Chaleur… J’adore l’été japonais !

Les cigales chantent, c’est agréable, et cela va durer encore trois à quatre semaines. Après, seuls les grillons continueront de chanter, faisant durer l’été mais en lui conférant comme une pointe de nsotalgie, de nostalgie pour l’estival temps de cigales. Quand on entend les grillons, au Japon, on pense en fait à l’automne. Je profite donc de ces cigales qui se pâment sous le soleil brûlant du Japon sans jamais ne compter que sur le temps présent. Décidemment, ici, on apprend à n’aimer que ce qui ne dure pas… Fleurs de cerisiers du printemps et feuilles d’érables de l’automne, cigales de l’été et jeunesse forcément extrème d’avant la vraie vie, celle du mariage, des enfants et des heures supplémentaires contraintes. Ainsi va la vie…
Il fait donc très chaud, avec cette toute petite pointe d’humidité qui vous conduira parfois à mettre la climatisation en route. À cet instant où j’écris, je suis trempé car je me contente du plus économique courant d’air. En fond sonore, Élisabeth Jacquet de la Guerre, Le retour d’Ulysse (composé vers 1690).
Des nouvelles contradictoires de NOVA, notamment celle, incroyable, de l’embauche de plus de 700 nouveaux professeurs pour permettre aux étudiants de s’inscrire quand ils le veulent vraiment. La question en suspens est « mais avec quel argent? ». La presse évoquait cette semaine le nombre d’étudiants qui ont résilié, ou sont en cours de résiliation. Aucune réelle information sur le nombre de nouveaux étudiants. Il y en a pourtant, et j’inclinerais même à dire qu’il y en a plus qu’il y a un mois. Les Japonais sont très contradictoires en tant que consommateurs : capricieux mais aussi facilement bernables car ils ne savent pas refuser une proposition faite avec insistance. J’ai du vraiment insister trente minutes à KONAMI, lors de mon inscription, pour refuser la carte de crédit : celle-ci avait tous les avantages et, plus je la refusais, plus elle était pratique et plus on me suggérait qu’elle était indispensable avec des « je ne sais pas », des « je vais me renseigner », des « je ne sais pas si votre carte est utilisable », etc… Je n’ai eu qu’à dire que ce n’était pas grave et que je pouvais toujours aller au Tipness à côté qui propose tout simplement le prélèvement pour que, bien sûr, il soit possible de ne pas prendre la carte… Je trouve injuste cette façon de critiquer NOVA car partout la pression à l’achat et au surrendettement existe. Et je ne critiquerai pas non plus KONAMI. Après tout, les adultes sont des adultes et ils sont libres de refuser. Ca a étonné des élèves quand je leur ai dit avoir résilié chez Docomo après deux mois car j’estimais qu’on m’avait trompé sur les tarifs. Jusque dans les drugstores où on vous met l’article directement dans les mains en vous demandant ensuite si vous n’en préfèreriez pas un deuxième, c’est si peu cher. J’ai vite appris à me méfier de よろしでしょうか?/yoroshi deshô ka ?
Pour ma part, cette histoire d’entreprise, bien qu’elle m’inquiète fortement, ne me perturbe pas plus que cela. Car je suis bien décidé à rester au Japon. Muni d’un visa de travail de 3 ans, je ne suis pas un petit vacance travail en fin de visa. Je suis diplômé, j’ai un cursus fournis et cette situation me stimule plus qu’elle ne m’abat, en fait. Et puis de toute façon, on verra bien. Mais je possède sur la majorité de mes collègues l’énorme avantage d’une expérience professionelle qui garantisse autant ma loyauté vis à vis d’un employeur ( 7 ans d’affilé intérimaire dans la même agence, mais aussi quasiment toujours dans la même entreprise, par exemple) que mes capacités à rebondir et à m’adapter à un nouvel environnement et relever le défi d’un nouveau travail, d’une nouvelle activité. Ce n’est pas rien, après tout, à 40 ans passés, de passer de l’univers de la finance international en France à l’enseignement du français au Japon. Tout comme celui d’être passé d’études d’histoires à BNP Paribas… Bref, peut-être bien pour la première fois de ma vie, j’aborde la période à venir avec une certaine confiance. Mon « plus », c’est mon visa… Quand à NOVA, je ne sais que trop en penser. Durera/durera pas ? Je crois qu’en fait personne ne sait trop. Mais cette histoire d’embauche est peut être le signe que le patron prépare l’après 6 mois de limitation d’activités commerciales. S’il y ajoute quelques ventes d’actifs immobiliers et la fermetures de petites écoles, c’est crédible. On verra bien…
Je vous parlerai prochainement de mon changement de regard sur cette fameuse xénophobie dont je vous ai déjà parlé. En creusant, j’ai réalisé beaucoup de choses sur l’histoire récente du Japon. Il était quasiment impossible de trouver une boulangerie, il y a vingt ans, ou une pizzéria, et les étrangers se faisaient rares. Cela me donne une presque tendresse pour l’effort qui est fait. Je n’excuse pas les comportement, mais j’essaie au moins de les comprendre. Peut être la France devait offrir le même visage xénophobe dans les années 60/70 quand notre pays amorçait son ouverture au monde (et dont le résultat fut l’apparition du FN…).
Allez, je dois bientôt partir. Soleil de plomb, on va encore monter à plus de 33/34°…


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