la vidéo est pas terrible, mais c’est le petit plus de ce post, pour vous dire que tout va très bien… (lien inactif – 6 fev. 2016)
mon quartier
Voilà, ça y est, j’y suis, et c’est vraiment extraordinaire. Aujourd’hui, je n’ai enfin rien fait de la journée, et c’est formidable car je n’ai pas arrêté pendant des jours et des jours… J’aurais même envie de dire que depuis mon retour fin septembre, ça n’avait pas arrêté. Fond sonore, April March, son premier album, le remix de Sugar. Un son bien français, bien parisien comme je l’aime, avec des chordes généreuses et une guitare au son « 60’s » très prononcé quand il faut.
Avant-hier, j’ai enfin donné de mes nouvelles à mes amis, mon premier mail. Ca donnait ça :
« Bonjour,
Il est midi. Je ne vous ai pas écrit avant car ma connection ne passait pas, mais ce matin j’ai pris le temps de m’en occuper, et ça marche très bien. Bref, j’ai le net. Ouf !
Le vol. Après avoir quitté Alain, Nicolas et Atomicdog qui m’ont accompagné (merci), je me suis retrouvé tout seul et déphasé. J’ai eu beau chercher la plus petite trace de solitude, de tristesse, rien n’est venu. J’ai le don d’anticiper et je m’étais préparé. Peut être la solitude est elle désormais de votre côté, dans mon absence. Mais pas de soucis, ça passe très vite.
Bref, dans ce grand hall clair, je me suis vite retrouvé entouré de Japonais et j’ai trouvé cela très encourageant, mais aussi un peu bizarre. J’ai acheté du parfum (comme depuis plus d’un an désormais, L’Instant de Guerlain, puis je suis descendu vers le Lounge, mais à peine avais-je eu le temps de m’installer (café expresso, galette bretonne, verre d’eau -infecte) que je m’appercevais que l’embarquement était commencé. Vous voyez, guère de temps pour l’introspection… Depuis des semaines, courir, courir…
Je remonte, je passe en priorité (business class oblige) et me voici en moins de 2 dans l’avion, je monte. Je m’installe. Le pont supérieur, c’est étroit, mais il n’y a que 2 rangées, on se croierait dans un club… J’enlève mon manteau, ma veste et déjà une hôtesse se précipite, confuse, pour me délester. Très classe ! Je m’assieds. Je teste le Shell seat. Rigide et pas moelleux du tout, mais bien étudié. On peut même régler l’assise, le maintien de la colonne vertébrale, etc… Le service est très bien : serviettes chaudes, abondance d’hotesses prévenantes, nourriture plus que correcte. Les Japonais se sont baffré du menu Français (fois gras…), moi, j’ai fait dans le menu japonais. Avec 2 coupes de champagne. Vous le voyez, mon année est placée sous le signe du champagne…
Et puis j’ai regardé une vidéo sur mon ordinateur. Les demoiselles de Rochefort. Cela faisait 4 heures que nous étions partis, j’ai décidé de tester la position lit. Boules Quiès, masque sur les yeux, pas de pyjama mais épaisse couverture, position horizontale. Malgré quelques passages de demi sommeil, pour la première fois, j’ai dormi. Au moins 5 heures, puisqu’il était 12h30 heures japonaise quand j’ai ouvert les yeux. Pas mal, non ? Là encore, pas le temps de réfléchir. J’ai juste eu le temps de prendre une soupe de nouilles Udon. Et hop, on attérissait.
Pas de chance pour vous, mon appareil photo était resté dans mon manteau. De toute façon, cela n’aurait été qu’anecdotique. Je suis très heureux d’avoir voyagé en business, je suis arrivé déphasé, mais pas fatigué.
Il était deux heures trente quand je suis sorti de l’aéroport. Beau temps, assez doux (11°). Ensoleillé. Atomicdog a perdu son pari, je ne me suis pas fait livrer les bagages ! Je me suis rassoupi dans le bus et n’ai réémergé qu’à 10 minutes de Shinjuku. J’aurais voulu vous filmer ça comme l’été dernier, mais j’ai des années devant moi, et je n’étais vraiment pas frais.
Je suis allé à mon agence avec ma grosse valise. Ca a duré 30 mn à peine et une fois sorti, hop ! Un taxi. Tout simplement.
