De Tôkyô, AN II / 東京に2年目を

D

Mon séjour à Paris n’aura duré que 2 semaines. C’est bien court, deux semaines. Juste le temps de se poser qu’il faut aller ici, et là, et puis encore là que déjà il pleut et qu’il fait dire au revoir, au risque de remuer (d’avoir remué) un peu plus de tristesses et de souvenirs mals éteints. On ne m’y reprendra plus, à jouer les Parisiens, tiens ! Je ne suis plus Parisien. Je le suis dans l’âme, mais c’est quoi, l’âme, sans le corp ? Je suis Tôkyôïte. C’est à Tôkyô que je fais mes courses, désormais. À Maruetsu, Jusco ou Y’s Mart, parfois au Hanamasa de Ginza pour le vin, souvent Kayser pour le pain. C’est où Monoprix ? Où se cache « mademoiselle » Agnès ? C’est dans le métro de Tôkyô (東京メトロ) que je voyage chaque jour, et elle n’est pas orange, ma carte. Elle est quelquonque, plutôt blanche. Le mois prochain, elle sera un peu rose, ressemblera à une carte de crédit et s’appellera PASMO (ça démarre demain). Navigo, je le prend où ? C’est dans Edogawaku que sont mes habitudes et c’est sur une petire rue d’où j’apperçois la ligne Tôzai que donne le balcon de mon appartement. Il est où, mon appartement, à Paris. SdF, je vous dis, que je me suis senti !

Shibuya

Bien sûr, oui, Paris, c’est joli, et patati et… Mais j’ai finalement préféré Lille que je visitais pour la première fois, et je me dis que la prochaine fois, je m’installerai peut être à Londres, à Lille ou ailleurs. Mais pas à Paris. Pas dans cette ville où je me suis senti prisonniers d’habitudes anciennes et de réflexes stériles, forcément stériles. Toutes les routes me mènent à Bonne Nouvelle, qu’y puis-je, même si je ne m’y rends pas. Et qu’est-ce, Paris, sans vélo ?
Mes principaux souvenirs sont des souvenirs des enfants de … avec qui j’ai passé, finalement, une partie non négligeable de mon temps. Des enfants intelligents, éveillés, curieux, vivants. C’est ça, les vrais délices de la nouveauté, ne rien attendre, ne rien programmer, se laisser surprendre par le hazard. Et pourquoi aurait-il fallu que je coure à droite à gauche, ces conversations incessantes m’ont dépaysé comme aucune Tour Eiffel ne le fera jamais ! Autre souvenir, un saut chez ma mère en voiture, la pluie, et Freddie pour moi tout seul pendant ce temps. On s’est pas mal vu ces quelques jours, trop peu bien sûr, mais je l’ai retrouvée telle qu’elle est. Alain, Stéphane, Nicolas, Freddie, et puis Véro, Jean Claude, Nicole… Mon frère, ma mère… Une valse, oui, ils étaient tous là. Il en manquait une, juste une. Je suis si inquiet pour elle…
Tiens, ça me fait penser, Manuel m’a laissé un message inquiet : rassure-toi, je suis toujours à Tôkyô ! Et je t’invite à me laisser ton email, je l’effacerai aussitôt des commentaires. Ca me ferais plaisir d’avoir des nouvelles de toi !
Je suis parti surclassé, je suis revenu ordinaire ! Cela étant, comme l’avion était un moderne 777-300, le confort était très correct. Bref, Japan Airlines, c’est correct. J’ai plein de points sur ma carte de fidélité. Que vais-je en faire ?

