J’ai enfin regardé la troisième série 大奥ー華の乱/Ôoku-Hana no ran. Très belle réalisation, costumes et décors somptueux, suspens bien amené, et surtout le vrai grand retour de Fujiwara Norika, dans un rôle enfin un peu moins pétassier et même, sur la fin, presque surprenante ! images FujiTV 2005
… pour cette longue abscence dans mon blog. Votre Suppaiku traverse en ce moment une période « songeur », introspective. Et ce n’est pas le nouveau plug-in Flip4Mac qui m’en empêchera, au contraire… Pour ceux qui ne le savaient pas, WindowsMediaPlayer a toujours mal fonctionné avec OSX, mais depuis Tiger, il ne fonctionnait plus du tout. De plus, Microsoft a décidé de ne plus actualiser son logiciel. Afin, certainement, d’éviter un procès, la société a racheté les droits à une petite société qui avait développé un plug-in permettant de lire les fichiers WMP. Un plug-in gratuit est donc désormais disponible et, depuis quelques semaines celui ci a été nettement amélioré : on peut désormais (enfin) écouter le direct de Radio France et regarder France Télévision. Pour France Culture, c’est fantastique car les rediffusions de la nuit sont souvent passionnantes et rien ne vaut un direct : le podcast, je ne parviens pas à m’y faire vraiment, j’aime l’enchainement des programmes, le bouton qu’on tourne et le son qui sort… le podcast, c’est comme écouter un disque, et savoir que le « Concordance des temps » que j’écoute a été diffusé à une autre heure un autre jour me donne toujours une drôle d’impression. Je suis d’une autre époque, ou plutôt je suis à cheval entre deux âges…
…costumes superbe, méchanceté à son comble contenue par une politesse de marbre. image FujiTV 2005
Dans un autre âge, on attendait le début du programme, aujourd’hui, on le télécharge et on l’écoute dans le métro. La parole et la philosophie ramenées au rang d’easy-listening, de bruit de fond. Ca me fait penser à ce wagon, hier, sur la Ômiya-sen, hier.
Un wagon entier sponsorisé par Softbank (Yahoo Japan, Japan Telecom…). Des écrans plasma partout avec des images de la nature, du Fuji, des cerisiers en fleur…
J’ai pensé à Blade Runner, j’ai été effrayé, et la perspective d’un tremblement de terre soudain m’a presque fait sourire. La nature « marketing » rattrapée par la vraie, la sauvage, pas domestiquée, l’énergie des Kamis du Japon… Le Podcast des émissions de radio me fait un peu penser à cela. Bien sûr, c’est formidable, accéder à un programme de Radio, en l’occurence France Culture, quand on le veut, pouvoir même aisément l’archiver en mp3 (en attendat un service d’abonnement au serveur de Radio France permettant l’accès illimité au fond sonore). C’est un peu un rêve.
Mais quel cauchemard, ce monde qui dissout toujours plus la réalité du temps, de l’espace. Plus de « rendez-vous » avec un programme…
… tout le Japon de mon enfance et mon adolescence, vastes demeures de bois, superpositions de kimonos magnifiques, rigidité des gestes. image FujiTV 2005
On ne s’habille déjà plus pour sortir, on n’attendra bientôt plus rien. Dans un vaste supermarché, on n’aura plus qu’à se servir. Musique, film, radio, télé, tout « média » confondu, devenu, amalgamé dans l’espace du spectacle généralisé. Nivelé, mis à égalité…
Peut être pour résister à cet espace du commerce total, downloadable à merci, réinventerons nous les conteurs afin d’avoir quand même des rendez-vous, pouvoir arrêter un peu le temps, nous poser. Ne pas avoir l’excuse de pouvoir « télécharger »/ »louer » pour enfin vivre un peu. Imaginez un peu l’ère des amis par vidéo-conférence, je n’ai pas le temps de te voir, mais je t’ai préparé une soirée, tu n’a qu’à la télécharger quand tu as un peu de temps : n’oublies-pas de commander la pizza !
