Impression de rentrée. Le climat s’y prête fort bien. Le typhon numéro 12, qui a progressivement détourné sa course initiale et se dirige désormais plus à l’ouest du pays, remonte désormais vers nous les vents chauds du Pacifique : la chaleur est étouffante, humide. Une alternance assez inhabituelle de grand soleil et d’averses brutales, un vent inexistant : on sent bien que l’été est terminé et que désormais le temps est au changement. Au Japon, cette période de l’année ressemble beaucoup au début du printemps en France, cette grande instabilité que nous appelons giboulées et qui au Japon constitue en soi une saison, la saison des typhons. Certaines années, plus d’une trentaine balaient la région, et une bonne dizaine traverse l’archipel. Un mauvais moment à passer, avec ses vents violent, une pluie diluvienne et puis, une fois passé, un soleil radieux, un air clair et lumineux. Ainsi rentre t-on dans l’automne par chez nous.
Mais aujourd’hui, alors, quelle chaleur…
La rentrée, c’est un moment propice aux changements, aux décisions, aux nouveautés. Cette saison est en effet un peu ma saison.
Beaucoup de gens prennent des résolutions en janvier, avec la nouvelle année. Moi, c’est au coeur de l’été que mes désirs nouveaux et mes intuitions prennent corps. Je suis un enfant de septembre, et j’adorais l’école. Je garde la nostalgie des nouveaux cahiers et de la promesse de rencontrer de nouveaux copains, de retrouver les anciens, d’apprendre et de faire des choses nouvelles. Ces dernières années, ces sentiments s’étaient émoussés, trop de soucis. Mais incroyablement, cette année, j’ai dès le mois de juillet pensé à septembre, avec une sorte d’agenda dans la tête de toutes les choses à faire.
Mon blog, vous l’avez certainement compris depuis un certain temps si vous me suivez, ne me donne pas satisfaction. La grammaire est ici importante, je n’ai pas écrit le « de ». J’éprouve un vrai plaisir à y écrire, c’est un rendez -vous intime et secret dont je décide de l’heure, des contours et des termes, un sacré privilège. Mais ce blog, je veux dire par là l’objet, ne me satisfait pas. Je n’ai pas une seule facette, je suis quelqu’un d’assez complexe, en fait, un peu touche à tout. Un blog est un espace trop petit, j’y étouffe.
D’où ces deux autres blogs en lien, le Blog de garçon, projet d’avant le séisme et qui était sensé satisfaire mes passions de fille. Et ces mélanges, un regroupement d’écrits que j’aimerais isoler pour en faciliter l’accès, pour publier.
D’où aussi les deux noms de domaine, l’un suppaiku, l’autre à mon vrai nom. Ces deux domaines marquent d’ailleurs ma propre évolution, ma mise en lumière. Suppaiku, quel nom étrange, quand on y pense, pourquoi donc continuer ce pseudo qui date d’il y a si longtemps, de l’époque d’« internet ». Je signe désormais de mon prénom, mon nom n’est plus un secret.
J’ai commencé à tourner autours du pot il y a un an et demi, rappelez-vous le blog WordPress. Ce n’était pas une mauvaise idée. Ce qui ne l’était pas, c’était d’avoir hésiter à franchir le pas pour un vrai blog WordPress, c’est à dire, pour un vrai site qui me donne la place qui m’est nécessaire.
De la place pour mettre en valeur mes photographies, par exemple. De la place qui me permette de passer du temps à en développer quelques unes avec soin, et écrire à leur sujet. Pour vous, une grande facilité d’accès, pour moi la promotion de mon travail photographique et la possibilité de le regarder, vraiment, comme une activité professionnelle. De la place pour publier mes nouvelles, aussi. De la place qui me permette de publier ici un texte politique destiné à rester « hors du temps », donc hors blog, et là une nouvelle destinée, elle aussi, à être accessible à tout moment donc, là encore, pour vous un accès aisé à une plus grande variété de textes pour vous, et pour moi la promotion de mon travail d’auteur, puisqu’il faut bien appeler les choses par leur nom.
C’est que s’il est temps de dire au revoir (je n’ai pas écrit « adieu ») à Suppaiku, il est temps aussi d’essayer de vivre de mon travail, et au moins en tirer une certaine reconnaissance. Or, pour grandir, je me sens un peu comme mes plantes vertes : le pot est trop petit, mes racines ne peuvent plus me nourrir convenablement. J’ai besoin d’un pot à ma taille, et après avoir essayé, réessayé, réfléchi, repensé en long, en large, en travers bref, tourné autours du pot, j’ai compris qu’il me fallait le changer, et opter pour un pot beaucoup plus grand. Ce n’est pas d’un blog, dont j’ai besoin, c’est de mon propres site, avec mon blog dedans. Pour vous donner une simple idée, je possède 65.000 photographies du Japon, elles m’encombrent presque, sur leur disque dur, elles prennent la poussière. J’aimerais qu’elles aussi, ou pour le moins un certain nombre d’entre elles, paraissent en pleine lumière.
Bien sûr, faire un site web n’est pas une chose facile, mais je suis bricoleur. Enfant, je lisais Pif Gadget. Quand autrefois modifier un templates sur Blogger était un vrai supplice, je réinstalle une lightbox, je supprime la barre Blogger ou je renvoie les liens vers une nouvelle fenêtre en moins de 5 minutes.
La difficulté, quand on crée un site n’est pas son design, c’est son ergonomie. C’est le pot.
Bien entendu, on peut faire à minima, mais présenter des photos est assez difficile. J’ai trouvé un très beau template, pas très cher, écrit en html5, c’est à dire consultable sur un iPhone ou un iPad. Très beau, complexe mais très simple. Je pense avoir trouvé l’hébergeur, une partie assez délicate dont justement Blogger nous épargne. Je pense avoir compris l’installation. Si vous avez quelque conseil, c’est le moment!
Ce qui en fait retient maintenant mon attention, c’est l’ergonomie, comment, où je vais mettre tout ce que j’ai à y mettre, comment je vais l’y organiser. Sitôt cet aspect clarifié, il me faudra me reposer la pertinence de ce template et éventuellement en choisir un autre.
De Tokyo,
Madjid
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