Dernier week end a Tokyo de l’annee

D


Hier soir, Institut Franco-Japonais d’Iidabashi, repas de Noel en musique. C’est une ancienne eleve de NOVA Ginza qui m’a invite. C’etait tres bon et J’ai pu, a ma grande surprise, apprecier des oeuvres baroques jouees sur instruments modernes (Sans la saveur des instruments anciens, sans les evidents pas de danse mais avec une passion pour la musique communicative), et faire plus ample connaissance avec une femme interessante et genereuse, mais qui helas ne se juge pas a sa propre valeur. « Je suis bete », qu’elle m’a dit. Elle lit des romans, des philosophes (elle m’a parle de Alain, de Theillard de Jardin), parle anglais et francais, va au cinema voir des films interessants, elle a travaille et a compris que le travail donne un sens a la vie… Je ne crois pas qu’elle soit si bete que cela…

Il fait tres gris aujourd’hui. Mon pied est definitivement retabli, il me reste cette horrible varrice naisante au niveau du genoux, reveillee certainement pas la ceinture qui a maintenu fermement mon pied durant trois semaine et qui a du perturber la circulation du sang. Cela m’a litteralement empeche de dormir cette nuit. C’est redoutable. Elle est pourtant petite, cette varice, et quasiment invisible. J’espere que la douleur de cette nuit n’est liee qu’au changement de temps tres brutal qui est intervenu. J’espere, mais je crains aussi un peu…
Hier, j’ai retrouve Yuko et Tomoko pour la derniere lecon de l’annee. La semaine prochaine, tout ira tres vite pour tout le monde, nous allons nous assoupir chaque minute un peu plus apres s’etre assure d’etre au point, avoir fait le grand menage (au Japon, c’est a la fin de l’annee, pas au printemps), regle ses factures et eclaircie sa situation, bref, apres s’etre prepare a quitter l’annee sans regret, conscience tranquille. Nous pourrons alors oublier le sanglier, etre des forets, et accuillir… la souris !


Les arbres desormais ont perdu leur belle couleur, les voila depouilles de leurs feuilles. C’est pratiquement l’hiver. Les bronzes de Rodin regardent l’horizon, en quete de lumiere, a moins qu’ils ne s’epanchent sur eux, sur leur destin, en d’interminables pensees.

Hier soir, apres avoir quitte Yuko et Tomoko, j’ai file a l’Institut, a sa Mediatheque. J’ai rendu le Manchette (Nada) que j’avais du lire en fait il y a bien quinze ou vingt ans, le Tardi-Mallet (Tu m’as vu en cadavre) et les deux DVD que j’avais empruntes et j’y ai retrouve Mari. Mari a decouvert mon blog il y a trois jours, et elle a decide de lire le Blog de Martin par la meme occasion (voir lien sur le cote, cafe Marutan). Durant le repas, dans la conversation, j’ai essaye de lui expliquer ce qu’est le baroque en musique, le lien avec le catholicisme en reconquete, cet art de la seduction, de l’illusion et cette mise en avant de l’individu face au groupe qui donna naissance a l’opera ou au concerto. Et ca tombait bien, l’orchestre jouait du Bach. Je lui disais qu’il fallait ecouter la musique baroque comme on ecoute une conversation. Il y en a un qui raconte quelque chose et les autres commentent, discutent et disputent. Et c’est alors que dans le concerto pour 3 instruments (le BWV 1052 ?, je ne me rappelle plus), le clavecin s’isole, deroule son discours et que la flute et le violon repondent en echo en des melodies differentes et presque divergeante dans lesquelles le clavecin s’insere sans trop devier de son propre discours. Une conversation animee, a 3, ou soudain le discours s’unifie, tous instruments confondus, on n’etait pas d’accord mais on a passe une bonne soiree. C’est encore plus net avec un orchestre baroque (Il s’agissait ici, vraiment, d’interpretation « a la annees 60 »), mais les melodies restent ce qu’elles sont et les interpretes dessinaient parfaitement chaque discours. Mari etait enchante, ca m’a fait plaisir.
La violoniste etait un petit bout de bonne femme au parle parisien, simple et direct qui nous a beaucoup amuses. Je crois que c’est ce trait de caractere que j’aimerai toujours a Paris, notre cote « pas begueule ». Il disparait a mesure que a hype generalisee qui accompagne l’internationalisation middle-class de la capitale progresse. Vendeuses et serveuses qui font la gueule et nous servent le demi a 6 Euros comme si elle daignaient nous faire le privilege de nous servir… Ou sont ces garcons de cafe et ces serveuses qui faisaient le brin de conversation, ou qui ralaient sur un client parti sans paye et partageaient ensuite toutes leurs miseres en d’interminables conversations. C’etait lourd parfois, mais comme c’etait humain…

Je m’ennuie, alors je lis et je regarde des videos. J’ai amorce le grand menage aussi. Lave les rideaux, nettoye l’air conditionne et ma grande lampe centrale… Je suis (presque) pret pour le depart a Kyoto ! Un peu impatient que cette annee ne s’acheve. Il y a eu beaucoup de bon, de joie et de bonheur mais on ne peut pas dire que depuis le mois d’octobre cela ne fut particulierement joyeux. J’en ai traverse d’autres qui m’ont en quelque sorte blinde, mais je m’en serais bien passe. Je crois que beaucoup de mes ex collegues traversent des passes au minimum tout aussi difficiles.
Au Japon, rien ne commence en decembre alors…
Bien, je vais retrouver monsieur Malaussene.

Commentaires

  • La dame en question s’appelle Marguerite et c’est une personne merveilleuse avec qui j’ai eu le plaisir de travailler au printemps dernier.
    Et si tu t’ennuies vraiment, l’invitation que je t’ai faite par e-mail pour mon set de lundi soir tient toujours et bien sur est egalement valable pour Jun.
    Et je vous offrirai un verre dans la foulée.
    Joyeux Noel;

  • La dame en question s’appelle Marguerite et c’est une personne merveilleuse avec qui j’ai eu le plaisir de travailler au printemps dernier.
    Et si tu t’ennuies vraiment, l’invitation que je t’ai faite par e-mail pour mon set de lundi soir tient toujours et bien sur est egalement valable pour Jun.
    Et je vous offrirai un verre dans la foulée.
    Joyeux Noel;

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