, il y a plein de supermarchés et même une sorte d’hypermarché, JUSCO. Je dis une sorte car c’est très différent tout en étant similaire. Hormis le fait que c’est bruyant (des magnétos diffusent des pubs dans chaque rayon, en boucle, une horreur !), il y a des magasins dans le magasin. Cela étant, passé un certain étonnement, cela ressemble quand même à un supermarché de chez nous, bref, on y trouve tout. C’est moins cher qu’à Kagurazaka, et les promos sont un peu à l’anglaise : des lots avec une partie de « gratuit ». J’ai un congélateur, cela est donc intéressant. Ceux qui me connaissent le savent, je suis un malade des supermarchés. J’adore mon JUSCO !
L’actualité française me semble lointaine. Vers chez nous, c’est l’essai nucléaire de la Corée du Nord qui nous inquiète le plus. C’est que c’est 500 kilomètres de chez moi… Ou alors le nouveau premier ministre, Abe Shinzô. Nos tremblements de terre, réguliers ces temps-ci (j’ai pu tester le côté « élastique » de ma maison il y a trois jours) ou ces typhons immenses qui heureusement dévient tous vers le nord en nous frôlant.
Cela étant, si je puis me permettre et comme la campagne interne au Parti Socialiste a commencé, je vous reconfirme mon choix avec ma première « affiche/fond d’écran » (cliquez pour agrandir) . Je réitère mon soutien à Ségolène Royal. La fleur n’est pas un hazard bien évidemment, je l’ai photographié dans un magnifique jardin de Kamakura.
Bonne journée, de Tôkyô
Suppaiku
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