J’ai donc emménagé vers 17h30. Je suis vite ressorti : il fallait appeler mon employeur pour dire que j’étais arrivé. Marché dans mon quartier, pris le train, réalisé que j’étais de nouveau vraiment à Tôkyô. Toujours pas lavé. Suis allé à une boutique Vodafone réactiver mon téléphone. Il marche depuis une heure de nouveau. Gratuit, en attendant d’en avoir un « vrai ». Faut juste que j’achète une recharge. Puis j’ai appelé mon employeur, et suis passé à leur siège. L’homme qui m’a accueilli était souriant, sympa. Le hall d’information, au 23ème étage était très luxueux, à la japonaise. J’ai patienté en feuilletant des livres . J’ai une semaine pour faire divers démarches. Je pense me débrouiller seul pour le téléphone, je vais me renseigner pour la banque. Je vous avoue un truc : cette société sait accueillir ses employés. On peut arriver ici et être pris en charge intégralement : banque, logement, téléphone, assurance, etc…
Je suis ressorti de cet immeuble qui est voisin de la municipalité de Tôkyô (l’espèce de Notre Dame de 200 m de haut) dans le quartier d’affaire et j’ai fait du Shopping : de quoi prendre, enfin, une douche ! Shampoing, savon, crème à raser, etc… plein de nouvelles marques. Puis une serviette de bain chez MUJI, et enfin des babiolles dans un 100Yen shop. Dont le nécessaire pour aller au bain public. Je comptais un peu y aller hier soir mais c’est fermé le mercredi, je me suis donc contenté de ma salle de bain. Ce soir, sûr, bain public.
J’ai mangé de retour dans mon quartier vers 21h30, puis fais des coureses chez Yoshiya, l’espèce de Monoprix du quartier, encore ouvert. J’ai pris la carte de fidélité. Ca m’a fait économiser 100Y et en plus j’ai gagné 2 coupons de 50Y.
Je suis rentré, j’ai feuilleté les brchures de téléphone mobiles puis suis allé au bain publique pour constater que c’était fermé. Je suis rentré et en marchant dans la petite rue qui me conduit chez moi, pleine de plantes, de petites et vieilles maisons, un chat qui passe par là, ben, j’ai enfin pensé à ce voyage et me suis vraiment senti très bien, heureux. A la maison, j’ai enfin pris ma douche. Vers 00h30, comme je me brossais les dents, mon premier flatmate est rentré. Il m’a à peine salué. Anglais, je pense. Puis le second, néo zélandais avec qui j’avais un peu bavardé l’après midi. Il doit avoir à peu près mon âge, enseigne l’anglais chez Berlitz, vit au Japon depuis 6 ans. Il est ici car il s’est séparé de son amie. C’est en effet étonnant, après 6 ans, se retrouver dans une guest house. Il a l’air tranquille et bosseur (il m’a parlé de ses horaires). Il a démarré dans la même boîte que moi. Comme beaucoup de monde…
Couché à 1heure, réveillé à 9h30. Ce matin, petit dèj, et enfin vidé/rangé ma valise. Tout est globalement installé. J’ai constaté que mon tèl fonctionnait il y a une heure et idem pour mon wifi. Bref, tout est en ordre. »
Voilà, ça, c’était jeudi midi. L’après midi, ça a été la mairie de Shinjuku pour me faire faire ma carte d’étranger résident au Japon. Accueil extrèmement chalheureux. Puis ballade dans Shinjuku, kareraisu à Little Spoon (mon préféré, jugement définitif et sans appel). Commencé à faire les boutiques de keitai, mais comment faire sans compte en banque… Vodaphone ne me tentait guère… J’ai fini par acheter mon vélo, chez MUJI, vers 19h. Un peu cher mais j’ai décidé de ne pas prendre la tête. RDV le vendredi pour le chercher, tout équipé. J’ai continué ma ballade, la ville brillait de tous ses feux, je serais bien sorti, c’est que j’ai une aiguille à (re)trouver… mais je me suis contenter de regarder la lune qui, montante, brillait dans le ciel dégagé. C’est qu’il fait très beau, ici.
