Echo and the bunnymen: PORCUPINE

En 1983, la première vague de la « new wave » tire sa révérence et sort des albums destinés au grand public. Finie la semi-clandestinité des premières années, New Order, The Cure et quasiment tous les autres entrent dans la cour des grands avec plus (The Cure) ou moins (New Order) de compromis.

Pour New Order, ce tournant « commercial » a été le seul échappatoire à l’enfermement dans l’ombre toxique de Joy Division, une sorte de renaissance après l’un des plus tragiques décès de l’histoire du rock, le suicide de Ian Curtis, frappé de terribles troubles psychologiques, en 1980. Un artiste dont la mort a hanté la new wave durant des années en renforçant ce côté sombre, pessimiste. New Order est alors l’embellie du groupe et Blue Monday une page nouvelle qui, quand on l’écoute bien, n’en reste pas moins fidèle à Joy Division. C’est seulement plus tard que le groupe, totalement réinventé, deviendra ce New Order « pop » qui a fait danser le Royaume-Uni dans la seconde année de la décennie avant d’enregistrer la chanson de l’équipe de football d’Angleterre pour la coupe du monde de 1990.

J’avoue, pour The Cure, je préfère ne rien écrire, tellement le vautrage est indécent. Après avoir su synthétiser les origines profondément « rock » de la New Wave britannique avec les influences pop des années 70 à l’aide de synthétiseurs aux sons planants, doux et mélodiques, aboutissant à un album sans issue, sombre et pessimiste, Pornography, enregistré avec les deux derniers « survivants » d’un groupe qui à l’origine en comprenait quand même cinq, Robert Smith et Lol Tolhurst, explora de Let’s go to bed en Loves cats les rives de la chansonnette pour gamins tentés par la concurrence commerciale de l’époque, Dépêche Mode. Un vautrage, un abandon.

Seuls dans leur coin, Echo and the Bunnymen continuait sur leur lancée. Et dans cet album de 1983, Porcupine, il y a un morceau simplement incroyable. Un de ces trucs dont j’ai l’habitude de dire qu’il y a dedans vingt ans de musique. Echo, toujours, ils avaient clamé leur amour des Doors, des Kinks, de ces groupes des années 60 et d’avant la pop. On le sentait à travers ces lignes de basse et ces guitares assez originales pour un groupe de New Wave.
Mais là, au milieu de l’album, sans qu’on s’en soit vraiment rendu compte à l’époque, il y a le plus vibrant hommage à la musique des années 60 à travers un morceau totalement psychédélique.
J’ai acheté le vinyle, je l’ai mis sur ma platine et je l’ai enregistré, et puis je me suis un peu amusé. Bonne écoute.


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