Le printemps en vue

L

la vidéo : chez moi, le jeudi 16 mars 2006. En fond, Barbara, en allemand (lien casse, 6 fev. 2016)

Un nouveau lit, c’est le début d’une nouvelle vie…

Je continue de m’installer tous les jours un peu plus. Mardi dernier, je fonce chez MUJI après le travail. JE VEUX UN LIT À MOI, marre du lit de la gaijin house, ce futon applati qui a servi à d’autres. J’ai acheté mon futon, bien moelleux, avec une couette légère, en plumes, un bon gros oreiller, des draps à moi…
C’est incroyable comme cela me fait du bien, ce confort nouveau. Tout à l’heure, sous ma douche, j’ai eu un flash de lucidité. J’ai vu ma salle de bain. J’ai vu chez moi et j’ai ressenti que j’étais bien là, à cet instant. Les « analysés » me comprendront, les autres aussi, peut-être. Disons qu’avec l’analyse, j’ai pour la première fois ressenti dans ma vie la profondeur du moment présent, son aspect « présent ».
Bref, j’ai vu ma salle de bain, et en regardant ma chambre après, j’ai vu ma chambre, et j’ai compris et mon appartement et ma vie. J’ai 40 ans et ma vie est géniale : j’ai désormais la vie auquelle j’ai toujours aspiré. Je crois que l’on peut appeler cela être heureux. Ouf…

Samedi dernier. Je demande à Jun-Kaikai de s’arrêter devant le Jinja où nous venons de rentrer, en plaisantant sur l’aspect désolé du jardin pourtant assez grand à côté de la Tour Mori, comparativement au minuscule et pourtant délicat jardin de ce jinja. Il sourit, je fais la photo. Peut-être d’ici peu arrêterai-je mes auto-portraits pour privilégier ses portraits… je ne sais pas. Cela fait un mois, désormais.

Le temps passe rapidement et doucement à la fois, je ne me sens pas pressé. Hier j’ai regretté que le travail m’empêche de voir plus la ville, mais c’est comme cela, et ce n’est pas très grave.
J’aurais pu, après le travail, foncer à Shinjuku, à Ebisu ou n’importe où ailleurs, mais il faisait si froid… Le printemps arrive. Je suis rentré. J’ai tout le temps d’apprendre le Japon…

Telle une ombre fujitive qui se dérobe aux regards les plus insistants, Momoko est passée sans se faire remarquer, un froissement de kimono, déjà la foule anonyme de Ginza l’avait aspirée, à jamais… Momoko, où te caches-tu donc ?

Aujourd’hui, beau temps sur Tôkyô. Et demain c’est le printemps…

De Tôkyô,
avant de profiter du soleil,
Suppaiku

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