Je suis rentré. Le soir, enfin, sentô. Quel bonheur, le bain chaud, le bain froid, le bain médicinal… et tous ces corps dénudés, anonymes et (presques) indifférents les uns les autres. Ici aussi se retrouve cette égalité japonaise. Jeunes, vieux ou moins vieux, tous égaux dans la nudité du bain. Les uns contemplant la jeunesse des autres, les autres comprenant la marque indélébile du temps. Peut être pour cela, ce culte omniprésent de la jeunesse, des visages jeunes, cette énergie partout présente, pub, musique. Il faut se dépècher de vivre. Dans le bain, un vieux monsieur regardait par moment un jeune homme se laver. Je ne crois pas à du désir, son visage reflétait plutôt de la nostalgie… Les visages sont ici impassibles, et pourtant il est fort connu qu’au détour d’un bain, un léger frolement suggère d’autres possibilités. C’est comme cela, au Japon. Pas de regard insistant, pas de drague. Une simple possibilité, naturelle.
Moi, j’ai regardé le lieu, ces hommes jeunes et moins jeunes. Comme tous les jours depuis mercredi, j’ai envie de rire. Je me moque complètement d’être seul pour le moment, je m’installe. Je suis rentré, réchauffé, content, prêt à pousser toutes les portes.
chez moi, vendredi après-midi… quel bazard !
Vendredi matin, j’étais bien décidé à ouvrir un compte en banque. Non seulement c’est fait, mais en plus je vais avoir une carte American Express ! Ensuite je suis allé acheter un téléphone mobile, à Shinjuku. Il faisait très beau, presque printanier. J’ai pris un modèle à 1Yen, ça équilibre avec le vélo à JPY20 000… J’ai pris aussi l’option « double flat rate » parce que je me fais peur côté multi média ! J’aurai aussi 3 numéros préférés. J’ai reçu un mail de maruchan, mais je n’avais pas compris qu’il était à ce point occupé, bref, on s’est loupé. Je suis rentré chez moi après avoir pris mon tel dans l’objectif de prendre mes médicaments, mais je les ai (encore) oubliés.
Chez moi, j’ai écrit ce mail à des collègues,
« Je viens de rentrer chez moi et je tente de me débrouiller avec le mode d’emploi de mon téléphone. Je me suis dis que je pouvais vous le présenter parce que bien qu’il s’agisse d’un modèle à 1 YEN (parce que sorti l’an dernier, en janvier), il fait tranquillement son 3,1Mpix, autofocus, il lit les code-barres, doté d’une mini carte SD, fait bien sûr des vidéos (jusque 240*320), surfe sur les sites web en redimensionnant les pages, fait lecteur mp3, a un écran panoramique QVGA 240*400… Il est 3G, bien sûr, mais ici au moins, ça marche très bien et chez cet opérateur (AU / KDDI), ça, peut aller jusqu’à 2,1 Mo, donc méga rapide pour envoyer des fichiers lourds. Pas la peine de préciser que j’ai pris un forfait multimédia…
J’ai pu prendre un abonnement car depuis hier je suis officiellement enregistré à la mairie de Shinjuku (c’est mon arrondissement) et depuis ce matin, j’ai un compte à la Shinsei Ginko.
Je vous mets aussi une photo prise tout à l’heure avec mon keitai, je vous présente mon quartier. Il règne à Iidabashi une atmosphère de quartier parisien…
Bien, tout cela pour vous dire que je suis arrivé à bon port, qu’on dort très bien en business class et qu’on arrive en pleine forme et que, plus que jamais, j’adore cette ville. Mon appartement est vraiment très tranquille, ma propriétaire est charmante, mon vélo ultra léger. »
Je suis ressorti, suis allé chercher mon vélo chez MUJI, envoyé un mail à Maruchan, suis revenu dans mon quartier. Il était déjà la fin de l’après midi, j’ai pris mes médicaments, je me suis promené dans le voisinage et j’ai fait mon dernier grand investissement, une télévision, Sony. Le soir , j’ai surfé sur le web. Je finis de digérer le décallage horaire. La TV a été allumée jusque 01h30 du matin.
Bref, ce matin, c’était le troisième jour, c’est à dire le pire. J’ai émergé à 2h30 de l’après midi. Quel bonheur. Dehors, plein soleil. Mais je ne suis pas sorti. Déjeuné. Organisé mon keitai (rentrer des téléphones, des mails, etc). Mon premier jour à ne rien faire… Reçu un mail d’Atomicdog qui m’a beaucoup touché.
Et voilà…
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