葛西, mercredi 16 janvier 2008 (suite)

Deuxieme post de la journee. Apres le Japon deprimant de l’hyper-pub, un petit coup d’oeil sur Tokyo. On vous rabache tellement les oreilles sur Shibuya, Shinjuku, Akihabara que quand vous venez nous voir, vous vous precipitez dans ces quartiers au nom evocateur dont vous prensez presque tout connaitre, on vous en a tellement parlez, vous desirez tant y etre, vous y photographier. Et vous avez bien raison, je l’ai comme vous tous savoure, ce moment unique, Hachiko la premiere fois, la Yamanote, le pont qui separe les deux Shinjuku, et puis Ueno, son parc… Je me revois sur mon velo, ma premiere traversee tiens, c’etait un soir, il faisait chaud et c’etait magique : j’etais a Tokyo. Je traversais la ville qui ne m’etait pas familiere. J’y cherchais des distance connues, je croyais y trouver Shinjuku a chaque puit de lumiere qui emanait de groupes d’immeubles au loin. Magique. Shibuya elle m’apparut comme un endroit insense et bruyant ou je me perdait et qui faillit bien me faire fuir. Je vous parlais de la publicite, Shibuya en est le centre…
Mon demenagement a Kasai apres avoir habite pres de Shinjuku a Kagurazaka a certainement ete ce qui fut le mieux pour me faire voir Tokyo autrement. On m’avait longtemps vante l’ouest, j’ai decouvert l’est. Et en preparant mon demenagement il y a un an et demi (comme le temps passe…), alors que je m’y rendais a velo, j’ai forcement traverse d’autres quartiers. Et c’est ainsi que j’ai fait la connaissance de l’arrondissement ou je suis bien decide a demenager quand ce sera possible, car c’est definitivement la que je veux vivre.
Les Tokyoites de province definissent souvent Tokyo comme tout ce qui est dans la Yamanote. Ils n’ont pas vraiment tort. Et pour mon plus grand plaisir comme pour celui de ses habitants, cela a permis de proteger l’arrondissement de Koto-ku (江東区). Or, un Parisien ne peut qu’aimer cet arrondissement dont le charme typique des quartiers populaires n’en recele pas moins les traces du Tokyo d’avant.
Quand vous quittez Ginza, ou Nihonbashi, ou Shinbashi ou bien encore Kanda et que vous decidez de pousser vers l’ouest, vous finissez toujours par trouver une grande barriere materialisee le plus souvent…


… souvent par une autoroute urbaine, mais en fait toujours irremediablement par la riviere Sumida (隅田川). Ces quartiers de l’est de Tokyo aux rues etroites bordees de plantes vertes que les habitants entretiennent avec amour et qui sont la marque essentielle de la Shitamachi, litteralement ville basse, mais en francais nous disons les quartiers populaires(下町) sont certainement a mes yeux ce que cette ville recele de plus charmant, de plus humain. Les immeubles de hauteur anarchique n’y excedent jamais 5 etages, l’anarchie des cables electriques, les arbres qui bordent les rues, les vieilles maisons en ruine ont quelque chose d’unique, de presque rural et pourtant terriblement urbain. Arrives au bord de la Sumida, vous n’aurez guere de difficulte a traverser cette vaste riviere d’ou l’on tire chaque ete un feu d’artifice qui deplace plus de 50000 personnes, sans compter ceux qui dinent sur l’un des innombrabres bateaux mouches en bois bordes de lanternes qui rappellent les estampes de Hokkusai, de Hiroshige. Les filles se parent alors de Kimonos, il fait chaud, la bonne odeur des takoyakis, des crepes, des okonomiyaki, les dango, les pommes au sirp ou les choco-banana, la barbapapa, les poissons rouges que l’on peche et que l’on promene toure la soiree, tout est fete et l’on se dit avec tendresse que le Tokyo, euh, l’Edo (江戸) d’entemps devait etre bien charmant…


Vous franchissez alors l’un des ponts, vous savourez les odeurs marines, la baie n’est pas tres loin et vous constatez que la maree se prolonge jusqu’ici et, arrives en face, vous voila enfin la ou votre serviteur voulait vous emmener. L’autre Shitamachi, celle du quartier d’en face. Suivant que vous veniez d’Asakusa ou de Ginza, l’arrondissement vous presentera au premier abord une physionomie differente. Et pourtant, quand vous aurez commence votre exploration, vous constaterez la tres grand homogeneite de cet arrondissement de Koto-ku.
Je glisse ici aux connaisseurs que l’appartement de Kimura Takuya dans Long Vacation est situe en bordure de la Sumida, dans Koto-ku.
Cet arrondissement, peu connu des touristes, est une Shitamachi protegee, de grande classe. Les milieux sociaux y sont certainement plus divers que dans l’autre Shitamachi, celle qui va de Ueno a la Sumida, dans Taito-ku (台東区). Peut etre je me trompe, en ce cas corrigez moi.
Koto-ku n’est pas pauvre, Koto-ku est populaire. Parmi les endroits a retenir dans cet arrondissement, le Musee Metropolitain d’Art Contemporain et le fantastique parc qui le borde, vers le metro Kiba, sur la ligne de metro Tozai.


Il y a un musee du vieil Edo, le jardin Kyotsumi Teien, Odaiba (une ile quasiement artificielle)… mais c’est en fait l’abondance de ses rivieres et canaux qui fait le charme de cet arrondissement rempli de petites maisons, ou subsistent encore des rues marchandes qui sans etre des rues a la mode n’en sont pas moins remplies de vieilles boutiques ou il est facile encore de trouver quelques objets et nourritures artisanales. Derriere le calme se cache d’authetiques quartiers tres vivants, et ces rivieres, et ces rivieres. Par ici la lumiere est parfois plus abondantes malgre des dedales de ruelles. Je vous laisse regarder cette selection de photos prises a ‘occasion de promenades diverses. Pour sur, c’est…


…bien la que je veux vivre, entre Morishita et Monzen Nakacho… La Sumida est un fantastique poumon. Et en velo, soudain, les distance raccourcissent. Les distances sont ma plus grande peine, a Kasai.
Ah oui, au fait : j’ai un deuxieme entretien demain ou vendredi. Je suis optimiste.









Commentaire

  • Je confirme et t’encourage.
    Mes 2 premières années a Tokyo étaient entre Kameido et Oshiage (Sumida-ku)et meme si la vie m’a envoye vivre plus pres de l’empereur, ces quartiers restent mon « chez moi » de coeur.
    J’y retourne chaque fois que las, enerve, j’ai besoin de me reconcilier avec ce pays et retrouver les raisons qui font que j’ai un jour decide d’y rester.
    Une difference de taille aussi est que contrairement a la zone « Yamanote », peuplee majoritairement de « tokyoites de province », les habitants de la « ville basse » y sont generalement nés. Les gens se reconnaissent, communiquent et tout cela s’appelle une vie de quartier.
    Il y a ausi un paradis perdu, au bord de Sumida-gawa, presque face a Asakusa, qui s’appelle Higashi-Mukojima. A decouvrir absolument.

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