(trad. Les lumières bleues de Yokohama, chanson des années 60)
La célèbre tour sur la baie, nouveau symbole de cette ville riche, prospère, à la longue tradition d’ouverture à l’occident.
A ses pieds, des promenades, des restaurants. Au delà du parc de loisir, à droite, une baie, une ouverture sur la mer où entrepots et usines, bien que présentes, n’apparaissent que comme des éléments du décors et s’effacent derrière l’odeur de l’océan, les arbres tropicaux et un rythme qui n’est pas sans rappeler le rythme méditerranéen. Un grand charme…
Avec Kaikai, samedi soir, comme tous les samedis, nous nous sommes retrouvés vers 18 heures sur Ginza. Que faire à cette heure ? Certains foncent sur Shibuya. Nous, nous avons foncé sur Yokohama, comme d’autres. Nous sommes arrivés vers 18 heures 45, nous ne sommes repartis que vers 23 heures 15.
Entre temps, nous avons fait des tours de manèges « qui font peur ». J’avoue avoir eu eu mal au coeur au deuxième, Kaikai aussi.
Nous avons longé la baie, avons visité le IKEA box. La chaîne Suédoise ouvre par ici sont deuxième magasin. Insensiblement, le Japon s’ouvre au monde, toujours un peu plus et, à bien des égards, il me fait penser à notre vieille France des années 70. Les Japonais qui visitaient l’endroit pouvaient voir, qu’à prix équivalent ou moins cher, IKEA apporte un design, des couleurs, une qualité et des audaces que MUJI leur refuse obstinément. Les chambres pour enfant, notamment, les épatent assurément. La France a eu le même « choc » à l’ouverture du 1er IKEA au début des années 80. Enfin, le kitch rustique des Conforama et autre Monsieur meuble était détrôné au profit d’un style de son temps… Kaikai a pris un catalogue, un peu étonné, je crois.
Non, en occident, nous ne vivons pas dans du Louis XV imitation…
Yokohama a gardé des traces de son passé, rescapées des tremblements de terre et bombardements du 20ème siècle. Cette immeuble date de la fin du 19ème siècle, ce n’est pas du toc comme partout ailleurs. La rue 馬車道/ bashamichi, très agréable…
Nous sommes allés au restaurant après notre longue promenade du samedi soir, sur le port. Restaurant italien dans un grand centre commercial, décors de « Sicile ». Dans ce cadre veritablement universel et caractéristique de la culture mondiale des classes moyennes fort bien décrit dès les années 60 par Baudrillard, nous avons mangé une excellente pizza et des spagghettis vraiments très bon, ce qui est là la marque particulière du Japon. Pâte croustillante où il faut, pas épaisse mais bien lévée, cuisson all’dente des spagghettis et richesse de saveurs de la sauce… Ca, la plupart des trucs à middle classe ne le réussissent pas forcément. Le prix, environ 9 EUR par personne (2600 円 au total…), ça défie toute concurrence. Nous avons pris une pizza « bi-goût » (environ 30 cm de diam.) et un plat de spaghettis.
Une rue au delà de la gare 桜内駅/ Sakura uchi, où subsistent aussi un grand nombre d’immeubles anciens. Ici, la façade du マツザカヤ, Matsuzakaya. Ce n’est pas du kitsch, là non plus, mais un témoignage de l’architecture du 20ème siècle, ici probablement les années 20/30.
Nous nous sommes encore promenés. J’aime la patience de Kaikai quand je m’arrête pour regarder quelque chose. Lui-même est parfois surpris par ce qu’il voit et il me dit parfois que telle ou telle chose lui échappait habituellement. Les Japonais ne savent plus regarder, ils passent dans la rue, se dirigent le regard fermé vers les centres commerciaux, avides de bonheurs artificiels. Pourvu que nous ne devenions jamais ainsi…
Depuis peu, il cherche sur internet des lieux de promenade riches en patrimoine. Il est content de découvrir, lui aussi.
Il habite dans Chiba pour raison professionnelle, n’aime guère Tôkyô dont il préfère l’ouest, 自由が丘/Jiyûgaoka et 世田谷区/le arrondissement de Setagaya, et plus loin, 横浜/ Yokohama, 神奈川県/la préfecture de Kanagawa. Il a bien raison…
Dimanche, travail, fini à 19 heures.
De Tôkyô,
Sous le soleil
Suppaiku
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