Encore plus chaud, encore plus brulant. Je bois des litres d’eau, les superettes sont des havres de fraicheur avant de retourner bruler sous le soleil. Ce jour, c’est vers le Nanzen-in que nous nous dirigeons, apres une halte dans un jardin tout petit comme il y en a tant mais ravissant. Les mousses comme toujours me ravissent. Il y a en occident une fixation sur les jardins sec, faits de sable et de pierre, mais ce qui pour moi signe le jardin japonais, ce sont leurs mousses, avec lesquels d’ailleurs ils bordent bien souvent les jardins secs. Mais l’occidental moyen, lui, ne les regarde generalement que comme une pollution, tout comme il ne sait pas admirer les arbres casses, tordus par les tempetes, troncs beant oddert aux lychens et autres mousses, que l’on abattrait pour bien moins que cela en nos jardins proprets mais qui eux aussi signent le jardin japonais. Un des secrets de l’art japonais est justement le soin apporte a cultiver ce qui ressemble a de l’imperfection, mousses, lychens, branches cassees, maison bancale, ceramique aux contours irreguliers et aux dessins degoulinants, tout cela avec science et precision… La promenade s’acheve tard le soir dans les illuminations de O-bon du Kodai-ji apres avoir visite maints temples et maints jardins autours du Nanzen-in, puis mange une glace pour nous raffraichir dans un restaurant bati en 1907 dans le « style occidental ».
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