Vous savez quoi ? Il m’arrive de trouver de la beauté dans les formes les plus insolites de cette ville. Ici, un train qui traverse un immeuble et que l’on domine d’un parking… Je trouve cet endroit un des plus romantique de la capitale…

J’ai écrit ce mail à quelques amis, il traduit bien ma sensation « après voyage ».
 » Comme vous le savez j’ai repris le travail dès mon retour. Gros avantage, pas le temps de rester digérer le décallage horaire. Inconvénient, une sensation de journées interminables au début. Cela étant, on s’y fait vite et, pour tout vous dire, j’étais heureux de reprendre ma vie, mes habitudes et revoir mes collègues. J’ai eu un training mardi matin : désormais je suis formé à l’évaluation des élèves. Ce matin, ça a été le training pour un nouveau livre, donc une nouvelle pédagogie en perspective.
Je m’apperçois de ce que j’ai vraiment gagné ici, professionnellement s’entend. Je ne pourrais plus retravailler en banque… J’aime bien l’ambiance des salles de profs, finalement, et j’aime bien les élèves. Rien que pour ça, le Japon, ça valait le coup.
J’étais très heureux de vous revoir, et c’est marrant, je vous ai retrouvé comme si je vous avais laissé une semaine avant. Deux semaines qui ont passé vite et cela m’invite à réfléchir à mon prochain séjour qui sera très différent. Mes collègues rentrent dans leur famille, ce n’est pas mon cas donc Paris n’est peut être pas la meilleurs solution. J’y réfléchirai, j’ai le temps, et certainement avec vous. On a tout le temps d’y réfléchir.
Ca fait une semaine déjà que je suis revenu : impression que ça fait bien plus longtemps. Comme je l’avais confié à Nicolas, ce serait seulement à mon retour de France que je me sentirais installé ici : voilà, c’est fait. Ce ne sont pas des vacances, ici. »

Un « café » Excelsior, à Shibuya, mercredi 7 mars vers 20 heures

Ben oui. J’habite bien ici. Et c’est vrai que j’aime bien l’ambiance au travail, que mon quotidien ne me déprime pas comme à Paris. La banque, je ne pouvais plus. Pas la banque en elle-même, non, cette incessante répétition du même devant l’ordinateur. Et encore avais-je de la chance, j’ai toujours eu des collègues agréables. Odile, Vincent. Et Mulgon Melta, sacré voyage en Chine, qu’il a fait, son bout de choux sous le bras !
Tôkyô va bientôt prendre sa plus belle couleur de l’année. Une couleur entre blanc et rose, avec beaucoup d’étonnement et d’émerveillement dans les yeux. La couleur fleur de cerisiers. Elle sera assortie (à mon avis ça va se passer ce week end) de la sortie des vêtements printemps-été chez les filles et chez les femmes. Nouvelles couleurs et nouvelles coupes de cheveux. Comme je travaille à Ginza, je serai aux premières loges pour assister à la métamorphose des beautés du Japon.

On les attend avec impatience… A l’entrée du parc de Ueno, trois malheureux cerisiers fleuris prématurément.

J’ai passé une année assez passive ici. J’ai laissé venir des rythmes que je ne connaissais pas et qui sont assez différents des rythmes que je connaissais. Les cerisiers, il faut avoir vu pour comprendre. Il y en a jusque l’excès, on en vomirait presque, et pourtant, c’est avec une certaine tristesse que l’on observe la chute des pétales de fleurs et la pousse si rapide des feuilles qui les remplassent…

Je vous laisse, il est tard…

PASSEZ DONC FAIRE UN TOUR DE TEMPS EN TEMPS SUR MON NOUVEL ALBUM PHOTO « MOIS APRÈS MOIS ».
J’AI DÉJÀ RÉALISÉ UN ALBUM QUI REPREND MON SÉJOUR DE FÉVRIER 2006 À JUILLET 2006, LA SUITE ÉTANT À VENIR… BONNE BALLADE ! cliquez ICI ! (album disparu, il était hébergé sur mac.com / 10 février 2016)

De Tôkyô,
prêt pour une nouvelle année,
Suppaiku

Commentaires

  • Et oui, on s’est croisé. Toujours séparé de 10.000 Km.

    Ce qui me manque le plus, c’est nos pauses thé où l’on pouvait discuter de tout en oubliant l’environnement.

    Rendez vous en Chine pour le Jeudi 7 février 2008 pour l’année du rat (鼠) ?
    Un serpent, ça doit aimer les rat ?

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