
Samedi 23 janvier 2021. Quel retard, mais bon, il faut bien commencer. Alors, d’abord et avant tout, bonne année, comme on dit.
Dehors il pleut et le weekend s’annonce très froid avec un peu de neige dans la matinée de dimanche. Un temps parfait pour écrire, pour lire et pour mettre de l’ordre dans mes tiroirs. Je vous l’avais dit, décembre a été un mois de rangement, désormais, je dois m’attaquer à deux tiroirs envahis de trucs en vracs. Et puis oui, je dois me mettre devant mon ordinateur et écrire.
Ça ne se voit pas, mais j’ai passé deux semaines à « optimiser » ce site, qui est non seulement devenu plus sûr mais qui est maintenant devenu aussi bien plus rapide.
C’est un truc que je tiens de ma mère, quand ça ne va pas trop, je déplace des trucs, mais avec les années j’ai appris à utiliser cette façon de distraction. Ce sont devenus des moments d’apprentissage, de rationalisation et, concernant ce site, je suis très heureux du résultat. Que l’envie me vienne d’écrire tous les jours et je n’aurai pas trop de difficulté pour améliorer mon référencement sur internet.
Je vais donc mettre sur ce billet les quelques lignes écrites la semaine dernière et que finalement je n’ai pas postées.
Écrit, donc, le 16 janvier,
« Un jour banal de janvier. Ciel bleu et températures incroyablement douces. Seuls les arbres décharnés pour rappeler que ce n’est pas bientôt le printemps.
Je suis au travail, entre deux leçons. J’ai du mal à me concentrer sur ce billet, autours de moi les voix des autres professeurs qui travaillent, les samedis sont toujours très occupés, bruyants.
Hier, j’ai retiré le sapin que j’avais fait avant Noël, j’ai fait le ménage et j’ai lavé plein de linge. J’ai repositionné le tapis que j’avais déplacé et j’ai longuement passé l’aspirateur. Ensuite, je me suis occupé de ma moustache, je me suis coupé les cheveux et rapidement il a été temps d’aller à l’école. J’ai également écrit un long message à mes collègues sur le groupe de conversation que j’ai créé sur Line pour pouvoir échanger au sujet de la situation de l’école. J’y reviendrai.
A l’école j’avais deux leçons seulement, ça a été rapide même si la première étudiante est un calvaire indescriptible, j’ai l’impression d’être puni. Je suis rentré assez tôt, donc, et j’ai fait quelques courses. Le soir, j’ai regardé deux épisodes de The assassination of Gianni Versace. Et puis je suis allé me coucher. Ce matin, je commençais tôt.
Tout au long de cette soirée, j’ai pensé qu’il était temps de revenir à l’écriture, d’écrire mon premier billet de l’année, de dire,
Bonne année
J’ai préparé 2021 tout au long du mois de décembre, sachant très bien que ce serait une année déterminante, et puis mon f…..g patron m’a annoncé une semaine avant les vacances qu’il entendait changer les contrats de tous les professeurs. Pour la première fois de ma vie, je crois, je n’ai pas entendu ce genre d’annonce avec crainte, avec panique. Avec appréhension, oui, bien sûr, car ce n’est pas du tout ce qu’on souhaite entendre, mais j’ai presque ressenti une libération.
Je vais perdre beaucoup d’argent, que j’accepte ce contrat ou que je ne l’accepte pas.
Il veux désormais nous payer à l’heure enseignée, et avec la baisse d’activité, ça va être une perte d’un tiers de mon salaire. Je n’ai pas un gros salaire, c’est une vrai catastrophe, mais j’ai accueilli cela avec un certain calme.
Durant mon séjour à Kyoto, j’ai mis tout cela derrière moi, je n’y ai pas trop pensé, et j’ai pu penser à ce séjour sans me dire, comme je l’avais fait l’été dernier, que c’était mon dernier séjour à Kyoto. J’ai très bien profité de ce break. Avec le nouveau contrat, la fermeture de l’école durant les vacances ne sont plus payées. Je vous dis, un salopard. Je pourrais faire la guerre, refuser de signer, réclamer mes congés payés, et j’obtiendrais quoi? Beaucoup de stress, ne penser qu’à ça, y mettre beaucoup d’énergie, et tout ça pour gagner quoi? De l’argent? Dans un an? Deux ans? Et perdre mon travail entre temps? Bref, ce serait lui le gagnant. Et je peux vous assurer, ce mec est un nul.
Non. Il est pris à la gorge, il veut vraiment qu’on accepte tous ce contrat, surtout moi, alors j’ai opté pour obtenir des modifications des clauses du contrat tout en y laissant les trucs illégaux pour plus tard. Des trucs qui peuvent s’apparenter à du harassement. Pour plus tard. J’ai obtenu des améliorations substantielles. La plupart de mes collègues ne sont guère diserts, c’est chacun pour sa gueule. J’ai pourtant essayé de créer un groupe, mais bon…
Tenir. Et travailler. Croire en moi et faire ce que j’ai à faire. L’an dernier, mon motto était cette idée tirée du Chêne et le roseau.
Je plie, et ne rompt pas.
Laisser aller. J’ai finalement terminé 2020 bien mieux que je ne l’avais commencé, même financièrement, et cela malgré une perte de revenus.
Cette année, c’est cette morale du Lion et le rat,
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage
Elle m’est venue comme ça, sur mon vélo, à Kyoto. Et je trouve qu’elle correspond bien à ma situation. Travailler, ne pas me laisser perturber, et avec finalement cette conclusion résignée, accepter le contrat de travail de mon enflure de patron. J’ai un peu d’argent d’avance, et en plus j’ai obtenu quelques trucs par écrit dans le nouveau contrat deux améliorations importantes. Je vais donc avoir un peu plus de temps, en tout cas jusqu’à ce que l’épidémie se calme.
Alors, j’aurai plus de cours, plus d’argent et surtout plus d’opportunités de quitter cette taule. J’ai aimé cette école durant des années, avec des hauts et des bas, mais désormais, avec ce contrat que je ressens comme une insulte qui n’a d’égale que la pleine conscience de sa totale illégalité puisque je suis un employé permanent, je ne vois plus de différence avec un McDonald. Aucune.
Ce qui m’incline à accepter, en plus d’une certaine tranquillité, de ne pas avoir à me bagarrer, c’est le fait de garder, sur mon CV, l’ancienneté de mon travail dans la même école, et le fait de ne pas être demandeur d’emploi, la pire situation quand on cherche du travail.
En revanche, je ne me sens plus aucune obligation morale d’aucune sorte avec cette école. Aucune, d’aucune sorte. Et je suis très conscient que nous allons perdre un ou deux professeurs. L’enflure doit en être parfaitement conscient, il alourdira l’emploi du temps des professeurs restants et en cherchera des nouveaux. On n’est que de la chaire à gagner de l’argent.
L’esprit libéré de l’urgence, je vais pouvoir continuer mon chemin et sortir de cette distraction qu’a été 2020. »
Voilà, vous savez tout. J’ai plusieurs sujets de billets, je dois maintenant les écrire, l’esprit libéré de cette mise au point sur moi-même après un très long silence.
Je vaux mille fois mieux que la situation dans laquelle je suis. Je vais me/vous en donner la preuve cette année.