A ce sujet, je me suis acheté un petit gadget qui va tout à fait dans ce sens : une iSight, « the » webcam par Mac. Un peu cher, me disait Joelle dans un Chat, hier, mais bon… Je vais pouvoir téléconférencer, bien sûr, mais également vidéocaster. Ma DV pour faire du documentaire, la webcam pour vous causer. J’ai testé hier, c’est intéressant, maniable et grand avantage, c’est directement encodé. Le son, à défaut d’être bon, n’est pas trop mauvais, disons-le comme ça…
…présence permanente de ces femmes occupées à ne rien faire d’autre que conspirer dans ce « harem » où elles sont confinées, vendues par leurs parents aristocrates déchus et ruinés à des Shoguns « rôturiers » mais riches, avides de plaisirs et de distinction. image FujiTV 2005
…regardé en une semaine, le dorama, et je ne comprends toujours pas pourquoi on ne fait pas l’effort d’en importer quelques-uns, qui valent bien certaines trucs américains… image FujiTV 2005
Ces derniers jours, le temps a été extrèmement variable. L’amplitude des températures dans le Japon du printemps est terrible puisque l’on peut avoir deux journées presques chaudes dont une sera même ensoleillée puis deux journées presques froides, environ 12 degrés de différence, et à nouveau le réchauffement. De même pour le ciel qui sera gris, ensoleillé, le vent ici inexistant et là la grande tempète, la pluie battante, torrentielle… A cela se greffe la très commune allergie aux pollens divers : le masque, ce n’est donc pas (seulement) à cause de la grippe, c’est aussi, et même surtout pour moins respirer tout ce qui provoque des allergies au moment des floraisons des arbres, et dieu sait comme il y en a, des arbres qui fleurissent.
Hier, sur Ginza, je suis allé prendre un café au Doutor situé sur le carrefour principal, en face de la grande horloge. Je vais pour m’assoir, j’entends parler français, je me marre en moi-même et soudain je m’entends dire « please, can you seat to another chair » par lesdits Français. Ils squattaient en terrasse sans consommer, avec 2 chaises vides, dont une pour leurs sacs !
Je leur ai répondu qu’ils avaient d’autres chaises…! Ce sont des Japonais qui m’ont donné une chaise, gênés. Les Français n’étaient pas gênés, pas une excuse malgré leurs deux chaises vides, ils « attendaient quelqu’un » et « en allons bientôt ». Si par moments il m’arrive de penser à la France, ce simple comportement me ramène à une réalité : je ne supporte plus les Français, ils sont tout simplement devenus égoïstes et grossiers. Vous vous rendez compte ? Ma table n’avait qu’une chaise, leurs 2 tables 6 chaises, ils voulaient m’envoyer ailleurs sur la terrasse, ils avaient deux chaises vides dont une avec des sacs, deux jeunes Japonais se sont levés, « sumimasen »/ »excusez-nous » et m’ont donné une chaise, et les Français, pas un mot, au contraire, comme je leur ai parlé en français, ils m’ont regardé avec ce regard que je connais bien, vous savez le « pour qui tu te prends, on était là avant toi! », bref, comme si j’étais un géneur. Je déteste ca… Et ce sont les Japonais qui s’excusent… Je me suis excusé aussi, j’étais très gèné…
… je ne comprends pas pourquoi on ne produit que si peu de séries historique… image FujiTV 2005
Le travail se passe bien, je commence à prendre le rythme. Hier soir, je regardais un dorama de début de saison, c’est à dire en une seule partie, là c’était de petites histoires avec des fantômes, des thrillers un peu « angoissant » à la japonaise, très regardable quand soudain j’ai ressenti un très net mouvement autours de moi. Pas de panique mais le coeur qui bat.
Toshiko m’a dit que quand c’est horizontal, ça va, donc, j’ai fait confiance au savoir multiséculaire de Toshiko. Ca a duré environ quinze secondes, la maison a bougé comme un élastique dans tous les sens. Ca fait bizarre et je trouve cette sensation presque amusante. J’en ai parlé avec mon coloc qui était alors dans le train, il n’a rien senti. Cela étant, j’ai vu dans le message apparu sur l’écran de TV deux minutes plus tard que c’était un 地震/jishin de force 3 (un contrôle sur le site spécialisé de l’Agence de la météorologie m’annoce que toutefois, c’est une secouse de magnitude 6 : l’échelle japonaise représente le ressenti et non le magnitude qui est basée sur l’énergie libérée. Bref, « 3 », ça veut dire qu’on tient encore debout. C’est intéressant car l’échelle occidentale n’est pas juste : magnitude 6 à 450 km de profondeur comme hier soir, c’est en fait moins pire que magnitude 5.5 à 50 km de profondeur. Là, je pense qu’on obtient, en échelle japonaise, du « force 5 », c’est à dire que les étagères commencent à tomber et qu’il est difficile de tenir debout. Force 6, on tombe !)
Bon, je vous laisse, il fait du vent mais le soleil brille… A très très bientôt, peut être même tout à l’heure…
De Tôkyô,
Suppaiku