Hier, à Ginza, dans le métro, après le travail. Costume, cravate et chemise blanche : dress-code ! Casquette bariolée : Suppaiku !
Nous sommes mardi. Il fait un temps de pouasse, gris, pluvieux. Et le temps passe si vite, si vite… déjà mardi… J’écoute une rediffusion sur France-Culture.
La Golden week s’est achevée dimanche, sous la pluie. Pour moi, ce fut avec une leçon sur le Développement et le Sous-développement, à 19 heures. J’aime bien mes élèves…
Comme vous pouvez le voir sur les deux albums photos (Kamakura et Promenade ), la semaine a été assez chargée. Visite lundi de l’exposition « Musée du Prado » le lundi, de l’exposition « Napoléon et Versailles » vendredi matin, grande ballade dans Chioda-ku,千代田区 puis vers Minato-ku,港区 avant de finir à Shibuya,渋谷. Il y avait beaucoup de vent mais la température était très agréable. Près de la Tour de Tôkyô, on trouve des endroits assez insolites qui mériteront quelques photographies. Quand au mercredi et jeudi, ils furent occupés à une grande promenade du matin 8 heures au soir tard dans Kamakura,鎌倉, et le jeudi, le matin au Koishikawa-kôrakuen,小石川後楽園 et l’après-midi au Musée de l’habitat/construction/batiment en plein air江戸東京建物園 dans l’ouest de Tôkyô. Passionnant.
Vue sur Ginza depuis le balcon, au travail.
Mon week end au travail s’est donc passé sereinement. Je parviens de plus en plus souvent à « rentrer » dans le cadre NOVA, ces fameuses 20 minutes où l’étudiant est lâché tout seul. Et pour tout dire, bien qu’autours de moi ces « 20 mn » soient assez critiquées, je me fait moins l’impression d’être un bourin qui essaie de faire rentrer un truc dans la tête d’un étudiant. Je pense que l’étudiant lui-même, donc, doit ressentir la même chose. Bref, s’il n’a pas bien compris, ce n’est pas grave car je lui donne quand même un moment de satisfaction; il peut parler. On pourra toujours lui refaire la leçon, sous un autre angle. Vue ainsi, le « format NOVA » n’est finalement pas si débile. Et pour moi, c’est beaucoup moins de stress, je me sens libéré de cette sensation d’être un périgourdin qui gâve son oie…
Au pied de la Tour de Tôkyô, samedi soir.
Samedi matin, un étudiant d’un niveau avancé ne voulait absoluement pas travailler. Exceptionnellement, je l’ai laissé faire. Il m’a parlé de Tôkyô, du quartier Nihonbashi,日本橋 plus exactement, pendant 40 minutes. Passionnant. Je me suis fait toutefois un plaisir de le contredire et de lui reprendre ses conjugaisons, de détourner le sujet et le conduire à y revenir. Je pense avoir ainsi tout de même conduit une bonne leçon car j’ai mené une conversation à la française, emmêlée, avec des « tapes sur les doigts » en matière de grammaire quand il ne s’y attendait pas et une grande indifférence de ma part quand il cherchait ses mots. Cet élève est un homme d’un certain âge, cultivé, et ses réflexions étaient intéressantes. Je sens chez beaucoup de gens un peu âgés la nostalgie d’un Tôkyô qui n’est plus, plus tranquille et moins bruyant, comme s’ils s’étaient réveillés après une course à toute allure : on dirait que personne n’a compris ce qui s’était passé, que la ville s’était transformée à toute allure et que chacun désormais mesurait l’ampleur de la transformation. On m’a parlé de Shibuya « avant »… Les cours sur l’imparfait et le passé composé, sur le récit, la narration, les cours sur la politique sont ainsi pour moi de vrais délices et je découvre que ces fameuses 20 minutes de conversation peuvent être un moment extrèmement agréable : je prends plaisir à me taire !
L’homme Japonais, viril à souhait. Campagne publicitaire d’un célèbre voyagiste, les « affaires de l’été ». Ou comment le Japon recycle Village People…
Comme il recommence à faire moche, je perd le beau bronzage que je m’était fait mercredi et jeudi dernier : c’est bête !
Je n’étudie pas le japonais, mais j’ai toutefois remarqué que quand il fait beau, c’est un véritable plaisir, se lever à 6 heures du matin : cela dégage alors bien du temps pour étudier, pour écrire. J’ai une sensation vague de roman, en ce moment. Et c’est drôle, je ne le sens pas se passer au Japon, mais trouve Paris comme son cadre idéal. Mieux, pas un Japonais dans l’histoire à laquelle je pense… Je devrais peut être relire les Faux monnayeurs…
De Tôkyô, avant d’aller travailler,
Suppaiku