Bon, ça vous semble tout un bla-bla-bla
(écrit il y a quelques jours… Que de retard, les mauvaises habitudes, c’est une lutte au quotidien).
Je l’ai fait. Mercredi matin, je me suis levé à 6 heures trente. Bon, c’était un peu plus que 6 heures prévus au départ mais bon, c’était un premier pas.
J’ai donc passé toute la matinée à écrire. Imaginez, passé le petit déjeuner, vers 7 heures trente, 4 heures devant mon clavier, rentrant progressivement dans mon sujet, l’esprit totalement reposé et libéré du travail comme il m’est impossible d’y parvenir le soir après ma journée.
Quatre heures passées à écrire un long billet pour lequel je n’ai pas vraiment décidé de date de publication, un long billet sur ma mère. Le publier maintenant ou pour la première année, en mars. Je pense toutefois le publier prochainement car en réalité ce billet traîne depuis des mois, je l’ai repris, repris encore. J’avais pensé à son titre depuis longtemps, bien avant qu’elle ne parte. J’ai toujours su qu’un jour maman trouverait sa place dans ce blog et toute sa place dans ma vie. Et qu’elle viendrait se glisser dans ce blog pour ne plus jamais le quitter car je garde pour elle une tendresse très particulière.
Hélas, tout concentré à écrire, assis devant mon ordinateur, j’avais oublié que je recevais l’air chaud de la climatisation sur le côté. Le résultat, c’est que j’ai passé mon après-midi avec le nez et la gorge irritées. Ça avait d’ailleurs commencé la veille puisque j’avais passé deux heures à terminer, relire et éditer mon billet du mardi.
Alors jeudi matin, je me suis levé à 10 heures, il fallait ça pour calmer mes sinus et ma gorge, me remettre du médicament massue qui arrête le nez qui coule. Mon nez est resté relativement bouché toute cette journée mais globalement c’était fini, il ne coulait plus et ma gorge était de nouveau normale.
Vendredi matin, je le levé vers 7 heures et demi, les poumons lourds et toussant un peu. Je hais l’air conditionné. Là, en ce moment, il fonctionne car dehors il fait très froid, mais je n’ai pas oublié d’orienter l’air dans une autre direction. Mon dos a chaud, mon nez est au frais. J’ai passé ma matinée à écouter de la musique, et puis surtout après une bonne dizaine de jours à peser le pour, le contre, j’ai finalement acheté une flûte traversière baroque. Ça m’a fait bizarre, quand j’ai appuyé sur le bouton car je n’arrêtais pas de calculer, de me demander si c’était raisonnable, ça ne me ressemble pas, et puis quand j’ai vu le montant en yen j’ai pensé que c’était vraiment cher, quand même, et puis ensuite il y a eu le regret d’avoir acheté celle-là, ben oui, pourquoi pas une autre, et puis finalement non.
Les flûtes en résine de Vincent Bernolin sont avant tout des flûtes d’études. J’ai choisi le modèle basé sur la flûte de Monsieur Hotteterre, la « première » flûte traversière de l’époque moderne, créée vers 1690. Un modèle professionnel, en bois, aurait été accordée en La=392, c’est à dire un diapason un peu plus grave comme cela se faisait à Versailles. Mais ce modèle est accordé, comme les deux autres reproductions, au La=415, c’est à dire le diapason moyen à travers l’Europe dans la première moitié du 18ème siècle. Les différences entre ces trois flûtes sont donc éventuellement essentiellement d’ordre esthétique. Ensuite, on peut commander la Hotteterre avec une embouchure Palanca, du nom d’un facteur de flûte italien des années 1730 qui a doté ses flûtes d’une embouchure un peu plus large, non plus ronde mais ovale, ce qui facilite la tenue des notes aigües.
Bon, ça vous semble tout un bla-bla-bla, mais tout ça pour dire qu’avant et après l’achat, j’ai beaucoup réfléchi et qu’à tout bien considérer, j’ai acheté la flûte que je désirais, et que la Hotteterre, avec son esthétique si particulière, archaïque, ressemblant à une sorte de flûte à bec traversière, ben, elle me plait bien et c’est elle qui dès le départ avait retenu mon regard face aux deux autres qu’il propose.
J’écoute de la musique baroque comme je n’en avais pas écouté depuis des années. J’en écoute en général beaucoup et grâce à Qobuz, je découvre de nouveaux enregistrements mais j’avoue qu’avoir songé à acheter une flûte m’a rouvert à l’exploration comme cela faisait longtemps et, encore une fois, je ressens l’éloignement de la France, de ses concerts. Ici, tout est cher et je n’aime pas le public du tout. C’est toutefois bien le prix qui m’a fait renoncer aux concerts, c’est simplement hors de prix. Et ça explique le public.
J’avais un étudiant, un mono-maniaque de Mozart. Il n’aimait que Mozart. Les japonais sont souvent comme ça, ils n’aiment qu’un truc et c’est une obsession. Une fois, je lui parle des quatuors pour flûte que j’aime beaucoup, et de Bartold Kuijken qui m’avait fait les découvrir il y a plus de 30 ans, je vous avais raconté dans un billet. Il m’a répondu comme si j’étais un espèce d’ignare qui ne connaissait rien après m’avoir fait une tête du genre « qu’est-ce que mon petit professeur de français y connait ». J’ai pas insisté, j’ai juste pensé que c’était un connard.
