C’est bien ma veine, avoir tout ce temps pour moi et qu’il pleuve ainsi a verse… Ce matin, j’ai regarde la fin du debat McCain-Obama; il m’a semble que papy etait en forme, mais Obama etait lui comparativement terriblement a l’aise. J’attends un peu, je regarderai le podcast. C’est fantastique, internet, les podcasts, non ? On trouve tout, et ainsi je regarde les informations americaines sur CNN et MSNBC. Je suis epate par la tres grande liberte de ton des journalistes et animateurs americains : Keith Olbermann m’epate vraiment. Souvent, etre de gauche prend chez nous une allure severe, austere, serieuse… Si vous ne connaissez pas Olbermann, imaginez Decaune il y a vingt ans, et faites en un journaliste specialise en politique. Donnez lui des opinions politiques « liberal » (aux USA, ca veut presque dire socialiste), et vous aurez a l’arrivee 40 minutes d’Ajax a recurer la politique! Bien sur, je doute que l’Amerique profonde, ce truc entre San Francisco et New York, colore en rouge sur les cartes electorales depuis la fin des temps, je doute que dans ces territoires ou l’endoctrinement dieusard est tres fort, on y regarde ce type de programme. Mais en cette periode ou un vrai changement est possible avec un retour a une sorte de social-democratie a l’americaine, l’incisif Olbermann et tous ceux dans son genre doivent regonfler a bloc l’electorat progressiste en lui assurant cette « hegemonie culturelle » qui fait tant defaut en Europe. Plutot que passer son temps a critiquer les USA, la (vraie) gauche ferait bien de regarder a quel point la societe civile y est forte. Gagner, ce n’est pas seulement une question d’election, c’est d’abord une question culturelle (enonce tant par les Lumieres que par K.Marx) : le simple fait de « relever la tete », se dire que « c’est possible » et penser qu’ »ensemble », « nous » sommes les plus forts est une audace ideologique qui necessite des annees de combat militant et intellectuel. Obama, c’est d’abord la victoire de toutes celles et ceux qui ont combattu la guerre en Iraq, bien sur, mais qui ont aussi pointe la ruine de l’Amerique profonde. Cette opposition radicale au « liberalisme » a mis du temps a porter mais, quand soudain l’economie revele sa vraie nature, voila cette alternative devenue evidence. Et soudain il n’est plus taboo de parler de Roosevelt, et du New Deal, et de l’intervention de l’Etat, et des bas salaires, et de la pauvrete. C’est Toqueville qui disait que l’oppression et le nivellement des conditions creent le sentiment d’egalite, et que c’est ce sentiment d’egalite qui est le ressort de la democratie. Or aujourd’hui, force est de constater que la grande majorite des Americains se sent terriblement egale devant les mensonges de la (couteuse) guerre et devant les risques de declassement et de pauperisation. La force d’une democratie est d’etre assez forte pour avoir deja prepare ce qui viendra apres, ideologiquement (il circule aux USA une petition « pour un nouveau New Deal » qui rencontre un echo de plus en plus important, a ce qu’elle associe des chercheurs et intellectuels longtemps exclus du debat public) et politiquement (Obama avait pose le socle d’un discours suffisament clair pour « accueillir » les envies de la societe civile) : les USA nous montrent qu’ils sont une veritable democratie, dans le sens ou c’est le peuple Americain qui en ce moment construit son changement et se revele plus fort que les lobbies, les multinationales et tous les reseaux d’interets coalises a Washingtons depuis des decennies. Ce qui se passe aux USA, ainsi que la debacle economique me confortent dans mes propres opinions politiques. Quand je lis que Sarkosy s’apprete a nationaliser les banques… Je n’en reclame pas tant, mais je me dis qu’alors ca valait pas bien le coup de les privatiser si c’etait pour en arriver la… La gauche francaise, elle, me desespere. Incapable de penser Europe. Il y a pourtant toujours le « plan Delors », range dans un tiroir depuis 15 ans, avec ses 100 milliard d’euros d’investissement publics en infrastructure et en recherche. Mais pour nos socialos, 100 milliards, c’est « pas realiste ». On prefere envisager d’en donner 300 aux banquiers pour les renflouer et nationaliser leurs pertes… Lamentable.
Vive la societe civile Americaine!
A part ca, je constate que je m’enrichis tous les jours sans rien faire. Comment ? Un Euro valait 170 yens il y a un mois. Il n’en vaut plus que 137 ce matin… Mon pronostics ? Le Japon va etre moins touche par la crise car le rencherissement du yen va baisser le prix du petrole (qui au passage a baisse de 40% en trois mois) et des cereales (dont le prix baisse aussi fortement) ainsi que tous les biens importes et donc donner du pouvoir d’achat. Ca alimentera la consommation interieure. Ca compensera (partiellement) la recession internationale. Ce scenario s’appliquera d’aillers partout (comme je le prevoyais il y a plusieurs mois, en ce qui concerne le prix des matieres premieres) et devrait accelerer les baisses de prix.
En fait, je me demande si la crise n’est pas deja finie… Apres tout, ca fait un an et demi qu’elle dure mais on n’en percoit les effets que depuis 2 ou trois mois. Ainsi, la chute des bourses, ce ne sont pas les subprimes, desormais. C’est tout simplement l’ajustement des cours face a des (perspectives de) profits en berne dans les mois qui viennent. Bon, on verra bien, et de toute facon, ca ne changera rien au fait qu’on la sentira passer… Mais quand ca repartira, je continue de penser que ce sera aussi soudain que quand ca s’est ecroule… Les profits restent confortables.
Allez, je viens de telecharger le debat.
Dehors, il pleut.
Commentaires
Une réponse à “Pluie, pluie, pluie…”
ensemble… possible… brrrr mince il semblerait qu’un candidat a pris le pouvoir il y a quelque temps avec ce slogan 😉
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