Je suis bien oblige d’en parler, meme si a Kyoto on est loin de du Nord du Japon ou a plusieurs reprises la terre vient de trembler…
Cette fois, les degats sont importants. Un bilan de 15 morts, un millier de blesses. Comme je me l’etais dit en regardant des ouvriers construire un immeuble, la structure metallique sur de lourdes fondations doit tenir… mais les murs ? Et bien des murs se sont effondres. Toutefois le bilan est peu eleve compte tenu de l’intensite. Mais au nombre de victimes, on sent le pays inquiet et AsahiTV titrait ce matin la question que tous se posent (et dont la reponse est evidente car je ne crois pas que la question veuille dire autre chose) 次は…, le prochain…
En tout cas ne vous inquietez pas pour moi, ici on n’a rien senti. Tremblez juste un peu a partir de mercredi car je vais a Tokyo plusieurs fois cette semaine.
Cette nature brutale a faconne la culture japonaise en profondeur et elle est certainement la piece maitresse de cette politesse, de cet esprit d’eternel enfant des japonais qui font la fete, d’une certaine forme de courage devant l’adversite… quand vous verrez les images du jisshin a la TV, pensez egalement que ces gens avaient il y a 3 jours ete arrose par un typhon incroyablement fort.
O-Kami sama, pourriez vous leur accorder un peu de repis ?
Je me suis achete en livre de poches – en japonais – « le sang des autres » de Simone de Beauvoir (J’avais beaucoup aime le roman, ecrit en 44/45 je crois, la resistance, l’engagement, la difference entre l’acte reflechi, pense et l’acte futile, sans suite, et enfin et surtout l’idee de sacrifice, le deuil des illusions, toutes choses qui ont fait l’heroisme de cette generation face a l’occupation) ainsi que le Kojiki, l’un des plus anciens livres japonais, compilation des croyances du Japon, veritable temoignage du telescopage entre Japon et Chine puisque ce livre compile (Comme le faisaient les chinois) des croyance purement japonaises permettant au final de justifier la suprematie de l’empereur (finalite politique typiquement chinoise a nouveau), lui permettant de parler a egalite avec l’Empereur chinois (soucis typiquement japonais). Ce livre redige dans les annees 720/725 est une genealogie des Iles, des Dieux et de la Dynastie Imperiale, l’Empereur vivant descendant de la Deesse du Soleil Amaterasu.
Il est vite tombe dans l’oubli car ecrit dans une langue difficile – du japonais ecrit en chinois ou sonorite des caracteres et sens des caracteres s’entremelent – et finalement de peu d’utilite (on voit ainsi que ce qui comtait etait d’abord la justification de la lignee imperiale de la cours de Yamato). A la restauration Imperiale (le terme est inadequate puisque l’Empereur n’avait jamais ete destitue et que finalement dans toute l’histoire, les Empereurs n’ont quasiment jamais exerce reellement le pouvoir, se limitant a l’exercice des rites religieux et sacres), en 1868, le texte a ete retravaille et traduit dans une langue moderne (ce travail avait ete toutefois deja commence auparavant notamment au 18eme siecle avec l’amorce du courant des « Etudes Nationales », reaction a l’auterite du Confucianisme teinte de bouddhisme du Shoguna est Tokugawa, mais le nouveau pouvoir avait de nouveau besoin d’une legitimite que ce texte lui apportait). Bon, pour tout dire, je ne crois pas etre a meme un jour de lire le Kojiki dans le texte car meme modernisee, la redaction des truffee d’Ateji -lectures « forcees »- qui traduisent l’utilisation d’une langue ancienne. Mais ca fait plaisir d’avoir cet ouvrage en format de poches, aux pages jaunies. Et cela a fait plaisir a la dame du magasin qui, apres que je lui eu dit que j’essaierai de le lire un peu, meme si c’est difficile, m’a dit que les Japonais ne font meme plus cet effort…
Allez, promenade. Il fait tres beau.
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