(rajouté ce matin puisque je mets ce billet en ligne avec 5 jours de retard)
C’est difficile, se lever si tôt quand on se couche si tard. Lundi matin, je suis parvenu à me lever à 6 heures, et hier, je me suis levé à 7 heures, mardi est ma plus longue journée de travail. Je suis rentré chez moi vers 22 heures trente, très fatigué, et donc ce matin quand je réveil a sonné à 6 heures, ça a juste été impossible. Je me suis levé vers 8 heures. Je tache d’écouter ce que me dit mon corps, mais ça ne m’empêchera pas, demain matin, de garder le réveil à 6 heures, ce ne doit pas être trop difficile, il faut juste que je continue et que j’accepte peut-être que pour certains jours, comme mon mardi qui est une journée très chargée, j’y aille un peu plus doucement. Peut-être aussi faut-il que j’adapte mon alimentation afin de ne pas avoir à diner beaucoup et être en mesure de me coucher facilement vers minuit, une heure au maximum.
Mon objectif est de me lever à cinq heures du matin, et je sais qu’il me faut cinq heures de sommeil pour une journée normale, six heures pour une journée chargée.
C’est comme la cigarette, je vais y arriver simplement parce que je sais pourquoi je veux le faire: mettre mon travail alimentaire au second plan, malgré le fait que ce soit très chargé depuis quelques temps, sans de réels temps de pause, et libérer une deuxième journée, pour moi, celle-là, où je pourrai avoir et le temps et la tranquillité d’esprit nécessaire à l’écriture et d’autres activités que je regarde désormais comme mes activités professionnelles principales.
Je vais y arriver, pas de doute, et ce blog me permet, en vous en parlant en toute liberté et sans complaisance, de me rappeler à moi-même un de mes objectifs, un peu comme s’il s’agissait d’un bullet-blog, en quelque sorte…
Bon, je dois publier le billet suivant, lui aussi en retard…
Le hasard faisant bien les choses, juste avant de lire ce billet, j’ai écouté les 12 fantaisies pour flûte sans basse de Telemann, par Barthold Kuijken. Si j’étais joueur de flûte, je me serais précipité sur free-scores pour voir si la partition était dispo (je ne joue pas de flûte, mais j’y suis allé quand même, et la partition est disponible…).
Félicitations en tout cas pour ton achat d’instrument, et je te souhaite de longues heures de plaisir avec.
Voyage prévu au Japon cet été, on aura peut-être l’occasion d’aller prendre un verre.
Le hasard faisant bien les choses, juste avant de lire ce billet, j’ai écouté les 12 fantaisies pour flûte sans basse de Telemann, par Barthold Kuijken. Si j’étais joueur de flûte, je me serais précipité sur free-scores pour voir si la partition était dispo (je ne joue pas de flûte, mais j’y suis allé quand même, et la partition est disponible…).
Félicitations en tout cas pour ton achat d’instrument, et je te souhaite de longues heures de plaisir avec.
Voyage prévu au Japon cet été, on aura peut-être l’occasion d’aller prendre un verre.
J’aime beaucoup les frères Kuijken même si j’ai mis du temps à l’époque pour rentrer dans leur sonorité, généralement plus polie que d’autres ensembles à la même époque. Le flûtiste, Barthold Kuijken, est certainement pour la flûte ce que Leonhart a été pour le clavecin, « le » maitre, celui qui a déterré véritablement l’instrument et a formé toute une génération de flûtistes.
Il y a beaucoup de partitions dans le domaine publique et les ensembles baroques, aujourd’hui totalement passé maitres dans l’interprétation, les déterrent les unes après les autres et avec elles déterrent des compositeurs oubliés.
Pour Telemann, on a à faire à un compositeur qui a longtemps été sous-évalué. On l’a longtemps regardé comme une sorte de sous-Vivaldi qui, comme Vivaldi, faisait de la mélodie, tout en étant une sorte de sous-Bach puisqu’il était allemand, et une sorte de musicien de cour parce qu’il composait énormément, quasiment à la chaine. En réalité, on sait maintenant que Vivaldi composait aussi à la chaine, se copiait lui-même en se réorchestrant, une pratique très courante à l’époque, et Bach a quand même, en plus de sa musique orchestrale, composé près de 6 ans de cantates du dimanche (donc pas loin de 300 cantates…) auxquels s’ajoutent les messes, oratorios, cantates profanes etc Bref, en réalité, Telemann était comme les autres, et les ensembles baroques dévoilent de nos jours des oeuvres de Telemann à la mélodie incroyablement expressives qui ne plagient Vivaldi en rien malgré une très nette influence italienne. C’est moi aussi par la flûte que j’ai découvert Telemann: la flûte était très prisée en France et en Allemagne, et le roi Frédéric II était lui-même flûtiste et compositeur pour la flûte.
Un vrai plaisir si nous pouvons nous voir cet été, cela fera plus de 15 ans…