C’est devenu le rendez-vous de la semaine avec Jun. On s’assoit sur le canape devant un the, parfois de petits gateaux et puis, pendant 50 minutes, parfois deux fois cinquante minutes, nous regardons la saga fleuve de la NHK, le « taiga dorama » de l’annee. La chaine d’Etat y deploit tous ses moyens -acteurs celebres, nombreux ainsi que decors naturels, studios, costumes…- et fait revivre chaque annee un personnage, une epoque, un moment important de l’histoire.
Les Japonais aiment les moments charnieres de leur histoire.
La chute de Heian (Kyoto) au 12eme siecles et le debut de l’ere Feodale -d’epique personnages comme le clan Heikei (Taira), avec Kyomori qui a lui seul incarne, « l’impermanence de toute chose », lui qui, de soldat parvint au fait de la puissance en devenant le premier « shogun » (commandant militaire en charge du pouvoir civil), mariant ses filles a de puissantes familles aristocratiques et parmi elle, la famille imperiale, se faisant construire de splendides palais et se conduisant en tyran, faisant bruler Nara dont les moines lui resistaient, avant d’etre accule a une fuite minable vers l’ouest, avec les siens pour finir dans une tragique bataille, le clan se faisant exterminer avec le propre fils de l’Empereur lors de la bataille de Dan no Ura, en Shikoku… Et puis leur rivaux, les Genji (Minamoto) dont Yoshitsune incarne le versant touchant, presque feminin, soldat brillant et valeureux qui defit le clan Taira avant d’etre pourchasse par son propre frere trop jaloux de son tout neuf pouvoir de Shogun, et perir dans un semi suicide dans les lointaine, alors, terres du Nord. Le Kabuki et le Noh regorgent de ces histoires tragiques.
Puis la fin de cette epoque « feodale » avec la reunification du pays et du pouvoir a la fin du 16eme siecle, la montee des Tokugawa vers le pouvoir supreme et les guerres qui jalonnent ces 50 ans, comme la bataille de Sakigahara vers 1600 ou la prise du chateau d’Osaka vers 1615. C’est quand la paix revient, a cette epoque, qu’apparaissent ces personnages populaires, les Ronin, ces samurais declasses par une epoque et un pouvoir qui n’ont plus besoin d’eux, mais aussi ces samurais valeureux et styles au services des puissants.
Et puis vers 1853, quand les etrangers pointent leurs canons sur la baie d’Edo (Tokyo) pour forcer l’ouverture d’un pays ferme pendant 240 ans, le pouvoir vacille et des guerre intestines reprennent entre les differents clans jusqu’a la chute des Tokugawa et la « restauration » imperiale, Meiji.
Tel est le contexte du Taiga dorama de cette annee. Une jeune fille de l’aristocratie, jolie et intelligente, cultivee, dont la famille est proche du puissant Seigneur de Satsuma (en Kyushu), va etre envoyee a la cours pour epouser le jeune Shogun et tenter d’influer sa politique dans ce moment crucial. Un jeune shogun faible, maladif et detestant ce pouvoir qu’il n’a pas voulu face a une Amerique conquerente et des puissance occidentales venant de mettre a genoux le geant Chinois.
Le serie presente une princesse jolie, douce, assez peu ressemblante a la seule photographie que nous a laisse l’epoque (une petite bonne femme de 1,40 a tout casser, seche et raide comme un baton, mais peut etre est ce la nouveaute de la photo en ce temps et en ces lieux qui expliquent cette rigidite…). Mais le somptueux des decors et des vetements. l’arriere plan historique ainsi que le pouvoir du Shogun qui progressivement se delite faute de Shogun fort entretiennent un suspens qui font que, bon ben, ca se laisse regarder.
La fin du feuilleton est un moment toujours assez amusant : la NHK presente un lieu important dans l’episode (ancienne maison, palais etc…). En general, ce n’est alors que parking, autoroute ou HLM et la camera s’attarde sur la plaque installee entre deux voitures et un supermarche. Il n’y a rien a faire, la guerre, c’est pas bon pour le patrimoine…
Atsu Hime
A
A la maison aussi on suit Atsuhime. Sympathique série et amusante aussi (Ahhh le shogun qui joue au simplet et poursuit une oie dans les jardins…).
Et puis, c’est une bonne excuse pour ouvrir le gros Dictionnaire Historique du Japon pour en savoir plus sur certains personnages.
A la maison aussi on suit Atsuhime. Sympathique série et amusante aussi (Ahhh le shogun qui joue au simplet et poursuit une oie dans les jardins…).
Et puis, c’est une bonne excuse pour ouvrir le gros Dictionnaire Historique du Japon pour en savoir plus sur certains personnages.