L’un des plus beau films que je connaisse est « Deux étoiles dans la Voie lactée », un film muet chinois réalisé en 1931 et qui retrace dans le milieu du cinéma l’ancienne légende chinoise du bouvier et de la tisserande transformés en étoiles et condamnés à ne se voir qu’une fois par an, le 7e jour du 7e mois. Cette légende est connue au Japon sous le nom de « Tanabata ». Le film m’avait fait pleurer…
Ce n’est pas un de ces chefs d’oeuvres qui vous font battre le coeur par la richesse du scénario, non. Il est plutôt envoutant, on se plonge dans une société de production à Shanghai au début des années 30, une société bien décidée à réaliser un grand film et qui pourrait très bien être la Lianhua, cette société de production chinoise qui a durant quelques années tenté de produire un cinéma de type hollywoodien tout en développant sa propre facture en un manifeste résolu pour une modernité chinoise.
L’incursion du film dans le film ajoute à un suspense qui monte petit à petit. Les deux amants sont observés par les caméras tout comme nous les observons, et la réalisation joue avec l’ambiguïté de la situation. Le film nous rend complices, témoins impuissants mais aussi spectateurs piégés par cette mise en abîme cinématographique.
En ce jour de Tanabata, je vous conseille de regarder ce film et découvrir cette histoire d’amour impossible, triste, vieille de plus de 2000 ans et qu’un film réalisé avant l’invasion de la Chine par le Japon nationaliste a tenté, en usant un assemblage de techniques américaines, d’esprit résolument chinois et d’un dévoilement volontaire de l’illusion cinématographique, de recréer.
La version que j’ai trouvée grâce à groupe cinéphile sur Facebook est accompagnée d’une musique. C’est celle que j’avais pu découvrir il y a des années sur Arte, peut-être même au siècle dernier…
Simplement magnifique.
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